Chapitre 2

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Tic-tac, tic-tac,tic-tac....

Le bruit de l'horloge  est incessant. Cela rend Solitude encore plus grand que d'habitude.  Coincée entre quatre mur blanc depuis deux heures, l'ennuie s'installe  de plus en plus. Je n'ai pas la force de me lever pour aller chercher de  quoi m'occuper. Les yeux dans le vague, je repense à cette fille. Ou  cette ombre, cette lueur. Est-ce un esprit? Non, ça n'existe pas. "Je ne  suis pas folle. Je n'ai pas vue un esprit." Je me répète cette phrase  en boucle dans ma tête. C'est sûrement une hallucination.

J'aurai ma réponse dans  la soirée, c'est sûr. On m'a fait faire des tonnes et des tonnes  d'examens. Et maintenant, je suis avec Solitude dans ma seconde chambre,  celle de l'hôpital. Mes parents ne viendront que ce soir, les médecins  m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas quitter le travail maintenant. Alors,  j'attends. Encore sous le choc des dernières heures. Figée sur mon lit  de draps blancs. Assise adossée à la tête de lit, je fixe les aiguilles  de l'horloge en face de moi.

Elles tournent.

Elles tournent.

Le temps ne se presse pas.

Mes paupières commencent à me peser.

C'est long.

Trop long.

Solitude en devient ennuyant.

Fatigue le remplace.

Je m'allonge et me laisse porter par le sommeil. Pourtant, je sais que mes rêves ne sont jamais agréables. 

"En face de la mer,  je fixe tellement l'horizon que mes yeux deviennent aussi bleu que les  vagues.  Le sable glisse entre mes orteils avec ce doux vent. Un paysage  paradisiaque s'offre à moi. Un grand soleil au-dessus de ma tête  éclaire mon champ de vision. Suis-je au paradis? Je respire doucement,  je profite de ce moment, immobile. C'est après quelques longues minutes  agréables que je remarque des dizaines de bouteilles contenant un papier  s'étaler tout au long de la plage. Je m'approche d'une d'elle et  m'empare du message à l'intérieur.  Je déplie le petit rouleau et lu le  message: "Je ne peux plus. Mort prend-moi. Enlève-moi des bras de Vie. Elle est insupportable".  Une mince signature indique le prénom d'une jeune fille: Ava. A peine  ai-je finis de lire que la lettre s'évapora en sable. Le vent l'emporte  sur l'eau et se transforme en un radeau. J'observe la scène avec  incompréhension. Comment du sable qui se dépose sur la mer peut en  former un radeau?

Une jeune fille  apparu recroquevillée sur elle-même, sur ce petit bateau. Elle se relève  et me voit. Il s'éloigne. Elle m'appelle, me fait de grands gestes de  détresse. Je ressens un désespoir en elle et surtout de la peur et du  regrets. Le ciel s'assombrit, le soleil disparait entièrement, les  vagues s'agrandissent et le vent se lève. Je veux l'aider. Je cherche un  autre bateau, mais rien. Je songe à plonger mais impossible, je risque  de me faire emporter si je me lance dans cette tempête. Mes membres sont  bloqués. Comme si quelqu'un m'empêche de bouger. Je ne peux rien faire.  J'observe la scène. Mes jambes tremblent. Les larmes montent. Les cris  résonnent. Les vagues grandissent.

Grandissent.

Grandissent.

La houle l'engloutis.

Plus de radeau, plus  de jeune fille en détresse. Son ombre disparait dans la mer. Elle se  transforme en une grande lueur. Elle s'élève. Je la reconnais. C'est la  fille du lycée, mon hallucination. Elle me suit partout, même dans mes  rêves. Une fois qu'elle atteins le ciel, tout redeviens comme au début.

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