Chloé

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Jessica vient tout juste de rentrer du travail que je l'entends déjà souffler tout son stress accumulé dans sa journée.

Je finis de préparer le repas quand j'entends la douche couler. J'éteins le feu, pose mon torchon et me dirige vers la salle de bain. J'ouvre délicatement la porte pour tomber sur un spectacle que je ne me lasserai jamais d'apprécier. Jessica, les yeux fermés, laisse échapper au travers de l'eau qui coule sur tout son corps, les vestiges de sa dure journée. Ses cheveux ondulés par l'humidité retombent sur ses épaules. Une envie gourmande me prend tout à coup violemment. Je me déshabille prestement et viens me coller dans le dos de ma douce, la faisant à peine sursauter. Mes lèvres se posent automatiquement dans le creux de son cou.

—    Bonsoir mon amour.

—    Bonsoir ma puce, comment tu vas ?

—    Bien mieux que toi apparemment, dure journée ? je lui demande tout en déposant une myriade de baisers le long de son omoplate.

—    On va laisser le boulot à la porte ce soir.

—    Bonne idée.

Son corps se retourne face à moi. J'ai juste le temps de reprendre ma respiration que deux lèvres charnues s'emparent des miennes. Le baiser ardent, limite violent éveille tous mes sens. Je plaque Jessica contre la paroi froide de la douche lui déclenchant un sourire.

—    Hum... Mon amour.

—    Tu es si belle...

Ce soir, je mène la danse. Habituée aux directives de ma compagne, elle se laisse faire avec plaisir. Je continue mon ascension le long de sa poitrine, attrapant sa jambe par la même occasion. Accrochée à ma hanche, je sens déjà ma compagne quémander la suite.

—    Patience mon amour.

—    J'ai tellement envie de toi, Chlo.

—    Je sais...

Je ne vais pas la faire languir davantage, je sais que ce soir elle n'a pas la patience de pousser le jeu. Je descends doucement pour atteindre son mont de Vénus que j'apprécie par-dessus tout. Sa main droite se pose derrière mon crâne m'incitant à accéder rapidement à sa demande. Je souris avant de commencer à la détendre. Un coup de langue, elle soupire. Un deuxième, je la sens partir. Je ne perds pas de temps et enchaine ma dégustation au plus grand plaisir de ma dame. Elle se crispe peu à peu enchantant mes oreilles de sa douce voix rauque. Le plaisir est à son paroxysme quand j'entends un juron face à moi. Je me redresse rapidement pour tomber sur ma sœur en pleur.

—    Merde, Lise, tu fais chier !

—    Je... je... dit-elle, avant de quitter précipitamment la salle de bain.

Le souffle erratique ma douce me regarde tendrement.

—    Je suis désolée Jess, je vais lui reprendre les clés.

—    Hey ne t'inquiètes pas si ta sœur est là c'est qu'il y a un problème.

—    Mais je ne t'ai pas envoyé au septième ciel.

—    Disons que nous sommes bloqués au cinquième. Va t'occuper de ta sœur, je vais finir de me laver.

Un peu ronchon, je rejoins Lise assise dans mon salon, vêtue d'un simple peignoir.

—    Je suis désolée, morpion.

—    Tu fais chier, mais si tu es là c'est qu'il y a un souci non ?

—    J'ai revu Sophie.

—    Et donc ?

—    Elle est venue à l'hôpital pour un suivi de grossesse.

—    Je n'y crois pas ! Ça y est, elle s'est fait engrosser.

—    C'est bien ça le problème.

—    Je peux savoir pourquoi.

—    Je veux un bébé.

—    OK, dis-je avant de m'asseoir, et qu'en pense Gabrielle ?

—    Elle n'en veut pas !

—    Tu en es sûre ?

—    Je ne vais pas lui laisser le choix de toute façon.

—    OK, donc on va remettre les pendules à l'heure. Tu veux un gosse, mais sans Gaby c'est ça ?

—    Non !

—    Tu viens de me dire que tu en voulais un, mais pas elle.

—    En fait je n'en sais rien, je ne lui ai pas laissé le temps de dire quoi que ce soit.

—    Tu n'es qu'une idiote Lise, tu es prête à casser ton couple pour un bébé.

—    Mais j'en veux un !

—    Moi je veux être riche, on n'a pas tout ce qu'on veut de suite. Ne fais pas comme lorsque nous étions enfants à tout vouloir illico. Avoir un bébé ça se décide à deux.

—    Mais elle n'en veut pas !

—    Tu ne lui as même pas expliqué ton envie j'en suis sûre. Tu as dû lui dire de but en blanc je veux un mioche avec ou sans toi. Tu te rends compte dans la situation dans laquelle tu la mets. Et en plus, tu te sauves pour éviter la discussion. Je vais être franche avec toi, tu n'es pas prête à être mère.

—    Pourquoi dis-tu ça ?

—    Parce que tu agis comme une enfant qui veut son putain de jouet dernier cri, sans prendre en compte les sentiments de la femme que tu aimes.

—    Je...

—    Tu es une idiote, égoïste. Ne fais pas comme notre mère qui a voulu un deuxième gamin pour faire comme ses copines, et qui a tout fait pour se débarrasser de moi à la première occasion.

—    Je suis désolé Chloé. Je crois que de voir Sophie enceinte m'a chamboulé.

—    Ce n'est pas envers moi que tu dois t'excuser, va rejoindre la femme que tu aimes.

—    Je peux rester ici ?

—    Autant que tu veux, mais ne laisses pas Gaby sans nouvelle. Aller viens on va manger.

Le bonheur retrouvé (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant