Juliette avait les yeux gonflés, rouges... Elle tenta de le cacher avec du mascara, du fard à paupières et une bonne dose d'anti-cernes... Le résultat n'en n'était pas franchement mieux.Après plusieurs essais pour masquer son chagrin, elle se décida pour un fard à paupières bleu nuit pailleté d'or et un mascara volumineux, puis un rouge à lèvre nude aux reflets or.
Elle se maudit intérieurement, les accusations de son frère l'avait profondément atteinte, elle s'était pourtant juré de chasser ses souvenirs... de ne plus les laisser réapparaître à la surface. Et voilà que maintenant son frère enquêtait sur son compte!Élise... un familier pincement au cœur la happa.
Elle avait fait des choses horribles. Elle ne s'était pas attendue à de telles conséquences. Son père l'avait couvert, plus précisément il avait couvert sa famille du scandale. Ce squatteur allait tout mettre en péril!
Ce fut de fort mauvaise humeur qu'elle descendit les escaliers et rejoignit sa famille pour le petit déjeuner.D'ailleurs, l'ambiance n'était pas plus gaie que la sienne. Ses parents évitaient soigneusement de se regarder, et Stan était tellement pâle et ces cernes tellement sombres qu'on aurait dit un mort revenant de sa tombe.
Juliette s'assit sans un mot. Le déjeuner se déroula dans un silence pesant.
Plusieurs fois Juliette vit Stan tenter de parler et plusieurs fois elle le vit se raviser.
Ce silence monocorde fut brisé par Mme De Telliers.- Juliette ma chérie tu as peut être un peu forcé sur le maquillage et Stan mon chéri qu'as tu donc fait cette nuit pour avoir une si mauvaise mine ?
Juliette se contenta de lancer un regard noir à sa mère. Stan l'ignora totalement.
- Les enfants si vous n'êtes pas content de l'endroit où l'on vit...
- Ce n'est pas ça, coupa froidement Stan.
- Bah si, clairement c'est ça, répliqua Juliette maussade.
Cette dernière senti le regard empli de fureur de son frère se poser sur elle. Elle frissonna.
Elle entendit son frère prendre une grande inspiration.- Papa pourquoi ne m'as tu rien dis à propos de Élise ?
Cela eut pour effet, de stopper net le repas.
Mr De Telliers regarda son fils avec effarement et anxiété.- Pourquoi dis tu ça ?
Stan lui lança son rictus habituel.
- Tu le sais très bien, mon cher père et puis tu sais quoi? Je suis extrêmement déçu par ce que tu as fait... Je ne pensais pas de ça de toi.
- De quoi parles tu?
- Ne t'en fait pas maman, cela n'a rien à voir avec toi.
- Stanislas, tu ne sais pas quoi de quoi tu parles! Grogna sourdement son père.
Stan s'échauffa, le chagrin remplacé par la fureur.
- Bien sûr, si tu me dis que tu veux protéger la famille, j'y crois pas un seul instant! Le fait est que tu cherchais déjà depuis longtemps une excuse valable pour ne plus soutenir la famille Rode!
Une pâleur rivalisant avec celle d'un cadavre vint s'installer sur les joues de Mr De Telliers, les yeux brillants de colère il se leva.
- Silence mon garçon tu ne comprends rien à rien !
Stan se leva dans un mouvement brusque.
- Ne crois pas que je sois lâche, je n'ai simplement pas envie que, maman, découvre la vérité de cette façon, père. Stan appuya bien sur le maman et le père, comme pour marquer un éloignement avec ce dernier.
Sans plus un mot il se retourna et quitta la pièce.
Mr De Telliers se rassit, les muscles encore tendu par la colère.- Que se passe t-il? Demanda froidement Mme De Telliers.
- Rien oublie c'était sans importance...
- Sans importance tu te fiches de moi? Tu es en train de détruire notre famille à rester vivre dans cette horrible demeure! C'est ça que tu veux? Tu vois bien que nos enfants se portent mal et tu t'en fiches! Juliette, arrête de pleurer!
Ses mots heurtèrent Mr De Telliers comme un coup de fouet mais le pire fut à venir.
-Si tu ne fais rien, je, divorce.
Et elle partie rejoindre son fils.
Juliette était en face de son père fortifiée parce qu'il venait de se passer.
Elle courut se réfugier dans sa chambre.Mme De Telliers rejoignit son fils dans sa chambre. Elle le découvrit assit contre son lit le visage dans ses bras, posés sur ses genoux, repliés contre son buste. Il était entouré de livres éparpillés sur tout le sol de la chambre.
Elle s'assit sur le lit et ne dis rien pendant une vingtaine de minutes, attendant patiemment que son fils prenne la parole.
Au lieu de ça il lui tendit un petit carnet en cuir. Elle haussa un sourcil ne comprenant pas, puis intrigué elle l'ouvrit.
L'écriture fine et gracieuse qui s'ouvrit devant elle lui rappela celle de quelqu'un d'autres.
Elle commença à le lire, ces yeux parcouraient les lignes écrites d'une main sûre et sauvage. De page en page son teint ce fit plus cireux, les mains tremblantes elle continuait à le lire.
Puis enfin elle ferma le livre avec force et le jeta sur le lit. Et tenta de se calmer.- Est ce vrai ? Demanda t-elle la voix douce.
- Oui.
- Pourquoi?
- Vas lui demander.
Il eut un long moment de silence.
- La squatteuse, c'est la mère d'Élise. Je suis allé la voir. Stan faisait de longues poses entre chacune de ses phrases comme pesant tous de ses mots. Elle est devenue complètement folle. Elle croit que sa fille est toujours en vie...
Mme De Telliers ne pipa un mot, elle écouta la rencontre de la folle et de son fils.
- Elle lui parle. Puis elle crie. Puis elle redevient lucide. Elle... elle raconte avec tant de réalisme. Ses ressentis, les actes, nos actes et ses émotions. Et elle nous insulte aussi. Tous des cons... Sa voix n'était plus qu'un murmure.
- Tu n'aurais jamais dû y aller seul, soupira t-elle.
-Je sais... que fait on maintenant?
-On s'en va et on fait des excuses à la logeuse.
-Et père et Juliette?
-Je vais demander à Juliette si elle veut venir avec nous mais ton père je ne veux plus jamais le revoir!
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Squattés [Terminé]
Cerita PendekLa famille De Telliers était une fois encore, partie en Floride, afin d'échapper au froid parisien des vacances d'hiver, ceci au plus grand désespoir de Juliette, la cadette. La jeune adolescente voulait à tout prix rentrer chez elle pour aller à Du...