Un Autre Monde

Chapitre 6

[Terre, Egypte (Palais du Pharaon), - 12XX avant JC]

Il était très tôt ce matin quand Ramsès II vint me voir. Il avait une sombre mine. Il vint s'asseoir auprès de moi sur le lit et me prit la main.

"Néfertari... La guerre va bientôt éclater. Dit-il avec une mine sombre.

- Q-que ? Comment ça ?

- Les hittites veulent leur revanche.

- Mais..."

Je serrais la main de mon aimé et le regardais longuement. Nous savions tous les deux ce qu'il nous attendait. Mais nous allions rester unis malgré tout. Une question trotta dans ma tête. Je le regardais alors dans les yeux.

"Râ... Qu'allez-vous faire de la princesse ?

- Eh bien... Je vais devoir tout de même l'épouser. Ensuite, je te promets que tu deviendras ma femme.

- J-je... très bien... dis-je déçue."

Mon cœur se serra au fond de ma poitrine. J'allais partager l'homme que j'aimais... avec une autre. Des larmes pointaient le bout de leur nez et Râ les essuya avec sa main.

"Mon amour, je n'aime que toi. Dit-il en m'embrassant.

- Quand aura lieu ce mariage officiel ?

- Dans trois jours, juste avant la montée du Nil. Dit-il amèrement."

Je me mis derrière son dos et passai mes bras autour de lui. C'était ma propre manière de le rassurer. Il me surprit en se retournant et en me couchant sur le lit. Il m'embrassa avec fougue.

"Bientôt tu seras mienne Néfertari."

[Terre, Egypte (Palais du Pharaon), 3 jours plus tard]

Aujourd'hui Ramsès II va épouser la princesse Hittite. Mon cœur est brisé, mais je sais qu'il l'aime alors je fais avec. Il m'a promis de ne jamais la toucher. 

Les servantes ont de nouveau pris soin de moi et m'ont habillée comme une princesse tout en blanc. Quand nous sommes arrivés dans la salle principale, Ramsès II était déjà là avec la mariée. Séthi et un prêtre divin aussi. Alors que la cérémonie se passait bien, malgré le fait que la mariée avait l'air au bord du suicide - pauvre femme -, un serviteur sortit une épée qui était cachée dans un des cadeaux de mariage. Ni une, ni deux, j'hurlais pour prévenir mon aimé. Mais c'était trop tard. Le temps que les soldats dégainent leurs armes, Ramsès II fut transpercé par la lame dans le dos.

Le corps de mon aimé tombe au sol, le sang se propageait au sol et moi, j'avais l'impression que tout allait au ralenti. Je voyais les soldats en train d'essayer d'attraper le fugitif, je voyais le grand pharaon Séthi paniquer et prier pour son fils. Les gens hurlaient, la mariée était tétanisée et moi j'avançais vers Ramsès II. Une fois près de lui, je m'accroupis. Il tendit sa main ensanglantée vers ma joue, que je recouvris par la mienne.

"Né...fer..tari... pardonne-moi... articula-t-il.

- Oh mon amour, pleurais-je, mon amour... Je suis là... Je vais te sauver...

- Je t'inter...dis... C'est trop... profond... tu vas perdre... beau...coup de force... vitale... A-ah..."

Il cracha du sang, je pleurais de plus bel. Au diable ma promesse ! Je le sauverais. Au diable que les gens me voient ! 

Je tendis les mains vers lui, sa blessure n'aurait pas été mortelle si les techniques de médecine n'étaient pas si peu fiables et si un guérisseur était là ! Je puisais au fond de moi de l'énergie, et devant les yeux de tous, une lumière rayonnante soignait la blessure du futur pharaon.

Alors que je finissais de soigner Râ, je le vis ouvrir les yeux. Alors que j'entendais toutes sortes de phrases derrière moi qui disaient que j'étais une déesse, je sentis une douleur atroce au fin fond de mes entrailles. Alors que Râ émergeait, on s'aperçut que mon corps commençait à se décomposer en petites boules de lumière.

"Néfet...ari?! Articula Râ avec la douleur qu'il ressentait toujours.

- Mon amour, pleurais-je sans savoir ce qu'il m'arrivait. Pardonne-moi, je t'en supplie... Je t'aime !"

Les petites boules étaient de plus en plus présentes, mon corps commençait à disparaître devant tous les gens dans la salle. Alors que Râ tenta de m'attraper le bras, je disparus. J'entendis seulement sa voix souffrante hurler mon nom.

"J-je suis désolée... Râ..."

[Planète, lieu et date inconnus.]

Alors que je me pensais morte, je sentis de l'eau me toucher. J'étais même trempée. J'ouvris les yeux.

J'étais dans de l'eau claire, je flottais dessus. Quand je me remis sur mes pieds, j'étais toujours dans l'eau, je me rendis compte d'où j'étais. Cette herbe fraîche, cette eau claire et ce paysage. Ciolia. J'étais de retour. Dans mon monde.

J'ai lutté pour atteindre le sol ferme et une fois dessus, je suis tombée à terre. Je me suis effondrée puis me suis recroquevillée dans l'herbe. Tout en pleurant, je me suis évanouie. J'étais fatiguée physique et mentalement.