Chapitre 3 - Vuvuzela et Guitar Hero

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♥ Note de l'auteure ♥

Le troisième chapitre ! Pardonnez s'il est un peu court et s'il ne se passe pas grand chose :s Je suis aussi désolée de ne pas avoir posté de nouveaux chapitres depuis un moment.. J'espère que vous aimerez quand même :) byyyyyye xx

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«Je t'ai déjà parlé de Samuel Boisvert?» Alicia leva ses grands yeux bruns de son dessin pour les poser sur moi. «Le beau gars de l'école?» Je détournai le regard pour fixer le champs à travers la fenêtre de sa chambre et me mordis la lèvre, un peu mal à l'aise. «Ouais...» «Heum oui tu m'en avais parlé un peu, qu'est-ce qu'il a lui?» dit-elle en écartant une mèche noire de son visage. «Eh bien.. humm.. Je crois qu'il me plaît. Il est drôle, il est gentil, il joue au hockey et il est vraiment beau. En plus je l'ai vu en fin de semaine...» Ses yeux s'agrandirent de surprise. Elle me lança un regard m'incitant à donner plus de détails alors je lui racontai tout. «Tu sais Rox, je voudrais pas te faire de peine mais tu sais que tu n'as pas vraiment de chances avec lui? Je veux dire... C'est quand même Samuel Boisvert!» me répondit-elle en emphasant son nom comme si c'était un genre de célébrité. Mon coeur se serra à ses mots. Je savais évidemment que je n'avais aucune chance avec lui, je n'étais même pas capable de lui parler normalement et il était.. eh bien il était le gars le plus connu de l'école. Alors que moi, j'étais Roxanne Pelletier, jeune fille de première secondaire invisible. J'appréciais la franchise d'Alicia, mais ça faisais quand même un peu mal à entendre. Sauf qu'il faut bien sortir de son petit monde. «Hmm, je sais» marmonais-je, fronçant les sourcils.

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Les jours passèrent et Stéphane n'appela pas. Le vendredi soir je demandai à mon père s'il avait reçu des nouvelles, mais malheureusement non. Chaque fois que le téléphone sonnait je me retournais vivement vers la personne qui répondait, peu importe ce que j'étais en train de faire et tendais l'oreille. Je finissais toujours par être déçue, naturellement. Ce soir là, Stéphane Thibault n'appella pas.

Ni la semaine suivante.

Évidemment j'étais un peu désapointée. J'espèrais toujours avoir la chance de revoir Samuel en dehors de l'école et peut-être finalement lui parler mais apparemment ce n'était pas maintenant que ça allait arriver! Je commençais à me poser des questions, à me demander s'il nous réinviteraient. Mais peut-être n'avait-il simplement pas le temps ces jours-ci. Et si il ne louait plus de glace? Et si il oubliait de nous inviter? Ahh... Arrête de dramatiser Roxanne, de toute façon tu vas devoir embarquer sur la glace avec eux si il y a une prochaine fois. Ugh. Pourquoi a-t-il fallu que j'accepte ça? Je suis beaucoup trop gênée pour ça! J'ai tellement peur de me ridiculiser! Je risque d'être extrèmement nerveuse. ...Ouais bah ça c'est si Stéphane finit par nous réinviter.

Un dimanche matin frisquet de février, je me rendis avec ma famille à l'aréna d'une ville voisine pour une partie de mon frère et son équipe. J'étais assise dans les gradins avec ma mère, parlant avec les autres parents de joueurs lorsque Samuel Boisvert et sa mère firent leur apparition dans l'amphithéâtre. Ils se dirigèrent tous deux dans notre direction. Je me raidis aussitôt. Samuel suivait sa mère en ayant les yeux rivés sur son cellulaire, un écouteur dans l'une de ses oreilles. Ai-je oublié de mentionner que sa jeune soeur, Maude, jouait dans la même équipe que mon frère? Ouais. Ce qui faisait que je le voyais aussi les quelques fois qu'il venait voir sa soeur, sans lui adresser la parole, évidemment... Mais il venait tellement peu souvent que je finissais par oublier ce détail. Et alors que j'avais enfin arrêté d'espérer qu'il se pointe, il fallait qu'il soit là et qu'il s'assoie juste à côté de moi. Yay.

J'évitai soigneusement de le regarder, pour éviter de me mettre à le fixer et d'avoir l'air d'une débile. La partie commença enfin et tous se retournèrent pour commencer à encourager l'équipe. J'avais aujourd'hui apporté ma petite vuvuzela, un genre de corne rouge qui faisait un bourdonnement assourdissant chaque fois que je soufflais dedans et il adonna que Samuel avait apporté la sienne, bleue, aujourd'hui. Nous soufflions donc dans nos trompettes chaque fois qu'il y avait un but, un arrêt de mon frère ou un beau jeu des joueurs. À un certain moment, après un but extraordinaire de notre joueur étoile, je soufflai dans ma trompette et fus surprise de ne pas entendre celle de Samuel en même temps que moi. Je suppose que je m'y étais un peu habituée au nombre de buts que les joueurs comptaient! Je gardai toutefois le regard rivé sur la glace, comme si rien n'était en évitant de le regarder et entendis quelques secondes plus tard le bruit de sa trompette, qui semblait être encore plus fort que celui que je venais de faire. Je pris donc ma vuvuzela et resoufflai dedans, produisant un bourdonnement plus fort que celui de Samuel. Je gardais toujours obstinément mes yeux vers la patinoire et souris en entendant encore une fois le bruit de sa trompette, plus fort que le précédent. Du coin de l'oeil, je pouvais l'apperçevoir, lui aussi les yeux rivés vers la glace, attendant ma réplique. Je ne le fis pas attendre et soufflai de toutes mes forces. Après encore quelques rounds, une main ferme se posa sur mon épaule. Je me retournai pour faire face à ma mère, derrière moi, l'air agacée.

«Roxanne veux-tu bien arrêter de souffler pour rien s'il-te-plait? Tu vas finir par tous nous rendre sourds!»

«Sam aussi arrête-moi ça, soufflez s'il y a un but mais là ça devient fatiguant.» dit la mère de Samuel d'un ton autoritaire.

Je tournai ma tête pour enfin croiser le regard de Samuel. Ses yeux marrons pétillaient de malice alors qu'il faisait tout pour tenter de garder son sérieux et ne pas contrarier sa mère. Me mordant instinctivement la lèvre inférieure, j'essayai d'étouffer un rire (ce qui ne fonctionna pas très bien en passant). Un grand sourire apparut sur son visage laissant voir ses dents blanches. Je fondis intérieurement.

L'équipe remporta le match haut la main par un score de onze à un. Chaque but ayant notamment été supporté par moi et Samuel. Même après le regard que nous avions échangé, nous ne nous étions toujours pas parlés ni regardés de nouveau. ...Eh bien en fait nous ne nous étions pas regardés de nouveau en même temps. Lorsque la partie fut terminée, nous nous rendîmes tous dans le hall de l'aréna, attendant pour féliciter nos joueurs et joueuse. Suivant mon habitude, j'allai plutôt directement dans leurs vestiaires. Adossée à la porte, je riais et jasais avec eux.

«Roxanne ça te tentes de venir chez moi pour l'après-midi?» demanda Maude.

«Oui, attends je vais demander à mes parents!» dis-je d'un ton joyeux. Maude me retins juste avant que je sorte.

«Attends je viens avec toi, j'ai presque fini de me changer. Il faut que je demande à ma mère moi aussi.»

Une heure plus tard, je descendais de ma voiture pour aller cogner à la porte des Boisvert. C'est le visage souriant de Lynda, la mère de Maude et de Samuel, qui m'ouvrit. Elle m'invita à entrer et appella Maude pour qu'elle vienne me rejoindre. C'était la deuxième fois que je venais chez les Boisvert. C'était un bungalow accueillant avoisinant un petit parc et non loin de mon école. Je saluai Stéphane à mon passage et accompagnai Maude au sous-sol où nous passâmes le restant de l'après-midi. Samuel nous rejoignit même un moment, participant à une partie de Guitar Hero pendant laquelle je pus démontrer mes médiocres capacités à ce jeu et aux jeux vidéos en général. J'eus quand même droit à quelques conseils de l'expert et il fut bientôt le temps pour moi de repartir. Bien trop tôt à mon goût, si vous voulez mon avis! Ma mère vint me chercher un peu avant le souper et pendant qu'elle parlait avec les parents, j'eus le temps de dire aurevoir à Maude et Samuel.

Durant tout le trajet jusqu'à chez moi, je racontai avec excitation mon bel après-midi à ma mère. Ne manquant surtout pas de souligner les moments où moi et Samuel nous étions parlés et ses talents à Guitar Hero. Je parlai aussi de Maude, ne voulant évidemment pas laisser ma mère croire que je pouvais éprouver des sentiments pour le beau Samuel.

C'est avec un énorme soupir que je m'écrasai dans mon lit ce soir là. Étendue sur le dos, sur mes couvertures d'Harry Potter, je repensai à ma journée. Wow, quel progrès! J'avais non seulement "niaisé" avec Samuel à l'aréna mais je lui avais aussi parlé chez lui et j'avais même joué aux jeux vidéos avec lui! J'étais maintenant passée de petite fille ultra gênée ne lui ayant jamais adressé la parole correctement à une fille avec qui il avait joué à son jeu favori.

C'est avec un sourire que je me glissai entre les couvertures et fermai mes yeux, fière de moi et attendant la suite avec impatience.

Les Yeux Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant