Fissures

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Mr De Telliers était, comme vous le savez maintenant, directeur d'une entreprise très connue en France. Il avait, tout comme sa femme, une place très importante. Étant très perfectionniste, il ne faisait que rarement confiance à ses employés. Et il était plutôt mauvaise langue, il s'était fait beaucoup d'ennemis au cours de ses dernières années. C'est pour cela qu'il faisait tout son possible pour cacher au public le lieu provisoire où il logeait. Après tout, ces ennemis auraient prit un malin plaisir et le provoquer en faisant d'innocents commentaires.

La police ne pouvait pas faire bouger le squatteur et Mr De Telliers était prêt pour son premier procès. Il portait l'accusation sur le squatteur. Mais même la justice pouvait difficilement les expulser.
De très mauvaise humeur, et tendu comme une corde, il rentra dans la maison abominable de la vieille bique exaspéré de devoir faire le dîner.
Quand il entra, il entendit des hurlements, et vit la vieille bique disparaître dans l'escalier vers l'étage qui leur était réservé.
Il s'agaça la vieille bique venait souvent le sermonner avec aigreur pour les disputes de ses enfants... comme si s'était lui le fautif!
Il monta lui aussi à l'étage et posa son manteau sur le canapé. Il retroussa ses manches et, le ventre gargouillant, se dirigea vers la cuisine.

Il entendit des sanglots provenant de la chambre de sa fille. Pendant quelques secondes il songea à aller la voir, puis se ravisa aussitôt, et essaya plutôt de se concentrer sur sa tâche.
Faire la cuisine n'était pas aussi simple que cela en avait l'air. Il avait du mal a passer des fins mets que son chef cuisinier préparait aux plats grossier que sa femme et lui avaient la malchance de préparer. Même ses enfants se débrouillaient mieux ! Surtout Stan....
Il fronça les sourcils, son fils devenait de plus en plus distant envers eux et il était prêt à parier sa fortune que Juliette pleurait à cause de lui.
Il étouffa un juron, il venait de se couper en voulant éplucher une patate.

- Stan mon garçon descend ! Viens m'aider avec les pommes de terre!

Après quelques minutes Stan descendit. Le visage pâle, il s'approcha prit le couteau et éplucha sans un mot.

- Mon fils, tu as la main fine, lança Mr De Telliers dans un élan d'enthousiasme forcé pour rompre le silence qui s'était installé entre eux.

Stan grogna une réponse intelligible.

Son père fronça les sourcils et se perdit dans ses pensées en regardant son fils. Stan avait les cheveux d'un noir corbeaux et les yeux bleus, tels la mer, brillants d'intelligence. Sa silhouette était finement musclée, dû à ses entraînements d'escrime. Mr De Telliers ne pouvait plus se le cacher son fils était majeur, en pleines études, il devait lui expliquer.

- Écoute Stanislas tu es assez grand pour que je t'explique notre situation...

-J'ai compris, grogna t-il et son rictus apparu sur son visage, je sais que la justice ne peut rien pour nous.

- Oui je pense que nous ne pourrons pas retourner chez nous...

- Je sais, je sais tout ça. Mais ça n'empêche pas que vous devriez achetez une nouvelle maison et quittez celle-ci! La voix de Stan se fit rauque et ses mains tremblaient.

Alors, pour la première fois, Mr De Telliers remarqua les lourdes cernes de son fils, son teint pâle, les tremblements de ses mains.
Il en fut aussitôt alarmé.

- Stanislas, tu ne te drogues pas j'espère!!! Cria t-il d'inquiétude sur les répercussions que cette nouvelle pouvait amener si cela venait à se savoir.

Stan lâcha le couteau qu'il tenait et sa pomme de terre. Son regard brillait d'un éclat de fureur noir. Son père sentit son inquiétude s'accentuer.

- Stanislas, mon fils... Tout vas bien ?

Alors Stan regarda autour de lui, ses épaules s'affaissèrent et il frissonna.

- Non tout va mal, dit il d'une voix toujours rauque.

Sur ces mots, il parti laissant son père figé d'incompréhension et les pommes de terre à moitié épluché.

Quand Mme De Telliers rentra elle eut la désagréable surprise de voir que le repas n'était pas préparé. A pas lent, elle monta à l'étage, posa ses affaires de travail dans le petit salon, puis se dirigea vers la chambre de Stan. Quand elle vit que celui-ci lisait elle décida de ne pas le déranger. Combien de fois avait elle fait cette erreur là? Combien de fois avait elle subit les douces remontrances de Stan?
Elle sourit à cette pensée. Elle était vraiment très fière de son fils, il était fort et intelligent tout ce dont il aurait besoin pour prendre la place de son père... ou la sienne!
Elle trouvait par contre Juliette un peu immature, mais d'après ce qu'elle avait pu observer elle trouvait que sa fille avait un bon sens des affaires.
Elle se dirigea vers la chambre de celle-ci, elle fit choquée par ce qu'elle vit.

Sa fille était assise sur une chaise ses cheveux blond décoiffé et ses yeux vert devenus rouges à force de pleurer. Du mascara coulait le long de ses joues. Son corps était secoué de spasmes.
Mme De Telliers se précipita vers sa fille, la pris dans ses bras et la berça doucement.

- Que se passe t-il ma chérie?

- R... r... rien, dit elle dans un sanglot.

- Chut. Ma puce tu peux tout me dire.

- Je veux partir, hoqueta t-elle, je ne veux plus de... de... de cette maison, allons-nous en! Ce soir!

- Ma chérie, tu sais bien que c'est impossible... le squatteur ne sont pas encore parti et nous avons des objets de valeur à récupérer....

- NON , hurla t-elle hystérique, ON S'EN VA!

Mme De Telliers ne dit rien, elle se contenta de bercer sa fille jusqu'à ce que celle-ci, épuisée par son chagrin, s'endorme.
Après l'avoir mise dans son lit, Mme De Telliers se dirigea vers sa chambre inquiète pour celle-ci. Mr De Telliers y était déjà à moitié allongé. Il fixait le plafond, les yeux vides.
Mme De Telliers le secoua légèrement, il dû s'apercevoir enfin de sa présence car il se retourna.

- Stanislas est bizarre en ce moment... je ne comprends pas pourquoi...

Et ce fut avec un ton un peu trop sec que Mme De Telliers lui répondit:

- Ils veulent partir. J'ai vu Juliette, elle faisait une crise d'hystérie la pauvre. Elle est totalement abattue.

Mr De Telliers se redressa.

- Je n'y suis pour rien mais avec tout ce qui nous arrive... nous n'avons pas le choix.

- Toi tu ne te donnes pas le choix mais nous, nous avons le choix! Il nous faut un nouveau lieu de résidence! Il serait tant d'y songer!

- Non! Je veux que cette canaille ait sa punition! Il est hors de question de les laisser s'en tirer indemne! Je te signale que NOUS payons encore les factures de SA consommation!

- Mais nous ne pouvons pas laisser nos enfants continuer ainsi! Tu as vu leur état? Cela va forcément finir par se savoir, que nous vivons dans ce trou à rats! Et probablement dans pas longtemps! Il est temps de loger ailleurs! On continuera de surveillez le squatteur plus loin!

Mr De Telliers se figea et réfléchi pour au final énoncer

- Non.

Squattés [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant