The Walking Dead : Don't Look Back.

The sheriff's back in town

❝You step outside, you risk your life.❞
⇀Hershel Greene

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Rick Grimes. C'est comme ça que ce prénomme le type en uniforme de flic. Au début, les autres étaient sur leur garde face à cet homme qui a débarqué de nulle part, chamboulé. Son insouciance nous a tous surprit en vue de son boulot, mais la vérité, c'est que Rick n'a pas connu le début de tout ça. Il était plongé dans le coma alors que le monde basculait doucement dans le cauchemar. Pauvre homme, n'importe qui aurait souhaité mourir plutôt que de se réveiller pour affronter une horreur pareille. Moi, c'est ce que j'aurais voulu en tout cas. Seulement, alors que beaucoup de personnes auraient opté pour le suicide en découvrant le décor macabre laissé en cadeau par Mère Nature, Rick s'est donné un but : retrouver sa famille. Même si les chances que son épouse et leur progéniture soient encore vivants sont minces, j'espère pour lui qu'il aura une bonne étoile de son côté.

« -Et pourquoi on devrait embarquer ce type avec nous, hein ? Les flics ont toujours été un nid à emmerde. On en a d'jà un au campement, pas la peine d'en rameuter un second ! »

Cela aurait été trop beau ! Je commençais à me demander quand est-ce que ce cher Merle Dixon allait ouvrir son clapet pour déblatérer des âneries. Il n'a jamais porté la police dans son cœur, l'armée non plus, à vrai dire toute figure représentant l'autorité et la droiture. Sans doute à cause de son passé que je suppose peu scrupuleux. Merle est une ordure et les ordures ont horreur des flics.

« -Flic ou pas, dis-je, il reste un survivant. Nous sommes tous dans le même bateau maintenant, le boulot qu'on faisait avant ne compte plus. Les compteurs sont à zéros.

-Ma jolie, t'es encore trop jeune pour comprendre la vie.

-Je suis peut-être jeune, mais j'utilise mon cerveau à bon escient, pas pour cracher de la merde. La vérité, Dixon, c'est que tu as la trouille de ce type. T'as peur qu'un flic de plus au campement te rappelle à quel point ton passé de délinquant n'est pas si lointain que ça. T'as peur de te sentir inférieur parce qu'enfin, quelqu'un te fera fermer ta grande gueule. »

Il me toise longuement, un rictus aux coins des lèvres. La colère m'a gagné beaucoup trop vite, je me suis emportée, je le reconnais mais bon sang, ça fait un bien fou de dire en face le fond de sa pensée ! Seulement, Merle n'est pas le genre à se taire, pas même quand on lui balance ses quatre vérités au visage. Au contraire, il est du genre à en rajouter, à vous pousser à bout. Il est ce genre de personne constamment en quête de conflit. Se battre ne lui fait pas peur, bien au contraire, tant qu'il peut démontrer à l'aide de ses poings qu'il est une brute épaisse... La bagarre, c'est bien son seul moyen de calmer ces adversaires.

« -Eh bha ! On dirait bien que la gamine s'est sentie poussée des ailes tout à coup ! »

Nouveau silence. Je ne cherche pas à renchérir, cela serait vain. A la place, et sans doute prendra-t-il cela pour une marque de lâcheté de ma part, je m'éloigne pour m'isoler, laissant les adultes discuter entre eux de l'avenir de Rick Grimes au sein de notre petit groupe.

Mes yeux se promènent sur l'extérieur. Les vitres de la boutique sont couvertes de poussières et de sang. Pourtant, je peux aisément distinguer les rôdeurs errer dans la rue, grognant à l'unisson. Comme s'ils avaient réellement besoin de ça, ce son terrifiant, pour prouver leur présence ! Ce que j'aimerais que les choses retrouvent leur cours normales, que maman ne soit pas morte, que notre petite famille pauvre mais joyeuse puisse retrouver son innocence. Je repense aux jumeaux. Malgré la tristesse et la peur, ils prennent le tout avec plus de facilité que moi. Sans doute parce qu'ils sont plus jeunes mais quelque part, je suis envieuse. J'aimerais posséder leur innocence, accepter notre sort comme si c'était tout à fait banal de traverser une telle épreuve. Mais je suis la grande sœur, je suis celle de nous trois qui doit avoir les épaules suffisamment larges pour supporter le poids de la douleur. Ils vont biens, ils sont bien plus forts que je ne le pensais. Je me fais trop de soucis pour eux et pas assez pour moi. Un jour, j'en payerais les conséquences.