Une semaine. Cela faisait une semaine aujourd'hui que Guillaume l'évitait. Et il était clairement en manque. Il voulait le voir lui sourire, l'écouter lui parler, lui caresser gentiment les cheveux à la manière d'un petit chat, déposer des baisers sur son corps... Il voulait le sentir à l'intérieur de lui, au plus profond de son être. Il le voulait lui tout simplement. Mais il le dégoûtait, il avait perdu toute chance de recevoir tout ces petits gestes affectueux de lui à présent. Guillaume ne levait même plus le regard sur lui, semblait se contenir près de lui, s'esquivait bien vite dès qu'ils se croisaient dans l'appartement... Il voyait qu'il en avait autant envie que lui, tout le trahissait, surtout son propre corps... Mais il le dégoûtait. Et il ne lui avait même pas dit qu'il l'aimait. Aurélien se redressa sur son lit en entendant le bruit de la douche dans la pièce voisine. C'était peut-être une mauvaise idée... mais c'était la seule qu'il avait eu. Il devait tenter quelque chose, approcher Guillaume, lui faire comprendre qu'il avait le droit de le toucher, d'être brusque, que c'était pas grave s'il n'était pas une fille ou une pute comme il en avait l'habitude... Qu'au pire, il n'aurait qu'à faire comme si, si ça le mettait plus à l'aise. Il ne voulait pas le perdre, surtout, surtout pas.
*
Guillaume regardait les gouttes d'eau couler lentement sur sa peau. Il se sentait tellement impur. Il aurait aimé que ces gouttes d'eau puissent le laver de tous ses péchés et entraînent dans le sillon de la douche ses envies malsaines. Il voulait que ces gouttes d'eau le purifient de la noirceur de son âme. Il ne comprenait toujours pas comment il avait pu faire cela à Orel. A son meilleur pote. A sa seule lumière dans ce monde trop sombre. Comment il avait pu le baiser aussi facilement et le laisser en plan par derrière. Ce n'était pas n'importe qui, merde ! C'était Orel. La personne la plus importante à ses yeux, le petit garçon à l'innocence folle, celui qu'il avait prit du temps à déchiffrer et qu'il avait tellement repoussé au fil des années avant d'enfin le laisser l'approcher. Le laisser l'apprivoiser. C'était son petit rayon de soleil. Un sanglot lui échappa lorsqu'il pensa à ça en riant. C'était un véritable rayon de soleil, apportant sa lumière partout où il allait, éblouissant les gens de sa beauté et de sa bonne humeur. Et lui, il était la lune, brillant faiblement dans son ciel étoilé, entourée d'une mer noire de doute et de dégoût envers lui-même. Un temps, il l'avait vu briller dans son ciel étoilé, écartant de sa lumière la mer de ses angoisses. Puis, cette dernière l'avait engloutie, emportant dans sa noyade la seule lumière de son petit rayon de soleil. Il avait cru qu'il pourrait le sauver mais au final, c'était lui qui l'avait fait se briser contre les rochers de son amertume. Comme tant d'autres. Il avait noyé sa lumière, se laissant dépérir par la suite. Il avait toujours été mauvais pour Aurélien il le savait, à lui enfoncer la tête sous l'eau alors qu'il essayait de se maintenir tant bien que mal au-dessus de la surface et de le sauver dans le même temps. Il l'avait toujours porté à bout de bras et lui, venait de lui porter le coup fatal.
Il sentit ses épaules trembler lentement, alors que ses larmes commençaient à embuer ses yeux, quand il entendit une petite voix l'appeler dans son dos. Il resta immobile, croyant avoir halluciné quand la voix se fit entendre de nouveau, appelant son prénom.
« Guillaume. »
Il se retourna lentement, prudemment, et tomba sur Aurélien qui le regardait d'un air embarrassé. Il était complètement nu et cette vision lui fit ressentir une violente montée de désir en lui. Son bas-ventre chauffait douloureusement et il sentit son entrejambe devenir plus humide et tendue. Il resta complètement figé à le regarder, ainsi offert à lui et se mordant la lèvre furieusement.
« O-Orel ? » parvint-il à balbutier, sous la surprise.
Ce dernier relâcha sa lèvre qu'il était en train de triturer de ses dents et s'avança lentement vers lui, d'un pas hésitant. Guillaume se mit à trembler en voyant qu'il venait le rejoindre dans la douche et se recula, ne pouvant s'empêcher de laisser ses yeux se balader sur son corps. Qu'est-ce qu'il était frêle... presque maigre. Et sa peau... elle avait l'air tellement douce, tellement tentatrice... Il se reprit en se disant qu'il savait la sensation de sa peau sous ses doigts maintenant. Et c'était la sensation la plus agréable qu'il soit, capable de faire venir un homme rien qu'en la touchant. Et son anatomie... certes masculine, mais il ne pouvait pas s'en trouver dégoûté. Il aimait la sensation de la sentir pulser contre ses doigts lorsqu'il la prenait en main pour lui donner du plaisir. Il aimait la sentir s'abandonner à ses mouvements brusques et cracher son liquide entre ses doigts. Il sortit de sa contemplation en voyant Aurélien le dévisager tristement de ses grands yeux marrons, l'eau coulant sur ses longs cheveux noirs et ricochant sur son corps avant de disparaître dans le sillon de la douche. Il pouvait sentir sa chaleur de là où il était et c'était de plus en plus dur de se retenir. Il ne voulait pas lui faire de mal. Plus jamais.
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Fiction OrelxGringe - C'est pas que du sexe.
Fanfic• Parce que j'ai omis de mettre toutes les scènes de sexe auxquelles je pensais dans « Ne me détestes pas ». • Fin alternative de l'histoire, la rendant un peu plus sombre, se situant juste après que Guillaume découvre la nouvelle facette d'Aurélie...