Chapitre 5

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[Terre, Egypte (Palais du pharaon), - 12XX avant JC]

"C'est d'accord. Mais uniquement à une condition.

- Laquelle ?"

Le pharaon Séthi fit un mouvement du bras et les serviteurs amenèrent un colis spécial. Le tintement de chaînes faites de fer, qui claquaient au sol, résonnait dans la pièce. Une magnifique femme à la peau plus claire et aux cheveux bruns entrait dans la salle. Elle était entourée de chaînes au niveau des bras et du cou, comme un animal sauvage. Ses yeux étaient vides.

"A condition que tu épouses cette princesse Hittite, Maâthornéferourê, afin d'apaiser les tensions politiques. Nous avons enlevé cette princesse, qui est la princesse préférée du souverain. Le fait d'être souillée par un futur pharaon sera une honte pour eux. Elle sera bannie de chez elle pour toujours. Plus elle portera vite ton enfant, plus l'humiliation sera forte.

- Mais père... commença Râ.

- C'est un ordre. Tu pourras épouser ton étrangère si tu respectes ceci."

J'étais à la fois gênée et à la fois partagée avec un autre sentiment encore inconnu pour moi. Je n'arrivais pas à mettre un nom dessus, mais les larmes montaient discrètement. Séthi mit fini à l'entretien, je pris congé. Très vite, alors que Râ me courrait après, je fuyais en direction de la pièce que je connaissais bien : la chambre. Une fois dans la chambre, je sentis un tissu sur ma bouche et ma vision se troubla. J'entendis Râ crier mon vrai prénom.

"Elia !"


[Terre, lieu inconnu, - 12XX avant JC]  

J'ouvrais doucement et difficilement les yeux pour voir une pièce sombre et sèche. Alors que j'essayais de me frotter le crâne, je m'aperçus que mes deux mains étaient liés par des liens solides.

"Qu'est-ce que... ? Dis-je, surprise.

- Tu es réveillée, dit un homme derrière moi."

Je me suis tournée violemment, peut-être trop justement car je ressentis une douleur au dos, pour apercevoir un bel homme, grand, très blanc, aux cheveux bruns très foncés.

"Je suis un serviteur du roi Hattusili III. Je suis aussi celui qui t'a emportée alors que tu étais chez le Pharaon.

- P-pourquoi je suis, je fus coupée par une douleur, ici ? Qu'est-ce qu'il... m'arrive...

- C'est un poison. Histoire d'être sûr que vous ne fuirez pas."

Il s'approcha de moi tandis que je luttais contre la douleur naissance en moi. Il prit mon menton à l'aide de deux doigts, le leva vers lui.

"Voyez ceci comme une vengeance. Ils nous ont pris notre princesse, nous leur prenons une futurconcubine.

- M-mais... le pharaon se... fiche de moi. Dis-je avec bien du mal.

- Mais pas son fils. Rigola-t-il méchamment."

Il me laissa là, au sol, laissant ma tête retomber au sol. J'entendis la porte se refermer, et mes yeux se fermer. Je tremblais de douleur et de froid. Je sombrais dans le noir. Je fus réveillée par une main sur ma bouche, je suppose que c'était pour m'empêcher de crier, mais le poison dans tous les cas me drainait mes forces. Je gémissais seulement.

"Elia... Dit une douce voix que je connais bien.

- Ahh... Râ... dis-je faiblement.

- Shhh. Je suis venu pour toi."

J'entendis une lame frappée mes chaînes, mais je ne puis dire plus car mes yeux se fermèrent ici. Lorsque je me suis réveillée, j'étais de retour dans le lit de Râ. Ma vue était troublée tout comme mes autres sens. Je crus voir Râ, mais j'entendis la voix d'une jeune femme à la place. Elle devait être une servante ou une femme ressemblant à Râ.

"N-ne bougez pas dame Néfertari !"

Très vite après, je reconnus la voix de Râ dans la chambre, je devinais par ses pas qu'il arrivait en courant.

"A-ahh... Râ..."

Il se précipita à mes côtés, et posa sa main sur mon front.

"Tu es brûlante, ma femme.

- Nous ne sommes... pas mariés... je te le rappelle. A-ah...

- Shh... repose-toi... dit-il doucement en caressant mon front brûlant."

J'entendis la conversation entre Ramsès et les servantes. Elles lui expliquèrent qu'elles étaient impuissantes. L'antipoison qu'elles avaient confectionné pouvait me tuer car c'est un poison nouveau en matière de composition.

"Râ... commençais-je avec du mal et coupais par la douleur, s'il te plaît... donne-moi l'antipoison même si c'est dangereux."

Il me prit la main et la serra. Je suis sûre que son regard était plein d'inquiétude mais je n'étais pas en mesure de le voir. Il demanda l'antidote aux servantes, le mit dans sa bouche puis il se pencha au-dessus de moi. Il posa doucement ses lèvres sur les miennes et fit couler le liquide à l'intérieur de ma bouche. Alors que je finissais d'avaler l'antidote, je m'endormis de nouveau tout en luttant contre la douleur et le poison qui persistaient.

Quelques jours plus tard, mon état allait de mieux en mieux mais je n'avais pas vu Râ de nouveau depuis notre... baiser. Je rougis à cette idée. Avec l'aide des servantes, je m'habillais rapidement et elles m'aidèrent à me déplacer en direction de celui que je voulais voir : Râ.

Une fois arrivait, tant bien que mal, à la salle de travail de Râ. Les servantes toquèrent à la porte tout en s'excusant.

"Excusez-nous, Ô grand Ramsès II. Mais votre concubine voulait vous voir."

Il fit un signe de la main, tout en se levant pour venir près de moi et m'aider à tenir debout.

"Que fais-tu ici Néfertari... Tu es faible, dit-il soucieusement.

- Eh bien, tu... tu n'étais pas venu depuis un moment et... tu me manquais un peu. Dis-je en rougissant.

- Ah oui ? Dit-il en maintenant sa main sur ma taille.

- Je ne laisserais pas l'homme qui a pris mon premier baiser m'abandonner. Dis-je une mine convaincue."

Il serra ma taille un peu plus, se rapprochant un peu plus de mon visage. Son regard était attendri. Mon cœur loupa un battement. Je l'aimais. J'en étais sûre. C'est ça le sentiment qui me hante. L'amour.

"Premier baiser ? Vraiment ?

- Ah... dis-je gênée. Je suppose que tu as dû embrasser plusieurs personnes dans ta vie mais... pas moi."

Je me mis à rougir violemment tout en baissant ma tête, toute gênée. Il releva mon menton, me regarda longuement dans les yeux et m'embrassa doucement.

"Puisque j'ai pris ton premier baiser, je prendrais tous les autres aussi. Dit-il en recommençant à m'embrasser. Tu as de la chance d'être encore convalescente Néfertari et que j'ai du travail, sinon j'aurais été bien plus loin avec toi.

- Du travail ? Dis-je en gémissant.

- Oui, le fait de venir te sauver chez les Hittites a causé quelques soucis. Mais rien de grave, le plus gros des problèmes serait la colère noire de mon père. Dit-il en glissant un baiser dans mon cou.

- Je suis désolée d'avoir provoqué des soucis... mais merci d'être venu à mon secours."

Je pris son visage entre mes deux mains, malgré la différence de taille entre nous, pour y glisser un baiser timide sur ses lèvres. Il fut surpris, puis il sourit.

"Néfertari. Épouses-moi. Deviens ma véritable femme. Tout le monde t'appelle déjà comme telle.

- Alors je deviendrai ta femme, dis-je doucement."

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