Suspects. [TOME 2] [TERMINÉ]

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Amandine

Ça fait près de deux heures que je suis enfermée dans cette foutue pièce lugubre.

Le regard noir rivé vers l'agent de police au crâne chauve j'ai envie de lui cracher à la gueule. Je veux partir d'ici !

- Je vais vous reposer la question mademoiselle Kikley, dit-il froidement en déposant son regard dans le mien avant de poser violemment ses mains sur la table en métal. Avez vous tué Emma ?

- Je ne l'ai pas tuée, dis-je un peu éméchée.

- C'est étrange, le dernier message qu'elle a reçue venait de vous. Et c'est écrit noir sur blanc que vous lui aviez donnée rendez-vous dans cette grange, la veille où on a retrouvé son corps.

Emma s'est suicidée et je ne vois pas de quel message il parle car on était en froid ce soir là, nous nous sommes pas parlées de la soirée. Je comprend vraiment pas pourquoi je suis ici.

- Votre petite amie ne s'est pas suicidée, elle s'est faite assassinée mais ça vous devez le savoir, rétorque t-il.

Quoi ? De quoi parle t-il ? Non c'est impossible elle n'a pas pu se faire assassinée ! Mon coeur se brise et les larmes me montent aux yeux, elles finissent par glisser le long de mes joues sans retenu. Je regarde l'agent de police avec désespoir.

- Non, non c'est pas possible ! Pourquoi ?! Pourquoi on aurait voulu faire du mal à Emma ! Dis-je en criant et en pleurant.

J'ai déjà perdue ma mère ,maintenant j'ai perdue la femme que j'aimais et que je continuerais d'aimer et j'apprend qu'elle s'est faite tuée et qu'en plus de ça on m'accuse ? C'est un cauchemar.

- Expliquez moi le message que vous lui avez envoyé.

- Je ne lui ai envoyé aucun putain de message ! Je vois pas de quoi vous parlez ! Cris-je.

L'agent au teint basané approche son visage du mien en me dévisageant.

- Le scénario est simple, vous avez tué votre petite amie, pour quelle raison on en sait rien mais on va bientôt le savoir, dit-il.

La colère monte en moi, entendre ces mots sortir de la bouche de quelqu'un m'est insupportable. Sans réfléchir je lui crache au visage en esquissant un léger rire.

- Allez vous faire foutre, lui dis-je.

Surpris, l'homme reste muet et ferme les yeux quelques instant avant de se redresser et de ressuyer son visage à l'aide de la manche de son uniforme.

- Je ne l'ai pas tuée, je l'aimais, elle était tout pour moi et jamais j'aurai fait une chose pareille, dis-je en sanglotant. Je ne lui ai envoyé aucun message ce soir là et j'aurai pas pu allé à la grange, je suis placée dans un établissement chrétien pour adolescents et après 21h00 on ne peut plus sortir, tout est verrouillés.

J'ai déjà essayé de m'échapper une fois, c'était une fois de trop. L'une des sœurs Bridge m'a enfermée toute une journée dans une pièce vide. Je n'ai ni eu à manger, ni eu à boire. C'est la punition qu'on reçoit quand on enfreint une règle.

Emma était au courant de ça, elle voulait que je parte pour vivre quelque temps chez elle avec sa mère mais j'ai refusée. J'avais peur, je voulais pas que quelqu'un sache mes préférences.

Là où je suis être comme moi est une abomination, c'est contre nature alors si l'une des sœurs l'apprenaient je n'ose même pas penser au sort qu'elles me réserveraient.

- Demandez à l'une des sœurs Bridge, ce sont elles qui tiennent l'établissement, elle vous dira que j'étais dans ma chambre ce soir là.

L'agent de police reste sans voix, sans doute gêné par mon alibi en béton qui remet ses accusations sur la table.

- Je vais vous relâcher par manque de preuve, et j'irai voir l'une des sœurs pour leur demander si vous étiez bien dans votre chambre ce soir là, dit-il en s'approchant de moi pour m'enlever les menottes. Mais sachez que je ne vous lâcherais pas d'une semelle.

Les menottes enlevées je me sens libérée, ça commençait à me faire un mal de chien ces merdes. Je me lève alors avant de déposer mon regard défiant dans le sien.

- Recommencez votre insolence et je vous met en cellule de dégrisement, me répond l'homme froidement.

Je lui souris pour le défier une dernière fois avant de m'approcher de la porte pour sortir de cette pièce.