XV

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Une semaine est passée depuis le jour du studio. Enfin, une semaine, je sais pas vraiment. J'ai plus de notion de temps, je suis perdu. Je suis enfermé dans mon appartement depuis ce jour là. Je l'appelle chaque jour, chaque heure parfois même plus, mais elle ne répond pas. Alors, je lui laisse des messages. Je ne répond plus à Lucas, ni aucun autre de mes amis. Je pourrais écrire des textes, mais j'en ai même plus la force. Tout ce dont j'ai besoin, c'est elle. Son corps, son âme, elle. Comme elle est, celle que j'aime. Je mange peu, mon frigo est vide. Mais, pour le remplir, il faudrait sortir, affronter le regard des autres. Je n'en ai pas envie.
Alors, je pèse le pour et le contre. Si je sortais, j'aurais de quoi rester enfermer seul très longtemps, de plus, je pourrais peut être la croiser dehors et lui parler. Néanmois, les gens me dévisageraient, et puis, je devrait respecter les codes de la societe : dire bonjour, s'il vous plait, merci, enrevoir. Comme si je n'avais que ça à faire. Bon, je vais sortir, je ferais pas de course. Mais, je sortirais. Ce soir, quand il fera nuit. J'irais au parc. Celui où je l'ai rencontré.

La journée est vite passée, il faut dire que la télé et les joints font passer le temps. Je me regarde dans mon miroir de haut en bas. Je me dis que non, je ne peux pas sortir comme ça. Mais finallement, si. Je sors comme ça. Sale, mal habillé, et puis voila.

Je marche jusqu'au parc. Il fait nuit noir. Seul les lampadaires éclairent le chemin. Je m'installe sur un banc, notre banc, celui où je l'ai vu, la première fois. Je mets mes écouteurs puis je lance ma musique :

°Amélie Poulain - LES MORVEUX°

Ça faisait une bonne heure que j'étais assis là, à écouter la même musique en boucle. Quand, soudain, une ombre est apparue au loin. Je n'y ai d'abord pas trop prêté attention. Mais, voyant qu'elle se rapprochait, j'ai levé la tête. Je l'ai reconnu. C'était elle. Elle était là, à seulement quelques mètres de moi. Se rapprochant peu à peu.

Elle s'est assise à mes côtés sur la banc et m'as dis :

"Tous les soirs je viens là, et je t'attend"
"Et je ne viens pas. Tous les jours je t'appelle une dizaine de fois"
"Et je ne repond pas. Je voulais te voir, te revoir."
"Je ne voulais pas te quitter."
"Moi non plus, mais j'en étais obligée. C'était mieux, enfin c'est ce que j'essaye de me dire."
"Je n'y ai vu aucun effet. À part le manque."
"Je t'ai manqué ?"
"Oui."
"Toi aussi."
"Enfait, j'ai très envie d'un truc."
"Très envie de quoi ?"
"De toi."

Elle m'a regardé tendrement. A glisser sa main dans mes cheveux et m'a chuchoté :

"J'ai envie d'être belle pour toi."
"Et comment ?"
"En robe et talons aiguilles"
"Non,"
"Comment ?"
"J'aimerais te voir toute nue."
"Théo ! T'es trop con. Enfin,... Bientôt, peut être ?"
"Je suis sure que c'est la plus belle de tes tenues"
"Sans retenues."

ne fuis pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant