🎃 10.(3) La nuit est noire, mes sœurs, le duel des magiciens commence

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            Des images défilent dans ma tête à toute vitesse. Ma maison en Bretagne au bord de la mer, le vent qui fouette mon visage et mes cheveux. Des moments de ma vie me reviennent en mémoire, je revois le sable se creuser sous mes pieds, la mer frôler mes orteils, l'avion qui m'a menée jusque chez Nana Campbell, mes amis me disant au revoir, le premier garçon que j'ai aimé et notre tout premier baiser. La brise marine s'engouffrant dans mon écharpe et mes vêtements, la première fois que j'ai cru toucher un nuage. Le visage de mes grands-parents, des gens que j'ai connus, que j'ai aimés. L'odeur de ma mère et de ses vêtements lorsqu'elle me serrait contre elle en pleurant quand mon père a quitté la maison. Les photos d'eux heureux, de nous, heureux. Leurs baisers amoureux, la joie de me tenir dans leurs bras... La première fois que j'ai vu la vie.

La mort est belle, paisible. On ne devrait pas avoir peur de mourir. Je n'ai pas peur.

Sur la colline familière, une silhouette se tient assise face au paysage. Ses longs cheveux noirs flottent dans le vent. Je m'approche d'elle d'un pas franc, je me sens légère, et la silhouette ne se retourne pas lorsque je m'assieds à ses côtés et ramène mes genoux contre ma poitrine. Le profil de la jeune femme se découpe dans le ciel gris, de longs cils noirs encadrent ses prunelles sombres qui fixent l'horizon.

- Je te rencontre enfin, Bathsheba.

La sorcière tourne son splendide visage vers moi et m'offre un sourire.

- Candice Moreau, tout l'honneur est pour moi.

Je lève un sourcil, dubitative.

- J'ai beaucoup entendu parler de toi, continué-je.

- Je sais.

Un court silence s'installe entre nous.

- Je suis vraiment désolée pour...

- Tu sais, au fond je savais que c'était toi, la coupé-je. Même si tu ne voulais pas me le dire, je le savais.

Elle me gratifie d'un petit rire.

- Je ne voulais pas te faire peur... Il était primordial que tu te fasses confiances je...

- Oui ! Et... Merci.

Cette fois elle me dévisage avec surprise.

- Candice, je t'oblige à venir dans mon monde, je te lègue mes pouvoirs sans que tu n'aies rien demandé, je te force à combattre un sorcier terrifiant, tu meurs et toi tu... Tu me remercies ?

- Oui. Ça va sans doute te paraître fou mais... Pour la première fois de ma vie je me sens pleinement vivante. Et ça, c'est grâce à toi. Grâce à vous.

Une étrange lueur se met à danser dans les prunelles sombres de Bathsheba puis je me relève.

- Où vas-tu ? m'interroge-t-elle.

- Vaincre ce sorcier de malheur une bonne fois pour toute. Tu ne croyais quand même pas que j'allais le laisser vagabonder en paix ?

La sorcière m'examine, incrédule, ses yeux scintillent, d'un sentiment si beau, ce sentiment je le reconnaîtrais entre mille : l'espoir.

- Mais pour ça, je vais avoir besoin de ton aide.

-          Mais pour ça, je vais avoir besoin de ton aide

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🎃 Halloween en Irlande 🎃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant