Gabrielle

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Je ne dispose que de cinq minutes, cinq petites minutes au chevet de la femme que j'ai peut-être perdue à jamais. C'est le cœur meurtri que je m'approche du lit sur lequel elle git. Doucement, je lui prends la main, celle-ci est douce et chaude. Je la caresse avec mon pouce avant d'y déposer un baiser. Je n'arrive plus à contenir les larmes, je peux lui fournir toutes les explications possibles que ça ne changerait rien. J'ai commis la plus grosse erreur qu'il soit. Lise m'aime et moi, j'ai succombé à la tentation.

—    Lise, je suis vraiment désolée, tu ne me le pardonneras jamais, mais bats-toi... Mon amour, j'aimerais tant te prouver tout l'amour que j'ai pour toi... Mais pour cela, il faut vraiment que tu te réveilles...

Lise ne bouge pas, je persiste à lui parler, dans l'espoir qu'elle sorte de ce coma au son de ma voix.

—    Ma belle, ta sœur ne me laisse que cinq minutes, je ne vais pas pouvoir rester très longtemps auprès de toi, mais sache que je ne suis pas loin, je passerais chaque minute dans ce foutu hôpital en attendant que tu te réveilles.

Je ne lui lâche pas la main, j'ai besoin de garder le contact. Des larmes continuent de filer sur mes joues, j'entremêle mes doigts aux siens avant de les poser contre ma joue.

—    Si tu savais à quel point je t'aime, il m'a fallu te voir sur un lit d'hôpital pour en avoir conscience. Je ferais tout ce que tu veux, mais je t'en supplie ouvre les yeux... Pourquoi ne m'as-tu pas laissé le temps de te parler ? Pourquoi t'être enfui de la sorte ?

—    Peut-être parce qu'elle t'aime plus que tu ne l'imagines ! entendis-je

—    Chloé ! ne me demande pas de partir maintenant ! Laisse-moi encore avec elle, je veux être là quand elle ouvrira les yeux.

—    Gabrielle, je t'ai laissé cinq minutes et elles sont écoulées, je te demande donc de quitter cette chambre !

—    Et si je refuse ?

—    Je serais obligée de te faire sortir de force, et crois-moi il ne vaut mieux pas en arriver là ! 

—    OK, je vais partir, laisse-moi juste une minute, que je lui dise...

—    Pas une de plus, fait vite ! me dit-elle en restant les bras croisés juste derrière moi.

Je me rapproche un peu plus de Lise, je lui glisse quelques mots dans le creux de son oreille.

—    Mon amours'il te plait revient, je ferais tout pour arranger ce que j'ai brisé, tu es ma raison de vivre. Si je pouvais remonter le temps, je me jetterais devant la voiture pour prendre ta place... Je t'aime.

Le bonheur retrouvé (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant