The Walking Dead : Don't Look Back.

The beginning of the end

  ❝It's not over. We don't die. ❞ 
 ⇀Michonne

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La main tremblante, je repose le talkie-walkie sur la table basse. Je n'ose pas poser mon regard sur les jumeaux, par peur sans doute de leur communiquer cette angoisse qui grimpe davantage de jour en jour. Cela va faire trois semaines que nous ne sommes pas sortis de notre petit appartement, attendant désespérément que quelqu'un vienne à notre secours. La nourriture diminue, l'eau a été coupée et une horrible odeur de renfermé baigne notre chez nous. Il faut que je me fasse une raison : personne ne viendra pour nous. Le seul point positif dans cette perspective de mort qui me semble proche, c'est que nous serons tous les trois, en famille, les rugissements de notre mère pour nous accompagner sur ce chemin sombre et inconnu. Car oui, n'ayant pas eu la force de faire le nécessaire pour notre pauvre mère, j'ai préféré l'enfermer à double tour dans ce qui était autrefois sa chambre. Depuis trois semaines, ses ongles en décomposition grattent contre la porte et elle rugit, férocement, dans l'espoir de nous arracher un morceau de chair mais je ne la laisserais pas toucher à un seul cheveu des jumeaux. Je n'ai peut-être pas eu le courage d'abréger ses souffrances mais je refuse pour autant de perdre mon frère et ma sœur.

La petite main de Suzan se pose sur mon épaule. Dans le fond, je suis persuadée qu'ils ont déjà compris, malgré mon silence, que mes tentatives d'appels au secours ne nous conduiront nulle part. Mais si je garde cet infime espoir qu'un beau jour, on viendra nous tirer de ce trou pour veiller sur nos âmes, c'est bien pour eux. Ils sont beaucoup trop jeunes pour devoir affronter un tel enfer et moi aussi, je suis beaucoup trop jeune. Personne n'y a été préparé, pas même les adultes. J'ai peur et j'aimerais le crier si fort mais je me l'interdis, préférant rester forte pour mes cadets.

« -Ils finiront par répondre, dis-je dans un murmure, je tenterai à nouveau demain. »

La déception dans leur regard me brise le cœur et je ne peux que me raccrocher à du vent pour voir briller rien qu'un instant cet infime éclat d'espoir dans leurs yeux. Nous ne devons pas baisser les bras. Je ne dois pas abandonner si tôt.

« -En attendant, il est l'heure d'aller vous coucher ! »

Alors qu'il y a encore trois semaines en arrière, Nolan aurait rechigné pour aller au lit, il s'exécute désormais sans broncher. A croire que le monde des rêves et le seul endroit où ils se sentent réellement en sécurité à présent. Tendrement, je dépose un baiser sur leur front et m'empare d'un livre de conte. Ils ont passé l'âge des histoires mais je veux préserver ce semblant de normalité pour ne pas que nous perdions la raison. Un jour ou l'autre, si la Mort ne nous a pas accueillis en son sombre domaine, ce sera la Folie qui prendra grand soin de nos esprits torturés.

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Dans un sursaut, mes yeux s'ouvrent et je laisse mon regard scruter la pièce. Personne, ce n'était qu'un cauchemar de plus. Je soupire, passant ma main sur mon front pour en chasser les quelques perles de sueurs qui en découlaient. Je n'aurais pas dû m'endormir, je dois monter la garde, juste au cas où. Du peu que je sais, les morts n'ouvrent pas les portes mais cela ne veut pas dire que je dois pour autant baisser ma garde. Oh mon dieu, que je rêve d'une bonne et longue nuit de sommeil dans un monde tranquille ! Mais cela se rapproche plus de l'utopie que de la réalité désormais. Alors, le pas traînant, je me dirige dans la cuisine pour vider le contenu de mon thermos de café. Les prochaines nuits risquent de me sembler interminables sans cette boisson pour m'aider à rester éveiller.