✨ D O U B L E D E A L I N G (Peter Parker / Spiderman)

▵ Chapitre XXXVIII ▵

Mes amis ne m'ont pas posé plus de questions que cela à propos de Peter moi et je les en remercie silencieusement. Je sais pertinemment que cette question leur brûle les lèvres mais ils se contiennent.

Et puis, concernant Ned je ne me fais pas trop de soucis ; il va sûrement lui demander le pourquoi du comment et au moins lui saura la vérité. Ou pas tout compte fait. Peter est si imprévisible parfois qu'il serait capable de cacher cela à son meilleur ami.

Les aiguilles tournent lentement sur l'horloge au-dessus de la porte. Je n'arrive plus à réfléchir, à me décider si je suis impatiente de sortir de là ou si au contraire je préfère rester entre les murs de Midtown pour garder loin mes problèmes. C'est dingue comme une rupture peut vous mettre dans un état si lamentable.

Lorsque la cloche sonne à dix-huit heures, les étudiants se lèvent avec précipitation vers la sortie, sacs à dos balancés négligemment sur l'épaule et écharpes enroulées à s'en étouffer autour du cou. 

Je les regarde faire et me laisse distraire un instant par monsieur Becker, notre professeur d'histoire. Le vieil homme, trahis par ses cheveux blancs et ses mains frêles s'est déjà détourné de son ex-auditoire pour nettoyer le tableau noir griffonné par les nombreux coups de craies qui s'abattent sur lui depuis tant d'années. 

Ce n'est que lorsqu'MJ me secoue doucement l'épaule que je cesse de le regarder. Je secoue la tête de droite à gauche avant de rassembler mes affaires et m'habiller pour affronter le froid de l'hiver. Nous saluons notre enseignant et nous rendons comme à l'accoutumée au bus.

« Ca va aller pour rentrer ?, me demande mon amie légèrement inquiète.

- Bah ouais. Pourquoi ça n'irait pas ?

- T'es pas dans ton assiette, ça se voit.

- Eh c'est bon, il va bien falloir que je m'en remette tu sais.

- Aly..., soupire Michelle.

- Je m'en remettrai sûrement un jour, je lui promets en haussant les épaules. Mais en attendant, il faut que je fasse avec. A demain ! »

Je tente de mettre un peu de gaieté dans ma voix qui était si morne toute la journée. J'enlace brièvement mon amie pour aller prendre le bus. Cependant, lorsque je ne vois plus Michelle dans mon champ de vision, je traverse les voies réservées aux cars pour atteindre l'arrêt d'en face, celui qui me mènera au Willow Lake. Il fait froid, des flocons tombent doucement du ciel étoilé mais je n'ai pas l'intention de rentrer pour autant.

Cette envie vient de me traverser l'esprit, ça n'était pas du tout prévu. Je monte dans le bus, bien déterminée à aller au bout de mon idée. Le car me dépose en centre-ville, là où il y a encore pas mal d'animations. Les piétons se pressent dans les rues pour rentrer chez eux tandis que des bouchons ne cessent de se former aux intersections.

Je traverse prudemment la chaussée pour me rendre de l'autre côté du trottoir pour atteindre l'entrée du parc. L'endroit est méconnaissable sous les rayons lunaires et à vrai dire, j'ai presque oublié les chemins qui le traversent. C'est la première fois que je reviens sur ces lieux depuis l'accident.

Cette pensée un peu morbide et les souvenirs désagréables sous l'eau me font fait frissonner bien plus que la brise glaciale qui s'immisce en-dessous de mon épais manteau. Mon écharpe recouvrant la moitié de mon visage, j'avance sur ce qui me semble être le sentier principal pour rejoindre le lac.

Le parc a été fermé quelques temps après le crash de la météorite pour évidemment effacer toute trace d'incident. Cela ne fait pas si longtemps qu'il a ré-ouvert. Plus je m'enfonce vers le lac, plus les bruits de la ville me paraissent lointains. Il n'y a que le bruissement des arbres et d'autres buissons qui viennent rompre ce silence.