6 / Ramener la coupe à la maison

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Il pleut ! 

Mais alors quand je dis qu'il pleut c'est qu'il pleut !

Vous savez, vivre en Picardie habitue à ce genre de climat. Mais quand les picards partent en vacances, ils s'attendent généralement à trouver le soleil.

Alors quand j'ai ouvert le rideau de la chambre ce matin, encore fatiguée du décalage horaire, je m'attendais à voir du soleil.

Mais à la place il pleut des cordes et il fait froid. Un temps picard que même la Picardie n'a pas vue récemment, noyée dans le soleil et la canicule de juillet.

Avril se réveille derrière moi et peste

"Nouvelle-Zélande mon cul ouais !"

en me faisant rigoler. Pourtant, nous nous levons, résignée à partir en excursion dans des îles Maoris. Best jour of ever pour faire cette balade.

Et nous sommes le dimanche 15 juillet, le jour de la finale. Cette finale. Ce qui signifie que nous n'allons pas beaucoup dormir cette nuit. Parfait.

Quand nous descendons plus tard, nos professeurs nous annoncent que le programme est modifié à cause du temps. Tant mieux.

Nous irons donc au musée Cultural Performance d'Auckland ce matin et à l'aquarium Kelly Tarlton's Sealife Center cet après midi.

Quelques temps plus tard, nous sommes au musée. Sur le chemin, la guide nous a dit que les Maoris avaient gardé un petit bout de territoire à Auckland. On a pu l'apercevoir pendant le voyage. Ça fait bizarre de voir un carré d'herbe simple au milieu de cette capitale économique. Les Maoris n'ont jamais rien mis sur ce morceau de leur territoire. La terre est bien trop importante pour eux.

Nous allons voir un magnifique spectacle Maori avec des mecs qui font des " OUH ! AH ! OUH ! OUH ! AH ! " et des femmes qui dansent à côté. Je sais que mon résumé du Haka est assez enfantin mais c'est vraiment ce que j'ai retenu. Après le spectacle, nous allons prendre une photo de groupe avec les Maoris.

Puis les professeurs nous lâchent librement dans le musée. Il est très diversifié. Le décor passe d'animaux à la guerre d'une pièce à l'autre. Un mémorial se situe au premier étage. Une pièce ronde avec deux drapeaux intrigue l'attention du petit groupe que nous formons. Nous entrons. Et Colin nous sort

" J'ai une idée. "

Les idées de Colin sont généralement des idées qui ne seraient pas approuvés par les profs. Il sort son drapeau tricolore français et l'étend avec ses deux bras entre les deux drapeaux australiens et néo-zélandais. Le résultat est assez drôle.

J'achète mes premiers souvenirs ici. Des boucles d'oreilles pour ma mère et un collier Maori pour moi. Les motifs sont associés.

En revenant dans le hall, je prends un chewing-gum et j'en propose un à tout le monde. Avril me suggère alors en rigolant d'en donner un à Neal. Elle ajoute à mon oreille

" Il pue de la gueule "

Je retiens mon rire et en propose un à Neal. Celui-ci accepte. Avril me fait un clin d'œil.

Nous avons mangé un pique nique aux saveurs ... originales. Saveurs qui ne plaisent pas aux filles quoi.

Et l'après-midi nous nous rendons à l'aquarium. Nous y voyons des trucs d'aquarium : poissons, pingouins, méduses. Le stand des algues est toujours celui qui n'attirent personne. Je n'ai jamais entendu un enfant dire à sa mère

" Regarde Maman ! Une anémone bleue. Comme elle est immobile ! Elle me fascine. "

Nous passons par un tunnel à tapis roulant. Nous sommes entourés de raies et de requins ( et d'algues de toute beauté !). L'enfant que je suis a refait le tour avec le tapis roulant trois fois. Puis Neal nous appelle.

" Les gars ! Y a un truc pour mettre ta main et elle est plongé dans de l'eau glacée. Le défi est de rester trente secondes. Qui vient essayer ? "

Je me désigne pour me geler la main, même si je n'en ai que très peu envie.
Je tiens finalement quinze secondes avant de retirer ma main. On dirait qu'elle est paralysé de froid. Cette sensation n'est ni bonne ni désagréable.

La guide nous annonce après cette visite que nous allons faire une dernière escale avant d'aller à l'hôtel et de profiter d'un petit temps libre avant le repas.

Nous nous retrouvons un quart d'heure plus tard devant un trou. Oui, c'est un trou. Un trou béant, au milieu d'Auckland. Au sommet d'une colline que nous avons dû monter. En fin de journée.

La guide nous le montre comme le cratère du mont Eden, un volcan éteint, mais de toute façon ça ne sert pratiquement à rien puisque c'est un trou. Et tout le monde se souviendra d'un trou.

Tout le monde se souviendra aussi des débuts d'Albert le Lama ( même ce nom là je l'ai changé ), le lama en peluche que Cyrus a acheté ici et qu'il prend en photo partout depuis.

Paf, ellipse, paf c'est le soir.

On retrouve la nourriture de qualité de l'hôtel. Et Avril et moi entreprenons de dormir quelques heures avant le match qui sera diffusé sur une chaîne australienne vers 3-4 heures du matin.

À deux heures, nous nous réveillons et je prends mon boa à plumes tricolores.

Nous réveillons les garçons en tapant à leur porte chambre 212.

C'est la chaîne de la Sky qui retransmet le match, donc les commentaires sont en anglais bien-sûr.

Vous avez vécu la victoire en France, nous l'avons vécu en Nouvelle-Zélande. Quand le sifflet final a retenti, on a crié, on a sauté, on a réveillé tous les occupants de l'hôtel. On s'en foutait, on avait gagné. On tapait aux portes. On est sorti de l'hôtel. Les Néo-Zélandais nous prenaient pour des fous. Les français expatriés klaxonnaient en nous voyant. La nuit a été courte, très courte.

Ce voyage commençaient vraiment à me plaire. Trois jours avant, je n'aurai pas pensé ça. Trois jours avant, j'étais seule dans l'aéroport Charles de Gaulle. Trois jours après je me sentais bien, intégrée, insensible aux jugements de Aimie, Arya et Jessy. Je me sentais libre.

C'est dans ces instants qu'on se rend compte de ce qu'est le bonheur, de ce qu'est la vraie vie. C'était une soirée merveilleuse. C'était un voyage fantastique.

C'était magique.

My Australia TripWhere stories live. Discover now