▵ Chapitre XXXVII ▵

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Seuls les phares des voitures laissent deviner une quelconque présence sous le voile obscure de la nuit. L'air froid vient claquer mon visage, juste après le coup de poignard au cœur que Peter vient de me planter. J'accélère le pas, me mettant ainsi presque à courir. Je ne veux plus le voir. Je ne veux plus être dans son champ de vision. Mais je veux aussi qu'il me rattrape pour me dire pardon.

Je sais pertinemment que cela me décrédibiliserait totalement, cependant c'est bien plus fort que moi. Je me si trahie, si mal et si stupide à la fois. Trois adjectifs qui ne font qu'alimenter la colère que j'accumule de plus en plus envers Parker.

Quelques regards insistants se posent sur moi alors que j'avance jusqu'à l'arrêt de bus. Mon écharpe camoufle une partie de mon visage ruisselant de larmes et presse mes yeux déjà gonflés par le chagrin. Heureusement pour moi, le car arrive rapidement à ma hauteur et me permet de m'y engouffrer pour enfin être délivrée de la pression que m'imposait le regard de celui que j'ai aimé à la folie encore hier.

Chaque nid de poule ou chaque dos-d'âne sur la route a le don de me faire renifler de façon peu gracieuse. Collée à la foule d'étudiants, je masque mon mal-être du mieux que je peux, tantôt en baissant la tête, tantôt en recouvrant mon visage d'un mouchoir afin de délivrer ce flot de tristesse. Je vous avais dit que cela n'était pas élégant.

La masse humaine de voyageurs m'étouffent. De la buée apparait sur les vitres du bus où certains s'amusent à y dessiner des formes puériles ou bien des mots qui caractérisent leurs amis. Moi, j'aimerais seulement y dessiner un cœur brisé, traversé par une flèche provenant de l'archer responsable de ce chaos émotionnel.

Les portes s'ouvrent enfin à mon arrêt de destination. Je pousse avec rage les récalcitrants qui ne se donnent même pas la peine de me laisser me frayer un chemin jusqu'à la sortie. Enfin dehors, je soupire longuement créant ainsi un nuage de vapeur dû à la condensation entre la température extérieure et intérieure de mon corps.

Le vent glacial s'engouffre dans mon manteau et me pousse à marcher plus vite pour me mettre au chaud, au coin de la cheminée moderne de la villa. Les talons de mes bottines claquent sur le trottoir et résonne dans la rue dans laquelle je m'engage. Bientôt, le portail grince lorsque je parviens enfin à sa hauteur et la lourde porte de la maison déverrouille chacun de ses loquets. 

Je balance négligemment mes chaussures sur l'étagère prévue à cet effet pour ensuite déposer mes affaires à l'étage. Je redescends l'instant d'après au salon pour me poser comme prévu face à la cheminée.

« FRIDAY, allume le feu s'il te plait.

- Tout de suite mademoiselle. »

Les flammes dansent aussitôt derrière la vitre parfaitement propre. Mon regard se perd rapidement dans cette explosion d'orangés qui alimente en parallèle la passion triste qui m'anime. Seule dans l'immense maison, rien ne pourrait me distraire de mes pensées sombres et colériques.

J'ai été tout simplement prise pour une grosse conne. Une fille qui ne représente ni plus ni moins qu'une distraction pour Peter. Une Samantha. Un plan cul. Mes mains se crispent sur mes mollets que je tiens fermement contre ma poitrine au moment où je me remémore l'air qu'il a affiché sur son visage.

Comment as-tu pu me faire ça Peter ? Tu me paraissais si sincère, et pourtant tout était faux. Notre véritable amour n'a duré qu'un unique week-end, les semaines précédentes étant basées sur l'élévation de nos sentiments respectifs. Du moins, c'est ce que je m'imaginais. Je ne peux pas croire qu'il m'ait jetée ainsi, sans raison apparente ! Est-ce que j'essaie de me voiler la face ? Sûrement ! Mon cœur refuse de penser qu'il n'y avait aucun attachement alors que mon esprit me dit tout le contraire !

✨ D O U B L E   D E A L I N G (Peter Parker / Spiderman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant