# (Chapitre) Bonus 4. Austin : Le début des grands ennuis.

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— Tiens, Austin, voilà un autre verre ! 

Je lève les yeux au ciel pour la forme, mais finalement, j'accepte ce que me tend Thomas sans me plaindre. Je renifle d'abord le verre, tentant de deviner ce que le petit-ami de Brooke a mis dedans. Mais je n'analyse rien, pour une bonne raison : Thomas n'est pas barman, et loin de l'être. Mais il mélange quand même des alcools variés entre eux, et on obtient un liquide dégueulasse, tout bonnement utile à déboucher des canalisations. Mais cet abruti se tient face à vous et vous encourage à boire. Avec les gars, on se lance même des paris « qui arrivera à boire le plus de cocktails faits par Thomas ». C'est puéril, je sais. Le vainqueur est Joshua, qui a réussi à en boire quatre, l'estomac bien accroché. Une fois que vous avez survécu à ça, votre flore intestinale résistera à toutes les maladies, je vous le dis.

— Alors Austin, tu bois ? m'encourage ce dernier avec un sourire fier.

En soit, ce ne serait que mon deuxième verre venant de Thomas, ça passe large. On peut compter deux bières bues en arrivant à la soirée, et un joint de fumer. Sur une échelle de comment j'ai pu finir très mal à certaines soirées, je suis raisonnable. Je porte le verre devant mes lèvres, et avale tout cul-sec.

Putain.

Même le mot « dégueulasse » ne pourrait pas qualifier ce mélange.

Je grimace, alors que Thomas et quelques amis applaudissent. D'ailleurs, à ce moment-là, l'organisatrice de la soirée, Brooke, arrive. Elle fronce les sourcils en me voyant :

— Thomas, tu lui as servi quoi encore ?

— Ne t'inquiète pas mon cœur, c'est soft.

— Tu plaisantes mec ? On aurait dit que tu avais mis du gazole dedans ! je riposte, un affreux goût dans la bouche.

— Tu me saoules Thomas, râle Brooke. Tu fais boire qui tu veux, mais je te signale qu'Austin dort chez moi. Je ne veux pas qu'il vomisse ses tripes dans ma maison !

— T'inquiète, je vais tenir le coup, tenté-je de la rassurer. Je vais juste aller marcher un petit peu, pour digérer tout ça.

La phrase que j'ai balancée ne semble pas la rassurer, et moi non plus à vrai dire. Mais je me lève quand même. J'aurais aimé que Diego soit là, c'est toujours plus sympa quand celui que je considère comme mon ami le plus proche est ici, parce qu'on rigole toute la soirée. Enfin, il a dû garder sa petite-sœur il me semble. C'est l'aîné d'une famille de quatre frères et sœurs, et parfois, il doit jouer les nounous. Je ne lui en veux pas.




J'ai essayé de marcher une dizaine de minutes. Je dis bien essayé, parce que les mélanges de Thomas devaient être assez forts, j'ai la tête qui tourne et je crois que je titube. 

Je vais à l'intérieur de la villa de Brooke, pensant, plein de bonne volonté, que me mouiller le visage et m'allonger sur un lit seraient la solution à tous mes maux.

C'était faux. J'allais m'attirer pas mal d'ennuis en montant ces foutus escaliers, mais je l'ignorais encore.


J'arrive à la salle de bain, après avoir trébuché deux fois dans les marches. Je pousse la porte mais je tombe nez-à-nez avec une fille, qui nettoie sa robe sur laquelle quelqu'un a renversé un cocktail. Vu la couleur brûnatre de la tâche, je peux dire que c'est une boisson « made by Thomas ».

Elle me regarde de ses grands yeux bleus, très jolis. Je reste planté devant la porte de la salle de bain comme un idiot. Mon cerveau a arrêté de fonctionner. Il a dû se dire « merde, un obstacle devant le lavabo, comment l'atteindre pour pouvoir se mouiller le visage ? ». Bref, l'alcool me rend abruti parfois.

Détestons-nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant