Chapitre 4. Samedi 27 et Lundi 29 Juin

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Cela faisait des semaines qu'Ariane n’avait pas dormi comme cela.
Les tensions avec sa mère, la touchaient beaucoup plus qu’elle ne le voulait. Une nouvelle journée commençait, elle allait faire une petite valise pour passer la nuit chez ses parents.
Mac avait une certaine appréhension pour la nouvelle semaine. Si Ariane arrivait en retard lundi matin, il ne pourrait faire autrement que de demander à sa mère de prendre le relais jusqu’à ce qu’elle soit là. Son père n’apprécierait pas. Il espérait qu’elle fasse l’affaire. Mais pour ce week-end, il voulait se consacrer entièrement à Lily. Cela faisait plusieurs semaines qu’il passait loin d’elle à cause de son travail et ses parents avaient besoin de respirer.
                                  Lundi 29 Juin.
Comme pour bien faire, pour son premier jour de travail, il y avait une grève des transports. Elle courrait le plus vite qu’elle pouvait. Elle arrivait au coin de la rue, il était 7 h 00, elle aurait déjà dû être dans la place. Quand elle sonna, c’est Doris Morgan qui vint lui ouvrir. Elle compris à son regard qu’elle n’était pas très contente.
_          " Vous êtes en retard.
_          Oui je suis désolée, j’avais prévenu monsieur Morgan que cela pourrait arriver.
_          Je ne comprend pas qu’il vous ait gardée. Avant même de commencer, dire qu’on va arriver en retard. Vous êtes plutôt gonflée mademoiselle.
_          Ecoutez, je ne suis pas venue ici pour me disputer avec vous. J’ai assez à faire avec ma mère. Vous n’aurez qu’à vous expliquer avec votre fils. Pour ma part, je tacherais à l’avenir de prévoir la prochaine grève des transports afin de prendre des dispositions pour arriver à l’heure.
_          Si ça ne tenait qu’à moi, je vous renverrais aujourd’hui même. Vous avez de la chance que j’ai des affaires urgentes à régler. Si cela n’avait pas été le cas, vous seriez repartis chez vous illico.
_          Je comprends que vous soyez fâchée, mais j’habite à l’autre bout de la ville et je n’ai pas de moyen de locomotion. Je dépends donc entièrement du bon vouloir des chauffeurs de bus. J’ai prévenu votre fils et il a délibérément choisi de me donner ma chance. Maintenant si vous avez des affaires urgentes à régler, je ne vous retiens pas."
La discussion avait été plutôt houleuse. Le matin de bonne heure, cela avait tendance à la mettre de mauvaise humeur. Mais il fallait qu’elle se reprenne pour que Lily ne ressente pas cette tension qui la tenaillait.
_          " Bonjour mon ange. Aujourd’hui, c’est moi qui te garde. Tu vas voir, on va bien s’amuser."
La journée avait passer très vite, le temps qu’elle prenne ses marques dans la maison. Il était 17 h 45 et Mac allait arriver. Elle était allongée à terre devant Lily qui était assise sur une couverture. Elle riait aux éclats devant les grimaces que faisait Ariane. Quand il entra, ni l’une ni l’autre ne l’entendirent. Il s’immobilisa pour les observer et apprécier le spectacle.
_          " Bonjour !
Ariane sursauta et se retourna et vit Mac adossé au mur, le sourire aux lèvres.
_          " Bonjour. Je ne vous ai  pas entendu arriver.
_          Ce n’est pas grave, c’était un magnifique spectacle. Pour votre premier jour, vous faites fort. Je n’ai pas entendu ma fille rire avec quelqu’un d’autre que moi depuis la mort de sa mère. Orlane s’allongeait souvent à terre avec elle. Elle lui racontait des histoires et bien souvent elles s’endormaient toutes les deux là. Tout s’est bien passé ?
_          En dehors de ce matin avec votre mère, oui tout s’est bien passé avec Lily.
_          Que s’est-il passé avec ma mère ?
_          Elle ne vous a pas appelé ?
_          Non
_          Je pensais qu’elle l’aurait fait.
_          Ariane, vous voulez vous bien me dire ce qui s’est passé, s’il vous plaît ?
Ariane expliqua calmement la discussion qu’elle avait eue avec Doris. Il éclata de rire à la pensée de quelqu’un qui, enfin tenait tête à sa mère.
_          " Ne vous inquiétez pas pour ça. Ma mère n’a pas très bien prit le fait que je prenne une nourrice pour Lily. Et, comme avec toutes celles avant vous, elle a essayé de vous faire partir. J’aurai donné cher pour être une petite souris pour voir sa tête quand vous lui avez répondu. Si, à l’avenir, vos problèmes de transports s’accentuent, on trouvera une solution. "
Les semaines s’écoulèrent rapidement, l’hiver était arrivé, c’était déjà le mois de décembre et  cela faisait maintenant six mois qu’Ariane gardait Lily. Mac avait l’air satisfait de ses services et de temps en temps il lui demandait de venir le week-end. La distance qu’elle devait parcourir pour aller travailler devenait de plus en plus difficile à cause de l’hiver. Cette semaine à trois reprises, elle n’avait pas pu se rendre chez Mac et c’est Doris qui avait gardé Lily. Alphonse Morgan n’était pas très enchanté, mais il comprenait les difficultés que rencontrait Ariane.
_          " Tu sais fils, tu pourrais très bien proposer à Ariane de prendre la chambre d’ami et de s’y installer. Elle aurait certainement moins de mal à venir travailler et puis quand Lily pleure la nuit, elle pourrait s’en occuper pour que tu puisses dormir et être en forme le matin pour travailler.
_          Je ne sais pas papa. Imagine qu’un soir j’amène quelqu’un avec moi, une femme par exemple, comment réagira-t-elle ?
_          Ça ne t’est jamais arrivé depuis qu’Ariane travaille pour toi et même pas avant. Et puis si tu lui expliques les règles du jeu, elle comprendra.
_          Je ne voudrais pas qu’elle se fasse des idées sur les raisons de sa venue ici.
_          De quoi as-tu peur ? Eprouves-tu des sentiments pour Ariane ?
_          Quoi ? Pourquoi tu dis cela ?
_          Tu agis comme si tu avais peur d’être en sa présence.
_          Non ce n’est pas ça. J’apprécie beaucoup quand elle est là. Elle s’occupe très bien de Lily et de la maison. Souvent elle me prépare à manger pour le soir. Il ne manque plus qu’une présence féminine. Mais je ne pense pas qu’Ariane soit mon idéale.
_          Réfléchis à ce que tu ressens quand elle s’en va le soir, ou quand tu te retrouves seul le dimanche. Et même sans tenir compte des sentiments, tu serais plus tranquille et plus serein de la savoir là auprès de toi pour te seconder dans l’éducation de Lily. Tu te sentirais moins seul lorsque tu rentres le soir. Tu pourrais parler avec quelqu’un, partager beaucoup de choses. Mais bon, je dis cela comme je ne dis rien.
Alphonse ne chercha pas à poursuivre la discussion. Il préférait laisser son fils réfléchir à la question et prendre sa décision.
Mac ne savait plus quoi penser. A bien y réfléchir, son père avait peut-être raison, il n’était pas indifférent à la présence d’Ariane. Mais était-ce vraiment le moment de refaire sa vie ? Avoir Ariane sous le même toit pouvait être un avantage mais aussi un inconvénient. Il lui faudra établir des règles. Il profita que ses parents avaient emmené Lily, pour nettoyer et débarrasser la chambre d’à côté. Il y avait entreposé les effets personnels d’Orlane.
Il n’arrivait pas à s’en séparer, alors il décida de les mettre au grenier en attendant un jour favorable.
Le soir tomba, il venait juste de finir de laver la pièce, quand ses parents entrèrent.
_          " C’est nous !
_          Je suis en haut !"  Ils allèrent le rejoindre.
_          " Eh ! Bien, c’est ce qu’on appelle avoir bien travaillé. Tu as donc décidé de lui proposer de vivre ici ? dit Alphonse.
_          Quoi ? Tu veux que cette fille vive ici avec toi et Lily ? s’exclama Doris.
_          Oui maman, répondit Mac, ce sera mieux et pour elle et pour nous. Elle n’est pas encore au courant. Je dois d’abord le lui demander. Je sais qu’elle a un appartement mais depuis le décès de son père, elle va tous les week-ends chez sa mère. Cela l’arrangera peut-être que sa mère vienne s’installer dans son logement et elle, d’habiter ici.
_          Son père est mort ? demanda Alphonse, mais depuis combien de temps ?
_          Cela fait maintenant deux mois, dit Mac, en octobre.
_          Mais pourquoi ne nous en as-tu pas parlé ?
_          Elle ne le souhaitait pas. J’ai du lui arracher les mots de la bouche pour le savoir et elle m’avait fait promettre de ne rien dire. D’ailleurs aujourd’hui, elle est là-bas. Elle passe tout son temps entre Lily et sa mère.
Ils descendirent au salon et Doris se mit aux fourneaux. Alphonse lui conseilla de lui téléphoner. Mac ne se fit pas prier. Après avoir raccroché, il expliqua à son père les dernières nouvelles.
_          " Madame Shell a décidé de vendre sa maison pour se rapprocher de sa fille. Quand je lui ai proposé de vivre ici, elle n’était pas très chaude mais sa mère derrière l’a encouragée à accepter. Elle m’a dit qu’elle donnerait sa réponse lundi, qu’elle avait besoin de réfléchir."
Le week-end passa très vite et déjà la nouvelle semaine commença.

Recherche nounou désespérément (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant