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Jason

Assis sur mon canapé, le regard rivé vers le dessin que j'ai reçu dans ma boîte aux lettre j'attend l'arrivé de Gabrielle. Je lui ai envoyé ma nouvelle adresse, j'aurai dû lui dire bien avant que j'étais partit de chez ma mère pour habiter dans mon propre studio.

J'entends toquer à la porte; ce qui me sort de mes pensées. Je me lève précipitamment de mon canapé pour aller ouvrir.

Devant moi se trouve Gabrielle, elle est tout bonnement splendide. J'ai l'impression d'avoir gâché sa soirée mais je ne pensais pas qu'elle allait venir.

- Tu es venue, lui dis-je en la contemplant longuement.

Elle se racle légèrement la gorge attendant sûrement que je l'invite à entrer pour lui expliquer le pourquoi de mon message.

- Oh, rentre je t'en prie.

Elle s'exécute sans dire un mot en regardant tout autour d'elle avant de déposer son regard sur moi.

- C'est joli ici, dit-elle en hochant légèrement de la tête.

- C'est cool que ça te plaise, lui dis-je en refermant la porte.

Je l'invite à s'assoir sur mon canapé, malgré que nous nous sommes connus dans des moments des plus intimes je remarque qu'elle se sent intimidée.

Gabrielle s'assoit alors sur le canapé et son regard se dirige directement sur le dessin se trouvant sur ma table basse juste devant elle. Intriguée elle l'attrape presque violemment.

- Dommage, ce n'est pas une simple blague, lit-elle à haute voix le texte inscrit sur la feuille.

En retournant la feuille elle aperçoit avec effroi le dessin d'un homme mort dans un coffre de voiture. C'est exactement le même que celui qu'elle avait reçu.

- Quand est-ce que tu l'as reçu ? Me demande t-elle paniquée.

- En revenant du lycée, c'était dans ma boîte aux lettres, je savais pas quoi faire et je me suis dit que je devais t'en parler à toi.

Elle reste muette avant de baisser le regard, sans prévenir elle arrache avec violence le dessin avant de balancer les bouts de papiers sur la table basse.

- C'est pas possible, ça peut pas recommencer, dit-elle en se levant brusquement du canapé.

Je me lève à mon tour en m'approchant d'elle pour essayer de la calmer mais en vain.

- On ira voir les flics, lui dis-je pour la rassurer.

- Mais Jason tu comprends toujours pas ?! Si on parle aux flics la personne va nous balancer ! Aller aux flics c'est se jeter dans la gueule du lion ! Je commence à connaitre ce genre de procéder vicieux et malsain. Moi qui pensais que toute cette histoire était finie. Qu'est-ce qu'on a bien pu faire pour mériter ça ?!

Malgré sa colère je ne recule devant rien, je m'avance vers elle pour u déposer mes mains de chaque côté de son visage. Mon regard lourdement posé dans le sien j'entends sa respiration s'accélérer.

- Gabrielle calmes toi s'il te plait. On ne laissera personne nous faire de mal d'accord ? Je ne laisserai personne te faire du mal.

- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire Jason ? Je suis fatiguée de tout ça.

- On va coincé le cinglé qui est derrière tout ça d'accord ?

Elle acquiesce peu convaincue de la tête avant de se reculer pour marcher un peu partout dans mon studio.

- Malgré que Nate soit derrière les barreaux j'ai l'impression qu'il est toujours en liberté à nous épier.

Voir Gabrielle dans cette tenue me confirme que j'avais toutes les raisons du monde pour tomber amoureux d'elle mais là j'ai l'impression qu'elle m'échappe, j'ai l'impression de l'avoir perdue. Elle a l'air différente.

- Tu devrais y retourner, j'ai l'impression d'avoir gâché ta soirée, lui dis-je.

Elle remarque que je la regarde de la tête aux pieds et dépose à son tour son regard sur sa robe noire.

- Oh non ce n'est rien, je devais simplement dîner avec un ami, me répond t-elle un peu mal à l'aise.

Je sens mon cœur se pincer a l'entente de sa réponse. Savoir qu'elle s'est faite toute jolie pour un garçon me rend terriblement jaloux.

- Tu devrais y aller alors, lui dis-je.

- Je lui ai dit que j'avais un imprévu alors il doit être rentré chez lui.

Étrangement je sens comme une tension dans la pièce.

- Pourquoi tu as préféré venir ici plutôt que de passer une soirée qui allait être sûrement extraordinaire ?

Je la vois se rapprocher dangereusement de moi le regard toujours baissé. Elle se trouve plus qu'à quelques centimètres de moi, ma respiration s'accélère et la seule chose dont j'ai envie à ce moment précis c'est de déposer mes lèvres lourdement sur les siennes pour lui montrer à quel point je l'aime encore.

Si j'ai refusé de partir vivre avec mon père c'était parce que je voulais pas m'éloigner de Gabrielle. Rien que de passer deux mois sans la voir, ni avoir de nouvelle d'elle était un calvaire.

- Peut-être que c'est parce que je suis du genre à toujours prendre les mauvaises décisions, me dit-elle dans un souffle presque coupé en déposant son regard dans le mien.

La sonnerie de mon téléphone retentit; ce qui nous interrompt dans notre conversation. En le sortant de la poche de mon jean j'aperçois le nom de Millie apparaître sur l'écran.

- Tu devrais décrocher, dit Gabrielle froidement avant de s'éloigner de moi. Je dois y aller de toute façon.

Elle s'approche du canapé pour récupérer sa pochette qu'elle avait laissé traînée.

- Attends Gabrielle, lui dis-je en refusant l'appel de Millie.

Sans dire un mot elle s'avance vers la porte en empoignant fermement la poignet.

- Je vais faire attention à moi sur la route, on se voit demain, dit-elle en ouvrant la porte pour partir.

Muet et cloué sur place je la regarde partir même si au fond de moi j'aimerai la retenir.

Suspects. [TOME 2] [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant