III

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Lorsque m'man revient au salon, je remarque que la colère qu'elle avait, a disparu, et a laissé place à de l'inquiétude.

— Je suis désolé de t'avoir crié dessus au téléphone ma chérie, s'excuse ma mère en s'asseyant à mes côté sur le canapé.

Elle est très belle ma mère. Son teint est ébène, ses yeux sont bridés et ses lèvres pulpeuses. Elle parle dans un parfait français malgré son accent éthiopien qui s'entend beaucoup.

— C'est pas grave, c'est moi qu'a déconnée, j'affirme en posant une main sur son épaule.
— J'ai eu vraiment peur, tu sais, vous êtes tout pour moi, mes petits bébés. Elle me fait un câlin avant de se lever. Bon, on va manger !

— Ouais, je me lève à mon tour, mais n'oublie pas que j'ai entraînement dans moins d'une heure.

Après ses deux mois de vacances, il est temps de reprendre le basket. Ma mère m'informe que le repas est déjà prêt.

À table, mes sœurs, ma mère et moi mangions des lasagnes d'un silence assez pesant. Pourquoi ? Je pense que mes sœurs sont perturbés de ne pas voir papa à table. D'habitude elles sont toutes bavardes.

— Où est papa ? Demande Shanice, posant sa fourchette à côté de son assiette.
— Au boulot, elle prend un moment de pause, il a beaucoup de travail, tu sait avec les déplacements et tout ça.
— Il va rentrer dîner ?

Maman secoue la tête, alors Shanice se lève, contourne la table, pour ensuite monter les escaliers, alors que maman lui ordonne de redescendre pour terminer de manger. On entend ensuite la porte de sa chambre claquée durement.

— Je vais aller la voir, je préviens ma mère.
— Non laisse là, viens terminer de manger.
— J'ai plus trop faim, en plus je n'ai pas envie de vomir sur le terrain, ris-je. Elle rit aussi, et me laisse monter.

Je toque à la porte de Shanice, et après deux, trois minutes d'attente, la porte s'entrouvre. J'entre dans la chambre et je la vois se jeter sur son lit.

— Ça y est, la crise d'adolescence commence ? Je demande avec sarcasme.

Elle fait mine de rire pour ensuite me tourner le dos.

— Tu sais c'est quoi d'avoir un travail ? Elle ne répond pas donc je décide de poursuivre. À quatorze ans tu devrais savoir ce que c'est.
— Je sais ce que c'est, grogne-t-elle.
— Visiblement non, je m'assois sur son lit. Si papa se lève si tôt, pour rentrer si tard c'est pour vous, pour nous. Pour qu'ont manquent de rien. Tu veux des nouvelles chaussures ? De nouveaux vêtement ? Et bah tu les auras grâce à papa, et aussi maman. Plus tard, ça sera à toi de travailler pour nourrir tes enfants, donc ne lui en veux pas. Et surtout pas à maman, parce qu'elle travaille le soir juste pour rester avec vous.

Pendant mon discours, elle s'était retournée pour me faire face. Elle ne semble plus en colère.

— Maintenant je veux que tu ailles t'excuser au près de maman.

Elle se lève, toute souriante.

— Tu as raison. Je n'ai même pas eu le temps de répliquer qu'elle est déjà sortie de la chambre.

BOYZ - Love and Basket-ballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant