Chapitre 1 - Le Premier Regard

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♥ Note de l'auteure ♥ Author's Note ♥ there may be an english version if everything's going well :)

Bonjour! Ceci est la première histoire que j'écris vraiment au complet.. Je suis habituée aux petites histoire de 500 mots à l'école alors pardonnez-moi si je suis maladroite, ceci est une sorte de test pour moi :) C'est inspiré d'un fait vécu. Je m'excuse s'il y a des erreurs, ma grammaire n'est pas parfaite haha. Merci de laisser vos commentaires constructifs, et de voter si vous aimez, ça serait très apprécié! Oh et si vous ne comprenez pas certaines expressions faites-le moi savoir! Je suis Québecoise alors il se peut qu'il y ait des expressions inconnues pour ceux qui ne viennent pas du Québec.. Je vais essayer de surveiller ça le plus possible :) Merci xo. *la photo est de Roxanne, à 12ans*

«Roxanne viens voir ça! Y'a un gars qui saute sur notre trempoline!». Je montai rapidement les escaliers, accourant devant ma porte patio. «Ben non! Voyons il se prend pour qui lui?» «Je sais pas. Mais y'a pas le droit!» «Bah techniquement oui.. C'est juste assez étrange..». «HEY! T'ES QUI?» Le petit blond se retourna vivement et arrêta de sauter. «Eh, votre père m'a dit que c'tait correct..» «Mmmh ok ouin.» Mais d'où il sort celui-là? Il arrive comme ça chez les gens et utilise leurs choses? Ok Roxanne calme toi. Tu réagis un peu trop fortement, Papa lui a dit que c'était correct. Ouais, mais c'est NOTRE trempoline. Je marchai vers mon salon et écartai un rideau pour appercevoir le garage de mon père. Dans le parking se trouvait une Volvo style familiale noire, sur laquelle était accroché un bateau. Sûrement un vingt pieds, pensais-je. Je vis le petit blond apparaître dans mon champ de vision et marcher jusqu'à son père, un grand homme bâti aux cheveux bruns et gris. C'était probablement un client de mon père venant lui porter son bateau pour qu'il le nettoie ou je ne sais quoi.

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Il était cinq heures trentes du matin lorsque j'entendis le premier "BEEEEEEP" du cadran. Pourquoi fallait-il que j'aie le sommeil aussi léger? Et pourquoi le cadran sonnait-il aussi fort?! Il me semblait qu'il aurait pu réveiller les momies dans leurs tombeaux à l'autre bout du monde. J'entendis les pas lourds de mon père dans la chambre d'à côté, qui se levait pour aller l'éteindre. Je m'assis tranquillement dans mon lit, totalement éveillée. Il marcha jusqu'à ma porte, ouvrit celle de mon frère et dit: «Allez on se lève!».

À ma surprise, je ne montrais aucun signe de fatigue, j'avais l'esprit vide et tout semblait se faire automatiquement. Je me levai et allai fermer ma porte, pour ne pas réveiller ma mère, puis j'ouvris ma lumière. Je pigeai un jean et un chandail au hasard, avant d'aller devant mon miroir pour retrouver mes habituels longs cheveux bruns et mes yeux bouffis du matin. J'attrapai la brosse et peignai rapidement ma crinière, portant très peu attention à ce à quoi je ressemblais. Il faut dire que je m'en allais simplement à l'aréna, alors je m'en foutais un peu.

J'adorais les arénas. J'adorais le hockey. Mon frère était gardien de buts et j'adorais toujours les autres garçons de son équipe, ils me faisaient rire. J'aimais l'atmosphère d'une aréna, j'aimais trouver des cachettes, des passages secrets et les meilleurs points d'observation. Je m'y sentais en sécurité. Et à la grande incompréhension de mes amies, j'allais me planter dans les arénas chaque fois que j'en avais l'occasion. Chaque pratique, chaque partie, j'étais toujours là. C'est d'ailleurs pourquoi je me retrouvais devant mon miroir à une heure pareille, un samedi matin. Étonnamment, ça ne me dérangeais pas le moins du monde: j'avais presque insisté pour venir !

Bizarre, vous direz. Mais j'aimais le hockey, et j'aimais mon petit frère.

«Pssst! Roxanne! Viens manger on part dans dix minutes.»

Sans bruit, je descendis les escaliers et me fis des toasts au Nutella, que j'engloutis en peu de temps. Miam.

Quelques minutes plus tard, j'enfilai mon manteau d'hiver et je sortis dans l'air gelé de janvier. Vers six heures quinze, nous arrivâmes dans le stationnement du complexe sportif. C'était un ami de mon père, Stéphane Thibault, qui les avait invités à une sorte de pratique privée ce matin. D'après ce que j'avais cru comprendre, il louait une glace tout les samedis matins pour que son fils, aussi gardien de buts, puisse pratiquer avec un ancien gardien de la Ligue Nationale. Je suivis mon frère dans l'aréna. Comme je n'étais jamais venue dans celle-là, je décidai de ne pas le suivre jusqu'à la chambre comme d'habitude et d'aller explorer.

Je grimpai les marches et me retrouvai dans un grand espace ouvert, un autre escalier descendait au milieu. Toutes les lumières étaient éteintes et de larges fenêtres faisaient le tour de ce qui semblait être le restaurant, donnant vue sur quatre patinoires.

"Tiiing! Tiiing! Toc."

Je marchais lentement, prenant connaissance des lieux. Le comptoir du restaurant était tout au fond de l'immense pièce, des télévisions ornaient les murs et une grande lucarne laissait voir le toit enneigé, il n'y avait personne ici.

"Toc. Tiiing! Toc."

Des bruits irréguliers attirèrent mon attention, ils ne venaient pas du restaurant. Je m'approchai des fenêtres de la glace A, il n'y avait personne. La glace B, personne non plus. Sur la glace C par contre, il y avait un garçon. En patins, avec seulement son casque, ses gants et son bâton, il portait une veste jaune et des pantalons de sport.

"Toc. Toc. Tiiing!"

Il était à quelques mètres du but, un tas de rondelles devant lui, il les frappait violemment en tentant d'atteindre la barre horizontale.

"Tiiing! Toc. Toc. Tiiing!"

Je restais plantée là, me contentant de l'observer se défouler sur les rondelles. Il avait l'air plutôt bon.

"Toc. Toc. Toc." 

«Ugh!»

Il essayait d'évacuer sa frustration, ça se voyait. Je devais être là depuis quelques minutes déjà, debout devant les fenêtres comme une statue, lorsqu'il leva la tête vers le restaurant, se sentant sûrement observé. Il m'apperçut, puis baissa les yeux vers sa dernière rondelle, qu'il frappa avec encore plus de force que les autres.

"Tiiiing!"

Il sortit en flèche de la patinoire, disparaissant de ma vue.

«C'est pour mon client, je crois qu'il a des racines italiennes ou je sais pas trop... Ça veut dire "Mongol" en italien.» dit-il, en apposant le lettrage noir et or sur l'arrière du bateau. «Il vient le chercher demain.» Le lendemain, lorsque la Volvo apparut dans le stationnement, je sortis dehors pour aller voir. Mon père m'appelait sa "seineuse", puisque j'étais souvent là, à écouter les conversations des gens sans m'y mêler. Et c'est en plein ce que je m'en allais faire. En me dirigeant vers le garage, je vis un garçon sortir de l'auto. Ce n'était pas le même que l'autre jour. Celui-là était plus grand et portait une veste jaune. Il se retourna vers moi et ses yeux bleus croisèrent les miens. Je détournai ma tête aussitôt.

Je restai plantée là pour encore deux bonnes minutes, fixant l'endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt. Il avait l'air vraiment fâché.

J'empruntai les mêmes escaliers par lesquels j'étais montée et descendis encore une autre volée de marches. J'arrivai devant deux écrans de télvision, montrant l'horaire des glaces pour la journée et les chambres de joueurs. Sans y accorder un deuxième regard, je pris un couloir au hasard et arrivai devant un mini-bar et des escaliers montants. Sûrement ceux du restaurant. À ma droite, il y avait une porte sur laquelle il y était écrit «Glace C&D» et un peu plus loin à ma gauche, une autre porte «Glace A&B». Je me dirigeai vers la première et entrai. Un mur séparait les deux patinoires et il n'y avait qu'une cabine pour les marqueurs et deux bancs pour les joueurs. Hmmm, aucune estrade. Il n'y avait pas personne non plus, seulement des rondelles qui trainaient un peu partout.

J'entendis soudain derrière moi le bruit de conversations et la porte s'ouvrit. La première personne que j'apperçus fut Stéphane, grand et bâti, en pleine discussion avec mon père. Suivi par un homme mince qui parlait avec mon frère et un autre gardien, sûrement le fils de Stéphane.

«Ah t'es là toi!», me dit mon père.

«Ouais.. J'étais partie explorer un peu.»

«C'est ce que je pensais. Si tu veux tu peux rester ici nous regarder.»

«Sinon il y a le restaurant en haut où tu peux aller t'asseoir, il va faire plus chaud.» ajouta Stéphane.

«Oui, merci j'ai vu.» lui répondis-je avec un sourire timide.

Sur ce, ils rejoignirent les autres sur la glace. Je m'accoudai à la baie vitrée et j'entendis de nouveau la porte claquer derrière moi. Je me retournai pour voir un autre garçon apparaître, deux plus exactement. Ils passèrent devant moi en me regardant, puis sautèrent sur la glace. J'eus tout juste le temps d'appercevoir une paire d'yeux bleus foncés à travers le grillage de l'un d'eux.

Les Yeux Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant