Louêy

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À mon fils aimé. À ce gosse perdu. À mon prince adoré.

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Cet enfant m'a toujours fasciné. Âgé de sept ans, son âme d'enfant dégage une telle once d'espoir que je m'attache à lui chaque jour un peu plus. Il est si innocent mon petit Louêy, un peu trop pour un monde de brute.

Je suis son super papa comme il le répétait à toutes heures. Un papa qui possède des supers pouvoirs. Un papa qui a reçu un don du Tout Puissant.

Ton père est malade mon fils, rien de plus simple.

Nous n’avons jamais voulu le brusquer en lui disant toute la vérité. Je lui ai épargné les détails au risque qu'il voit son père comme un monstre. C'est pour cette raison qu'il se persuade à penser que je ne suis pas un simple humain. Un être doté de pouvoirs spéciaux.

Des pouvoirs aussi spéciaux qu'ils détruisent ma vie.

Des pouvoirs qui m'isolent de ceux que j'aime.

Des pouvoirs qui m'endettent de remords.

— Maman, maman ! S'écrit le petit enfant

— Qu'y a-t-il mon bébé ? S'empresse la mère de voir pourquoi son fils est si excité

— C'est papa ! Il m'a promit qu'il allait venir avec moi à l'école ! Tous mes copains ils savent que papa est un héros ! Déclare le petit Louêy

— C'est bien mon amour... Dit-elle en embrassant son fils, l'air désemparé

— Lila ... Réplique Zulfaqar, les yeux remplies de désespoir

— Laisse, laisse le temps faire les choses. Le convainc sa femme

Il m'aime tellement que j'ai l'impression de ne pas mériter tout cet amour venant d'eux. Et dire que Lila fait l'effort de rester avec moi malgré le fait que nos enfants en souffre énormément de ma maladie. Quelle tristesse !

— Tu m'aimes papa ? Demande le petit

— T'es ma fierté mon bonhomme, je ferais de toi celui que je ne suis pas. Celui qui sera à la hauteur et deviendra heureux. Celui que je rêve d'être pour mon plus grand malheur. T'es ma relève parfaite. Répond le père en laissant couler une larme.


J'ai voulu faire de lui un homme. Un vrai. Qu'il sache comment rendre heureux les gens auprès de lui. Qu'il puisse devenir une figure exemplaire. Je souhaite voir le fils de Zulfaqar dans les journaux. L'entendre dans la bouche des personnes. Que ta vie soit digne d'un conte de fées mon fils.

C'est du passé tout ça, depuis que Lila est partie je ne l'ai plus revu. Les gosses aussi. Je comprend après tout, ils risques de souffrir encore plus s'ils vivent avec moi. Donc pour leurs bien être, je ne cherche pas à les voir ou les contacter. Loin d'eux je serais, mieux ils se porteront.

Tu me manque tellement mon petit. J'ai tellement rêver de ce moment où je verrais mon mini moi qui entre en scène dans cette vie. Qui prendra ma place et deviendra celui que j'étais. Un homme, un homme bon. Rien de plus.

Si vous saviez comment vous me manquer. Ma famille me manque. Ma femme me manque. Sa douceur et sa gentillesse. Sa patience et son amour pour moi. Oh oui Lila. Et toi petite Leyan, quand je pense à ton intelligence et ta force, je sais que tu deviendra une grande femme. Un peu comme ta mère. Après tout, on dit telle mère telle fille.

J'espère donc qu'ils ne diront jamais, tel père tel fils.

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