Chapitre 14. Je t'aime, moi non plus

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PDV Mia

On est lundi et je n'ai aucune nouvelle de Daryl. Derrière cette couche épaisse de colère se cache une légère pointe d'inquiétude.

Je rejoins Lisa et Matt devant Carter Corp pour aller manger.

-       Alors ce week-end avec Daryl ?? me demande Lisa excitée comme une puce.

-       Avec qui ? fis-je en regardant mon carpaccio.

-       Avec Daryl, répète t'elle sans faire attention à mon sarcasme.

Matt lève les yeux de sa pizza.

-       Oh... fait Lisa qui comprend. Ca s'est si mal passé que ça ?

-       J'veux pas en parler.

-       J'ai bientôt fini les réparations sur mon bébé, j'suis content, lance Matt.

Nous lui sourions. Il sait que Lisa et moi nous fichons pas mal de cette information, mais cela détend l'atmosphère.

-       Tu vas enfin me laisser grimper sur la bête ? demandai-je.

-       Ca peut se négocier... répond Matt avec un sourire coquin.

Je lève les yeux au ciel. Toujours l'esprit mal placé celui-là.

-       Tu vas devoir lui acheter des sandwichs chez Bob pendant un mois, fait gaffe... dit Lisa en rigolant.

-       T'aimerais pas essayer toi ? demandai-je à ma blonde préférée.

-       J'suis pas une grande fan d'adrénaline.

Dans l'ascenseur, Matt me lance des regards en coin.

-       Quoi ?? finis-je par lancer.

-       Le groupe de Colin fait un concert mercredi, vient.

-       Ouais, ça me changera les idées.

-       Et hésite pas à passer à la salle. Ca fait longtemps que je t'y es pas vu.

-       Je sais, t'as raison... soupirai-je.

-       J'sais pas ce qu'il a encore fait, mais il est vraiment trop con, lance Matt avant de sortir de l'ascenseur.

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Nous sommes mercredi et je n'ai toujours pas eu de nouvelles de sa part. S'il croit que je vais venir en rampant, il peut se mettre le doigt dans l'œil et même ailleurs ! C'est étrange ; il y a des moments ou je suis dans une rage folle contre lui et d'autres moments ou je me sens très froide vis à vis de tout ça.

En rentrant chez moi ce soir là, je me change rapidement. J'enfile un jean slim noir, un débardeur gris moulant. Je choisis de mettre ma paire de bottes de motard, ma veste en cuir et c'est parti.

Je vois Matt en train de discuter avec une nana au bar. Je m'y accoude, juste derrière lui, et commande une bière. La « conversation » s'éternise alors je décide de m'amuser un peu. Je passe discrètement mes doigts sous sa veste en cuir et frôle son dos avec mes ongles. Il sursaute alors qu'un frisson fait trembler tout son corps. Il se tourne lentement vers moi l'air sévère, mais je vois qu'il est amusé. Je me mords la lèvre pour ne pas rire.

-       Ca fait longtemps que t'es là ? me demande t'il en tournant son tabouret face à moi, oubliant complètement la jolie blonde.

-       Un petit moment oui. Assez pour savoir qu'elle adooore les gros engins.

Je bois une gorgée de bière, un sourire accroché aux lèvres.

-       Fous toi d'ma gueule ! s'exclame t'il en jetant un coup d'œil derrière lui. En attendant elle est partie. J'fais comment moi ce soir maintenant ?

Je lui lance un regard en biais.

-       Compte pas sur moi, beau gosse. J'ai assez donné avec les Ortega.

Matt commande deux autres bières.

-       Bon, tu vas te décider à me dire c'qu'il a foutu ?

-       Il m'a emmené à Cuba pour qu'au final, ça se transforme en voyage d'affaires.

Je ne rentre pas dans les détails et ne lui parle pas du fond du problème. Je préfère garder ça pour moi.

Depuis le temps, Matt me connaît. Il plisse légèrement les yeux mais ne dit rien.

-       Allez, vient, ça va commencer.

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Il faut que je rajoute « concert » sur la liste des trucs à faire pour se défouler.

Après avoir bu quelques verres avec le groupe, Matt propose de me raccompagner en moto. C'est presque si je ne lui saute pas dans bras. Je sautille sur place en tapant dans mes mains alors qu'il essaye de me mettre le casque.

-       Mais..tu vas t'arrêter ??

Je lui souris jusqu'aux oreilles et me tient tranquille.

-       J'suis sage, m'sieur, vous pouvez m'enfiler.

Il arrête son geste pour me fixer, un rictus rieur aux lèvre, mais le regard plus soutenu.

-       Tu devrais pas m'faire ce genre de proposition Mia.

-       Enfiler, corrigeai-je un peu tard. Enfiler le casque, sur ma tête !

Il secoue la tête et nous finissons par grimper sur sa moto. Il passe mes bras autour de sa taille. Je me retrouve collée contre son dos ferme. Ferme comme sa moto.

-       Tu m'lâches pas.

-       Je vais éviter.

Lorsqu'il fait vrombir la bête, tout mon corps vibre et plus particulièrement une partie plus intime. Je m'accroche davantage à sa veste, ne m'attendant pas à cela.

C'est fou la sensation de liberté que je peux ressentir en slalomant dans les rues de New-York. Je me sens vivante.

Matt s'est arrêté devant chez moi mais je mets un petit temps avant de me décoller de lui, le temps que je me remette un peu de mes émotions.

-       Ca va ? demande t'il après avoir retiré son casque.

Je l'imite et acquiesce.

-       C'était super. Merci Matt.

-       T'es un rapide, frangin !

Mon corps se tend aussitôt. Daryl est adossé à ma porte d'entrée, une jambe repliée, les mains dans les poches.

Et merde... J'avais passé une si bonne soirée que j'avais réussi à l'oublier quelques heures. Je soupire et descend de la moto. Daryl se redresse. Il nous fusille du regard et je le lui rends bien. Le silence qui règne est glacial.

-       Rentre chez toi Daryl, finis-je par dire.

-       Rentre chez toi Daryl ? répète t'il. Non je ne vais pas rentrer chez moi putain. Tu disparais, tu m'donnes aucune nouvelle et j'te retrouve avec mon frère ! Toi tu sautes sur l'occasion dès qu'j'ai l'dos tourné !

-       Pour commencer, si t'arrêtais d'faire le con avec elle ! s'exclame Matt en se rapprochant dangereusement de son frère.

-       Putain mais arrête de t'croire meilleur que moi Matt. T'es qu'un putain d'jaloux. Va t'faire foutre.

-       Jaloux d'toi ?! Je sais juste qu'elle serait dix fois plus heureuse avec moi, c'est tout.

Je pensais qu'on avait dépasser ce stade... Je sais très bien comment cela va finir.

-       Ok les gars... intervins-je histoire de me donner bonne conscience.

Mais c'est comme pisser dans un violon. Les jumeaux se sautent dessus à coups de poings. Je soupire et les contourne pour rentrer chez moi.

Daryl (is it love) Dans le coin de ton coeur Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant