ALEXANDRA:
- Qu'est ce que je peux faire pour toi, Sonia ?
- Tu me manques Alex. me dit-elle en replaçant une de mes mèches derrière mon oreille
- Sonia, ça ne fonctionne pas entre nous. On a essayé et ça n'a pas marché.
- Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il s'est passé. On s'amusait bien pourtant.
Sonia s'approche de plus en plus, son visage est à quelques centimètres du mien. Je recule et la stop d'une main sur son épaule.
- Arrêtes.
Sonia ne m'écoute pas et force le passage, elle dégage mon bras et s'avance.
- Aller Alex ! Tu me manques et j'ai très envie de toi.
Plus Sonia avance, plus je recule, jusqu'au moment où je me retrouve bloquée entre elle et le mur.
- Sonia...
- Alex.
Elle s'approche de plus en plus et ne semble pas vouloir en finir. J'admets que le sexe avec elle était sympa et en ce moment j'en aurai bien besoin. De plus Sonia est une femme plutôt déterminée et je sais très bien qu'elle ne partira pas sans avoir eu ce qu'elle voulait. Ainsi je n'oppose plus aucunes résistances et puis de toute façon je suis célibataire donc je ne fais rien de mal.
Ne pouvant plus attendre, Sonia dépose ses lèvres contre les miennes. Elle est d'abord hésitante mais très rapidement le lion sort de sa cage. N'importe qui aurait compris qu'elle attend ça depuis longtemps. Elle est d'ailleurs un peu trop pressante à mon goût.
Sa langue demande l'accès à la mienne mais au moment où je cède, c'est le visage de Ruby qui m'apparait...
RUBY:
Il est 9h30, ma mère et moi sommes devant le commissariat quand mes tripes s'amusent à former un noeud à l'intérieur mon ventre.
- Ca va aller. me dit ma mère un sourire inquiet
- Je sais.
Je me décide enfin à avancer vers la porte mais voyant mon hésitation, ma mère ouvre la porte et passe devant moi en me prenant la main. Nous entrons dans un endroit qui, à mon goût, n'est pas très chaleureux. En même temps vous me direz que c'est normal étant donné qu'on est dans un commissariat. Mais je ne suis vraiment pas à l'aise. Je n'ai qu'une seule envie, c'est de me barrer de là le plus vite possible.
Sur ma droite quelques personnes attendent sur des chaises qui n'ont pas l'air très confortables. D'ailleurs l'une d'entre-elles est complètement cassée, ça doit surement être le résultat d'une personne mécontente de l'accueil que nous offre ce commissariat. Les policiers se trouvant à la réception ne nous ont pas adressé un seul bonjour, ni accordé un seul regard. Ils n'ont pourtant pas l'air si occupé que ça quand on voit qu'ils sont en train de se foutre de la gueule de leurs nouvelles recrues. Sur ma gauche, une femme en pleure qui tente d'expliquer au flics à quel point son fils n'est pas un méchant garçon, qu'elle ne comprend pas comment il en est arrivé à braquer un tabac pour se procurer des cigarettes du haut de ses 15 ans. Non mais dans quel monde vit-on ?
Ma mère ne perd pas de temps et dit au premier flic qu'elle voit que nous sommes attendues pour une identification.
- Vous êtes madame Leroy ?
- Oui. lui répond ma mère
- Je vous en prie asseyez-vous, je vais chercher mon supérieur.
- Merci.
Ma mère s'assoit mais je suis beaucoup trop nerveuse pour restée assise à ne rien faire. De la où je suis je peux apercevoir, derrière la réception, une petite salle dans laquelle se trouve environ une dizaine de flics qui discutent entre eux. Ils n'ont pas l'air de trop s'inquiéter du monde qui attend juste à côté. Je pense que vous l'avez compris, je ne suis pas une grande fan des flics.
Quelques minutes plus tard, un homme d'une cinquantaine d'années à peu près vient à nous et s'adresse directement à ma mère.
- Madame Leroy ?
- Oui, c'est moi. répond-elle en lui serrant la main
Le regard de l'homme, que je pense être le commissaire, se dépose sur moi.
- J'imagine que tu es Ruby ?
- Bonne déduction. je lui répond froidement
- Bon, je vais t'emmener dans une pièce dans laquelle tu pourras voir nos trois suspects à travers une vitre. Ils ne pourront ni te voir, ni t'entendre. Toi seul pourras nous dire si ce sont ces jeunes hommes qui t'ont agressé.
Il marque une courte pause et sonde mon regard pour voir si j'ai bien compris. Puis reprend.
- Si tu te sens prête nous pouvons y aller.
Je prends une grande inspiration avant de faire oui de la tête.
- Bien, madame je vais vous demander de nous attendre ici. dit-il en s'adressant à ma mère
Il me fait signe de le suivre donc je m'exécute sans râler. Nous passons dans un petit couloir bien trop sombre pour moi. Nous avançons tout au fond du couloir, le commissaire ouvre la porte et m'incite à entrer. Il fait sombre, la seule source de lumière provient de derrière la vitre. Les suspects ne sont pas encore là donc le commissaire appuie sur un bouton qui lui permet de parler dans ce qui semble être un micro.
- Faites les entrer.
A ce moment là mon coeur bat à dix mille. Trois jeunes hommes arrivent et se placent face à la vitre, ils sont éclairés avec une intense lumière blanche pour que je puisse bien les détailler. Seulement il y a un gros problème, je ne les ai jamais vu, ils étaient cagoulés lorsqu'ils sont venus chez moi. Par conséquent je n'en reconnaît aucun.
- Ruby, reconnaissez-vous ces jeûnes hommes ?
Je lui fait non de la tête, je me sens complètement inutile. Je les regarde donc avec un peu plus de conviction, ils ont l'air d'avoir deux ans de plus que moi. A en juger par leur regard je dirai qu'ils se connaissent tous les trois et qu'ils n'ont pas l'air d'être de méchant garçons.
- Es-tu sûre ?
- Non, en fait je ne sais pas. Je ne les ai pas vu.
- D'accord, ce n'est pas grave. Tu peux retourner voir ta mère.
Je m'apprête à retourner voir ma mère quand soudain celui du milieu change de regard et se met à crier.
- Je te retrouverai !
Cette voix mon dieu, c'est lui ! C'est sûre. Je me retourne et balance d'une force insoupçonnée la chaise qui se situait à ma droite. Je deviens une autre personne, j'ai envie de tout casser. A ce moment là, toute la rage que je contiens depuis des années ne demande qu'à sortir. Je sers les poings, sans m'en rendre compte des larmes de haine coulent sur mon visage et je tremble de colère. Le commissaire me demande de me calmer mais c'est plus fort que moi, alors avant de faire quelque chose que je regretterai je part en courant en direction de la sortie.
Tout c'est passé si vite. En sortant j'aspire tout l'air que je peux mais j'ai la sensation que je ne peux plus respirer. Je n'y arrive plus, je ne sais plus faire. Ma tête commence à tourner, je vois tout flou, et sentant la crise d'angoisse arrivée, je décide de m'asseoir mais il est trop tard. Les médecins m'avaient prévenu, avec le coup que j'ai reçu à la tête je dois éviter toutes les émotions fortes pour le moment. Je dois me ménager.
Mais tout est noir autour de moi. Je tombe.
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De l'autre côté.
RomanceLors de sa première année d'enseignement Alexandra va faire une rencontre inattendue et devra se confronter à des dilemmes moraux. Ruby, jeune lycéenne en Terminal, ne va évidemment pas simplifier les choses. Amour ou raison ? Lequel triomphera ?