Ferme les yeux.

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Guillaume faisait les cent pas dans le salon de son appartement, qu'il partageait avec Aurélien. Alors comme ça, celui-ci avait une vie qu'il lui cachait ? Il venait de découvrir une nouvelle facette de lui et ce qu'on pouvait dire, c'est qu'elle ne lui plaisait pas. Est-ce qu'il couchait avec n'importe qui comme ça ? Où est-ce que c'était la première fois ? Pourquoi avait-il tenu ses autres amis au courant et pas lui ? Et pourquoi ça le rendait tellement fou ? Ce qu'Aurélien faisait après tout... c'était tout simplement ce que les filles avec qui il couchait faisaient. Mais lesquelles ? Les gamines perdues ayant trop bu en soirées... ou les putes ? Il était celui de l'autre côté. Et son pote était comme ses filles dont il volait l'innocence, lorsqu'il réussissait à leur retourner la tête. Ça lui faisait mal de se dire qu'un petit bout d'innocence d'Aurélien s'était envolé ce soir-là. Pas lui.

Il entendit la clé tourner dans la serrure et se frotta les yeux énergiquement. Il se dirigea vers la porte et quand Aurélien entra, plongé dans ses pensées, il se mordit violemment la lèvre.

« Orel ! »

Ce dernier releva la tête, le regarda un instant surpris, et lui offrit un énorme sourire. Pas lui. C'était un petit rayon de soleil. Il ne pouvait pas laisser les autres hommes le salir comme ça.

« Guillaume, c'est donc là que tu te cachais, dit-il dans un sourire en fermant la porte, baissant les yeux au sol. Je me suis inquiété tu sais...

— Orel, faut qu'on parle. Suis-moi. »

Ce dernier le regarda d'un air surpris mais fit comme il le lui demanda et s'assit à côté de lui dans le canapé.

« De quoi tu veux parler, Guillaume ? »

Il ne répondit rien, ne sachant pas par où commencer et se mordit furieusement la lèvre.

« Est-ce que c'est grave ? demanda Aurélien, d'une voix inquiète en touchant légèrement sa main. Guillaume, qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je sais tout, Orel...

— Tout ? répéta ce dernier en fronçant les sourcils avant qu'un air de compréhension traverse son visage, le faisant lâcher sa main et baisser les yeux. Oh, je vois.

— Orel, tu peux pas faire ça... Je t'ai vu sortir des toilettes avec cet inconnu et... Si tu continues, ils vont te voler ton innocence...

— Mon innocence ? sourit Aurélien, les larmes aux yeux.

— J'ai volé l'innocence de trop de filles comme ça pour savoir de quoi je parle. Pas toi, Orel.

— Mais... j'en ai besoin, Gringe. De sentir ces mains sur mon corps, ces bouches sur mes lèvres, ces... hommes pulser a l'intérieur de moi... dit Aurélien en détournant le regard, embarrassé. Ça me sauve. Sans ça... je coulerai..,

— Mais pourquoi ? Pourquoi te donner comme ça ? Pourquoi ne pas trouver une personne qui te ferait ressentir de belles choses ? Que tu aimerais et qui t'aimerais ? Au lieu de ne faire ça que pour le sexe... Comme tu as toujours fait avec les filles...

— Parce que la personne que j'aime... ne peut pas retourner mes sentiments, murmura Aurélien et il fronça les sourcils.

— Qui c'est Orel ? demanda-t-il en sentant un léger pincement au cœur qu'il s'efforça de balayer. Je le connais ?

— Je peux pas te le dire, sourit Aurélien en relevant le visage. Désolé, Gringe...

— Alors... je sais pas... laisse-moi m'occuper de toi.

— Pardon ? s'étonna Aurélien.

— Ne vas plus voir ces hommes, Orel. Utilise... moi. Quand tu as envie de... de faire ces choses-là...

— Guillaume, qu'est-ce que tu racontes ?

— J'ai l'habitude, non ? De coucher avec n'importe qui. Alors là... bégaya Guillaume, ce sera toi. Loin d'être n'importe qui... Je pourrai te soulager et... peut-être me soulager par la même occasion. Je veux juste pas que tu continues de voir ces hommes, Orel...

— Tu sais que c'est pas pareil avec un homme, non ? dit Aurélien d'un air déconcerté. Quoique...

— Quoique quoi ? demanda Guillaume, le cœur battant la chamade.

— Ferme les yeux, sourit Aurélien. Je vais t'expliquer. »

Guillaume le regarda, les mains tremblantes et le cœur battant à mille à l'heure dans sa poitrine, se demandant ce qu'il voulait dire. Il finit par fermer les yeux, se mordant violemment la lèvre, attendant un geste de la part d'Aurélien qui vienne l'éclairer.

Fiction OrelxGringe - C'est pas que du sexe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant