Prologue

58 8 7
                                    

Je suis celle qu'on ne  connait pas. Celle que l'on ne voit pas. Celle qu'oublie. Des amis? Je  n'en connais pas. On me trouve bizarre pourtant est-ce un crime d'être  différente? Je suis un peu plus "grosse" que les autres et alors? En  tout cas, ils ont réussi à en faire ma souffrance. Étant le souffre  douleur depuis l'école primaire, je me suis habituée à la solitude. Elle  m'a prise dans ces bras et m'a accueillie comme une fille, une amie, une  évidence.

Je dessine tout le  temps, j'en néglige les cours ou relations sociales. Cela a toujours  désespéré mes parents. Pourtant c'est ce qu'il me fait aller vers le  haut. Et j'écris, j'écris ma douleur ce que je ressens. Tu peux trouver  un carnet sous mon lit remplis de textes qui transcrivent le reflet de ma  personnalité, de mes pensées, ce que je ne dis pas.

Je vais souvent à  l'infirmerie pour éviter les cours. Les remarques, il y en a plus. Les  personnes au lycée préfèrent ignorer ma présence et c'est mieux. Mes  professeurs, en revanche,  sont inquiets de mon comportement mais  qu'importe. Ils ne savent pas tous et vaut mieux. Mes camarades me  laissent, comme d'habitude, une réputation de suicidaire dépressive.

Même Solitude m'a  trahie. Elle m'a présentée plus d'une fois à son amie: Mort. Au collège de vaines tentatives de suicide, cicatrices sur les avant-bras, crise  d'angoisse, dépression et anorexie. Tout y est passé. Mort me chuchote  encore de temps en temps aux oreilles des horreurs, ce qu'elle veut de  moi mais j'ai appris à ne plus lui faire confiance mais impossible de  laisser tomber ma meilleure amie Solitude. Depuis ces événements, mes  parents, l'administration des établissements scolaires que j'ai  fréquentés, l'infirmière, tous sont derrière moi, jusqu'à savoir chacun  de mes gestes au moindre millimètre.  Les autres me trouvent encore  plus bizarre qu'avant.

Entre, l'hôpital et chez  moi, je ne sais plus quelle est ma vraie maison. L'anorexie m'a fait  rester des mois entre des murs blancs. Je ne suis toujours pas soignée  entièrement. Mais malgré ça, je me bats. Je m'en veux d'avoir écoutée cette ancienne amie, Mort. Mes parents m'ont pourtant toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus. Depuis, je lui ai déclarée la guerre mais de nombreux combats et batailles m'attendent

Du haut de mes seize ans, je n'ai que quelques moments heureux et beaucoup de souffrance.

Ne me dites pas que je  suis forte, que ça va aller, que je vais m'en sortir, qu'il faut que je  me batte jusqu'au bout, que la vie mérite d'être vécue car pour le  moment rien ne me laisse le dire. Je n'ai gagnée qu'une bataille, la  prochaine, peut-être que je la perdrais.

TransparenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant