ZZZ ZZZ ZZ. Séquelles

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Zvetlana et Loris reviennent du hangar quelque peu traumatisés.
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Je suis appuyée contre la porte de la salle de bain et écoute doucement l'eau couler à l'intérieur.

- Zvetlana, raille la voix cassée de Loris. Je sors.

Je m'écarte de la porte qui s'ouvre sur Loris, enroulé dans une serviette de bain. Je lui tends des habits de mon père et il part se vêtir d'un jogging et d'un T-shirt trop grand. Il revient me voir en chancelant.

- Parfait, je dis. On va s'occuper de tes blessures.

Nous entrons dans la salle de bain et Loris s'assit sur le bord de la baignoire, tandis que j'applique du désinfectant sur ses plaies.

- Ça va ? Je demande.

Il grimace mais hoche la tête.

- Ça m'a épuisé, explique-t-il, j'ai cru voir ma vie défiler devant mes yeux.

Je repense à la scène et cligne des paupières pour chasser le visage de l'homme s'appretant à m'égorger.

Je propose à Loris de dormir dans mon lit et de m'allonger sur le sol pour le laisser se reposer mais il refuse.

- Non, t'inquiètes soeur, je dormirais par terre.

Je m'absente quelques instants pour aller chercher un matelas au grenier et l'installe dans ma chambre. Quand je reviens dans la salle de bain, Loris s'est endormi dans la baignoire.

Je m'efforce de le soulever et de le traîner jusque sur mon lit, non sans peine. En effet il est beaucoup plus lourd que moi et j'essaie de ne pas toucher ses blessures.

Je l'allonge sous mes couvertures et je me laisse tomber, encore toute habillée, sur mon matelas improvisé et m'endors.

***

Je me réveille vers midi. Je me redresse et constate que Loris est déjà levé.

Je ne prends pas la peine de me coiffer les cheveux qui son tout enmêlés et rabats la capuche de mon sweat sur ma tête.

Je descends les escaliers et trouve mon ami en train de fumer une cigarette sur le bord de la fenêtre.

On se dévisage sans mots. Aucun de nous deux n'a la force de se dire bonjour.

Je me fais cuire des pâtes et Loris s'assit à la table en face de moi.

Nous mangeons en silence. Alors que je me sers un verre d'eau, un flash revient et je revois la main de l'homme barbu d'hier soir m'aggriper le bras. Je revois la caisse de drogue, le hangar sombre, les éclairs foudroyants. Le cris de Loris se prenant un coup, résonne en boucle entre mes tempes. "Dommage les loulous"... La voix de l'homme resurgit elle aussi, glaçante, effrayante. 

Je lâche mon verre d'eau qui explose sur le carrelage. Le bruit du verre qui se brise me fait sursauter. Un coup de tonnerre éclate en même temps, mais je ne sais pas s'il est le fruit de mon imagination.

Je reste là, pantelante, et mes larmes se mettent à couler le long de mon visage.

Je tremble et Loris s'approche de moi. Il me conduit jusque dans ma chambre, me pousse à l'intérieur et referme la porte à clef, me laissant seule.

Je reste interdite, stupéfaite.

- Repose toi, crit il pour que je l'entende. Dors.

Me llamo ZvetlanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant