4. D'une promotion et d'un départ

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- Au revoir, et j'espère qu'on aura le plaisir de vous revoir dans la maison !

Il a répondu, non sans bégayer :

- Mo-Moi aussi, au revoir...

Je me suis alors rendu compte que ce jeune homme était très beau. Vraiment. Objectivement. Extrêmement beau. Il n'y avait rien qui dépassait. Quand j'avais serré sa main, celle-ci était douce et agréable au toucher. Sa poigne était ferme. J'ai repris mes esprits d'un coup, secouant légèrement ma tête, de manière à ce qu'on ne voit pas que j'avais été absent quelques millièmes de secondes.

C'est à ce moment que j'ai décidé de quitter la pièce, je devais absolument retrouver Lisa dans une demi-heure au restaurant et, vu le temps en métro qu'il me faudrait pour y aller, j'étais déjà en retard. Ce jeune homme avait l'air extrêmement sympathique et son CV vendait (presque) du rêve. Il parlait quatre langues couramment à son âge, et il pouvait tenir une conversation en allemand. Si les ressources humaines décidaient de lui donner sa chance, il pourrait sûrement devenir une chance pour la maison. Et puis, travailler avec des blancs toute la journée devenait oppressant. Un peu de diversité ne pourrait pas faire de mal à cette grande maison qui se vantait de son progressisme et de ses idées avant-gardistes mais dont le conseil d'administration avait une moyenne de soixante-cinq ans et était très... pâle.

J'ai monté les trois étages qui séparaient l'accueil du secteur des ressources humaines, les feuilles de papier toujours à la main. Je les détaillais tout pendant que je marchais dans le couloir qui menait vers ma discussion. Une soutenance à la fin de sa licence sur les mythes LGBT+ dans l'Antiquité et au Moyen-Age ? Osé. Mais extrêmement intéressant. Ce garçon me semblait être une perle rare cachée au milieu d'une multitude de grains de sable. Le master qu'il avait intégré nécessitait un stage d'au moins six mois dans le milieu de l'édition. Il avait raison de tenter dans notre maison d'édition, elle était à deux pas de sa fac.

Je suis vite arrivé devant la porte qui m'intéressait. J'ai remis les feuilles dans l'enveloppe qu'il m'avait donnée avec et j'ai toqué à la porte :

- Oui, Taehyung, entre ! ai-je entendu Laura crier.

J'ai poussé la porte et j'ai aperçu la susdité Laura au téléphone me faire un signe pour me dire qu'elle était à moi dans deux secondes :

- Oui, bien sûr, je comprends, mon problème c'est que je ne peux tout simplement pas licencier une personne du service Imprimerie pour un motif de coupe budgétaire alors que nos chiffres ont augmenté de dix pour cent depuis l'année dernière et ont été publiés sur le net par ... Oui bah c'est vous-même qui avez demandé à ce que tout le monde le sache ... Je comprends votre position, mais au lieu de virer des gens, vous devriez demander à votre fils de leur offrir des primes au lieu de vous racheter une voiture, Monsieur Laurent, vous en avez déjà une pour chacun jour de la semaine ... Alors dites à votre fille de faire un aussi bon travail que les employés et après vous me rappelerez pour parler licenciement ... Oui c'est ça, au revoir Monsieur.

Elle a reposé le combiné à sa place et m'a regardé :

- Assieds-toi, désolée que tu aies eu à assister à ça, le vioc me donne du fil à retordre.

- Mais je croyais qu'il n'était plus au conseil ? Il a pas pris sa retraite ?

- Si, mais il continue de faire pression sur son fils pour certains trucs alors qu'il a plus toute sa tête.

- Mais pourquoi il t'appelle toi ?

Elle a ri doucement :

- Parce que c'est lui qui m'a embauchée comme stagiaire de base, et à part son fils et sa fille, toute l'équipe a changé. Il ne connaît que moi dans la boîte, je suis la seule personne en qui il a encore confiance.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 05, 2019 ⏰

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Cure Me ~ [taegguk]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant