Chapitre 5

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Je ne pus deviner le temps qui s'était écoulé depuis la dernière visite héroïque d'Harry. Peut-être quelques minutes, ou bien quelques heures. Je m'en viens même à me demander si ça ne fait pas déjà un jour que j'attends, là, dans l'obscurité.

On pourrait s'imaginer que le pire dans ces moments-là, est l'absence d'alimentation. Mais pas du tout. Pour moi, c'est plutôt l'obscurité. J'ai toujours eu peur de cette obscurité grandissante dans ma vie. Non mais franchement, quelle chose représente en premier lieu le côté lugubre ? La noirceur. Grâce à la lumière, nous pouvons nous frayer un chemin dans le rationnel, le réel. A l'inverse, l'obscurité n'amène que des peurs et déclenche en nous des doutes. Les doutes qui font mal. Qui remettent en question. Mon plus grand doute est ma plus grande peur. La peur de vivre. La peur de mourir. Je n'ai jamais éprouvé le besoin de ... rejoindre ma mère. Non, j'aime la vie, enfin, pas la mienne. Je pense qu'elle peut être belle même si en ce moment elle ne m'amène que des emmerdes. Je vais conclure par dire que je ne serais pas contre un bon gros burger bien gras. La bouffe aussi ça compte ! Esprit contradictoire bonjour...

Tchhhok

J'entendis un bruit de porte. Ayant peur de recevoir à nouveau la visite de ce cher Zayn, je fermais les yeux.

"Elle dort !"

"Tu crois qu'il faut la réveiller ?" répondit une autre voix.

Je ne savais pas vraiment qui parlaient. Je ne reconnus pas les voix.

"De toute façon on a pas trop le choix. Il faut partir." dit la première voix.

Quelqu'un s'arrêta derrière moi, je pu le sentir au moment où il bougea mon épaule pour me réveiller.

"Aaaaaahh !" Une douleur inimaginable, survenue dans mon dos, me fit crier et l'homme qui m'avait attrapé me relâcha instantanément.

"Putain mais qu'est-ce que tu as fait ?!" hurla l'autre.

"Je ne sais pas, je l'ai juste attrapé comme ça e-"

"Aaaah j'ai mal" mon cris l'avait fait taire.

Quelqu'un me pris doucement dans ses bras et m'assis sur une table.

"Ne bouges-pas, je vais regarder ce qu'il t'arrive" il me réconforta.

"Je m'appelle Chuck." Un frisson me parcouru tout le corps quand il m'enleva mon tee-shirt. Il faisait horriblement froid. "Je ne suis pas médecin, mais je dirais que tu as une côte fêlée. "

Et voilà, qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver de pire ?

"Qui t'as fait ça?" me demanda le second homme qui me regardait bien droit dans les yeux. Je fus si choquée que je ne pus répondre.

Chuck me remis mon tee-shirt et parla "Ce doit être Zayn. C'est lui qui la gardait hier." Cela ne fait qu'un jour ? J'aurais juré beaucoup plus.

L'homme dont je ne connaissais pas l'identité s'approcha et je mis mes mains en défense.

"Oh non, doucement ma belle, je ne vais pas te faire de mal. Moi c'est Ethan." il marqua une pose et reprit "Tu sais Zayn est un peu ... dérangé. Enfin, il a beaucoup subi et a tendance à s'énerver facilement".

"Bon mec faut qu'on y aille là !" Ethan le regarda, puis me regarda et m'aida à me lever. Cela me faisait souffrir, mais j'essayais de ne pas le montrer.

Quand nous fûmes en dehors de la pièce, je vis que des gens s'activer à tout ranger et prendre. Je cherchais du regard Harry que je n'avais plus vu depuis un petit moment. Ethan remarqua mon inconfort et referma sa main dans la mienne, ce qui me permit de me soutenir un peu sur lui.

Je sentis de l'humidité sur ma joue et avant que je m'en rende compte, j'étais à terre. La douleur reprit. Je compris seulement en levant la tête que mon agresseur de la veille avait remis ça.

Ethan le poussa en arrière et lui dit de se tenir loin de moi. J'essayai de me relever seule, mais en vain... Et c'est là qu'Ethan me souleva d'un bras. Oh mon dieu je crois que je vais bien l'aimer lui !

Je me tournais et vis Harry. Nos regards se croisèrent et il fronça les sourcils.

"Qu'est-ce que tu fais Ethan ?" dit Harry en venant vers nous.

"Je suis venu chercher June..." Il m'arracha des bras d'Ethan et me ramena avec lui. J'hurlais d'horreur. Tout ça n'était que supplice.

"Putain qu'est-ce que tu as ?"

"Elle s'est fêlée une côté" lui répondit vite Ethan, encore choqué de ce qu'il venait de se produire.

"Ah..Euh...D'accord..Donc dégages elle vient avec moi !" Lui répondit froidement Harry. Ethan broncha mais partit tout de même en me faisant un clin d'œil.

J'essayais de repasser tout ce qu'il venait de se passer dans ma tête mais Harry me prit dans ses bras en me disant d'accrocher mes bras autour de son cou.

Il m'emmena comme ça jusque dans une voiture et m'allongea sur la banquette arrière. Lui, monta devant et alluma le moteur. Quand la voiture démarra, il accélérait avec acharnement. La voiture allait très vite, trop vite.

"Harry qu'est-ce qu'il se passe ? "

Il ne répondit pas. Mon cœur bougeait sur la banquette avec la vitesse. Mon dos souffrait, énormément ! Je ne pouvais plus penser clairement. Mais qu'est ce qui le faisait agir de la sorte ? Qui diable était cette personne que j'avais sauvée quelques jours plus tôt. J'étais en pleins désarrois. Tout ça n'avait plus de sens. Pourquoi réagir de la sorte. Je regrettais vraiment Ethan & Chuck. Eux, ils étaient doux et sympathiques. Vu qu'il ne réagissait pas, je me mis à crier. Rien non plus. Enfin...

"Vas-tu te taire à la fin bordel ? " répondit-t-il menaçant.

"Pitié dis-moi ce qu'il se passe, pourquoi rou-" je ne pus finir ma phrase alors qu'il prit un virage, très serré, à toute allure. "HARRY !" Et mon corps tomba par terre, entre les sièges avant et la banquette arrière où je me trouvais.

Harry s'arrêta immédiatement. Il se retourna et me regardait dans les yeux. Jy vis, de la haine. Une profonde haine. Mais pourquoi ? Des millions de questions se chamboulèrent dans ma tête.

J'arrêtais tout mouvement quand il ouvrit sa portière, puis la mienne. Il me sortit en ne faisant guère attention à mes douleurs. Je ne reconnus rien dehors. C'était une simple route, dépourvue d'un beau paysage. Il m'emmena au bord de la route, à côté d'un champs.

Je commençai à m'affoler quand je remarquai qu'il se retourna et parti vers la voiture.

"Harry ! " Il se tourna une nouvelle fois dans ma direction.

"Harry, ne me laisses pas !!" Je criai de douleur.

Son regard se baissa et je pu entendre quelques mots sortir de sa bouche "Adieu June".

Je le vis rentrer dans sa voiture et partir à toute vitesse comme il l'avait fait précédemment. Je me rendis compte, qu'il ne reviendrait pas.

Allongée, une côté fêlée, seule au milieu de nul part, j'étais fini ...

Née d'un GangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant