ne fuis pas

VIII

On était samedi, quelque chose comme onze heures,  quand quelqu'un a sonné à l'appart'. C'était Lucas, il ne fut pas surpris quand il vit Mathilde chez moi en ouvrant la porte. Il m'a dit :

"Salut Théo"
"Salut" lui ai je répondu
"T'as oublié ?"
"Quoi ?"
"Bah la musique !"

Mathilde a du se sentir de trop dans la pièce car elle est partie dans ma chambre, surement pour nous laisser seuls.

Je ne comprenais pas trop de quoi Lucas voulait parler. C'est vrai que je le voyais moins en ce moment lui et les gars. Mais bon, j'avais mes raisons.

"De quoi tu parles ?"
"Tu étais censé faire des textes cette semaine."
"C'est pas grave, j'ai juste oublié"
"On avais rendez-vous au studio ce matin."
"Désolé."
"Mec ! T'es chiant !"
"Bah c'est bon !" ai je dis en commencant à m'énerver
"Non putain ! Tu saoules tout le monde en ce moment."
"Excuse moi d'être heureux !"
"Mais la musique c'est notre rêve ! Et tu l'oublies pour une meuf ?"
"Excuse moi d'être amoureux !"

Il y a eu un silence, je me suis écroulé sur le canapé, épuisé par ces paroles.

Après quelques minutes, Lucas a repris :
"Désolé, j'suis trop con."
"Mais non..."
"Je m'étais même pas rendu compte que mon meilleur pote était vraiment..."
"Non mais je sais pas vraiment..."
"T'as de la chance tu sais, faut pas que tu la perdes !"
"Je suis pas sure de moi hein..."
"C'est rare tu sais..."

Lucas avait l'air très ému, comme ci, d'un coup, il regrettait d'avoir oublier ce sentiment. Il n'avait jamais vraiment connu l'amour. Enfin si, une fois, mais cette conne lui avait brisé le cœur, alors, depuis il voit les femmes comme des objets, des chiennes. Ces yeux étaient humides, je l'avait jamais vu comme ça.

Il est parti, sans rien me dire de plus.

Mathilde est revenue me voir et m'as dis :
"Qu'est ce qu'il s'est passé ? Je t'ai entendu crier."
"Rien, t'inquiètes pas c'est pas grave"
"Lucas va bien ?"
"Oui..."

Elle m'a tendrement caressé la joue.

J'étais perdu dans mes pensées.
J'étais perdu entre les pourquoi, les comment et les en vain...
J'étais perdu dans mes sentiments.
J'étais perdu entre deux mondes.
J'étais perdu dans ma vie.
J'étais perdu entre les deux côtés.

Est ce que je l'aimais vraiment ? Si oui, qu'est ce que j'attendais pour lui dire ? Est ce que j'aimais vraiment la musique ? Et beaucoup d'autres questions se posaient à ce moment la.

J'ai jamais vraiment cru à l'amour, en même temps, j'ai jamais vraiment cru en rien. Et si j'avais juste peur ? Peur de me faire piéger par l'amour, peur de me laisser tenter par le mal, peur de souffrir. J'avais jamais vraiment aimer, enfin si, peut être une fois mais les sentiments ont juste doucement disparu, sans me blesser. Avec Mathilde c'était différent, on se cherchait mais on ne se disais rien. Rien ne pouvait me laisser croire ou ne serais ce qu'imaginer quelque chose de plus avec elle. Et c'est peut être de ça que j'avais peur, la solitude. Finir seul, dans un appartement rempli de boîtes à pizzas, une odeur de sueur sur moi et de la drogue posée dans tous les coins de l'appart.