Daryl (is it love) Dans le coin de ton coeur Tome 2

Chapitre 24. Ho ho ho

PDV Daryl

Je n'arrive pas à fermer les yeux. Cela doit bien faire une heure que je suis dans ma salle de sport à essayer de chasser mon angoisse. Je n'arrive pas à réaliser... Mia est enceinte... Enceinte veut dire bébé. Bébé signifie papa. Je trébuche sur le tapis de course.

- Putain ! maugréai-je en arrêtant le tapis.

J'attrape mon t-shirt posé sur un des engins pour essuyer rapidement mon front qui goutte de sueur. Je décide d'arrêter le sport avant de me ramasser sur le tapis ou de me prendre un poids sur le pied et je vais prendre une douche.

Je suis affalé sur le canapé devant la télévision. Je fixe l'écran sans voir ce qu'il s'y passe.

Cela doit être plus concret pour elle. Elle a les symptômes de la femme enceinte, elle a passé les premiers examens. On entend déjà son cœur à ce stade ? J'écarquille les yeux. Mia est en train de faire grandir un être vivant. Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres. Je suis à la fois euphorique, impressionné et inquiet.

Ma vie est un bordel sans nom et j'amène dans ce monde un être innocent qui n'a rien demandé. Il faut que quelque chose change. Toute ma vie, je vais devoir veiller sur un autre être humain. Je vais devoir l'annoncer à Matt ! Et à mi abuelita... Comment je vais leur apprendre la nouvelle ? Comment est-ce qu'ils vont réagir ? Je me pose soudain un million de questions. Comment mon père a réagi lorsque ma mère lui a annoncé la nouvelle de sa grossesse ? Est-ce que cela va changer notre relation avec Mia ? Mais pour l'instant, ma plus grosse inquiétude reste les flics. Il faut à tout prix qu'ils me lâchent.

- Tu n'arrives pas à dormir non plus ?

Je retiens un sursaut mais mon cœur fait un bond. Je détaille ma panthère du regard, comme si je m'attendais à voir un énorme ventre de femme enceinte.

Elle sourit, affichant clairement son amusement, comme si elle lisait dans mes pensées. J'essaye de reprendre une certaine contenance, j'ai quand même une réputation à tenir.

Mia vient s'installer contre moi.

- Tu paniques ? demande t'elle.

- Pff, non ! Pour qui tu m'prends ?

- Pour un homme.

Je la regarde en levant un sourcil. Son sourire n'a pas quitté ses lèvres.

- Tu t'moquerais pas de moi par hasard ?

- Juste un peu. Mais tu m'aurais vu au Burkina, j'en menais pas large non plus. Mais j'ai appris à relativiser.

- Relativiser ?

- Relativiser : faire perdre son caractère absol...

Elle pousse un petit cri alors que je lui pince les côtes.

- On va être parent bordel. J'peux pas « relativiser ».

Je suis tellement dans mes pensées que je n'avais pas fait attention à l'heure. Il est quatre heures passée.

- Tu devrais aller te recoucher, Mia.

- Vient avec moi, dit-elle en caressant distraitement mon torse nu.

Je prends sa main pour embrasser tous ses doigts un à un.

- Ok...

Une fois dans le lit, je ne peux m'empêcher de placer ma main sur son ventre. Ce geste me surprend autant que Mia, vu la façon dont elle me regarde. Etrangement gêné, je suis sur le point de la retirer mais celle de Mia se pose la mienne.