ZZZ ZZZ. Le plan espionnage

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Une semaine s'est écoulée depuis la rencontre entre Zvetlana et Moradine. Zvetlana reçoit toujours des messages du numéro inconnu.
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Pdv : Zvetlana

Nous sommes dans le self avec Loris, Hugo et deux personnes de notre classe.

Penchée sur mon plateau, j'explique à Loris que le numéro inconnu m'a encore envoyé des messages, me demandant ce que je faisais ce week-end, etc. Finalement, moi qui étais saoulée par ces messages intrusifs à ma vie privée, je commence à bien m'y accommoder. On pourrait presque dire que l'inconnu est un ami virtuel, même si je ne sais toujours pas si c'est une fille ou un garçon et que je n'ose pas lui poser la question. J'ai sans doute peur que la personne tente d'engager une relation avec moi ou quelle me propose une rencontre.

- Tu sais Zvetlana, déclare Loris, j'ai bien réfléchi... Et j'pense que le mec qui te parle pourrait être Nathan. Parceque tout à commencé le soir où tu es montée dans sa voiture et j'vois bien des fois qu'il te fait des p'tits sourires.

- En plus, ajoute Hugo, Carolina à l'air déprimée. Ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient au bord de la rupture.

- Non, non... Je réponds. Ils semblent toujours complices. Je ne sais pas.

Je deviens rouge sans le vouloir, à l'idée que se soit Nathan qui me parle depuis une semaine.

Loris se lève et s'exclame :

- C'est une piste à explorer ! Je ferais des recherches sur ce numéro. A plus.

Et il s'en va, me laissant terminer mon déjeuner avec Hugo qui préfère changer de sujet.

***

Je suis en train de me reposer sur mon lit et d'écouter de la musique pour me détendre après une longue semaine. Mon père est rentré et ne m'a pas posé de questions sur mon absence de mardi. Il ne m'a pas posé de questions sur ma rentrée tout court. J'en garde une certaine amertume et mon coeur se serre alors que je regarde la pluie battante tomber sur ma fenêtre.

Tout d'un coup, un craquement sonore se fait entendre et une chose heurte la vitre. Alors qu'une masse trempée frappe contre le carreau, je m'empresse d'aller ouvrir la fenêtre pour la laisser entrer.

Un jeune homme, dégoulinant de pluie s'affale sur mon lit et je retiens un petit grincement.

Loris, les cheveux trempés se relève lourdement pour s'essorer dans un coin de la pièce. Je reste interdite devant tant de manière.

- J'ai des infos, halète Loris. J'ai trouvé un compte sur Facebook qui correspond à ce numéro de téléphone et comme par hasard, il habite la ville. Je n'ai pas réussi à savoir plus de choses mais c'est sur que c'est lui, cela ne peut pas être une coïncidence. En plus son pseudo commence par un "N".

Oubliant un instant la façon dont mon ami c'est introduit dans ma chambre, je m'empresse de le questionner :

- Et c'est quoi son pseudo ?

- "Nl0rAtn".

- Hum, c'est possible. Il y a des lettres en commun.

J'ouvre un onglet sur mon ordinateur et cherche le pseudo que vient de me donner Loris. Je tombe effectivement sur la page Facebook d'une personne habitant la même ville que nous. Sa photo de profil est noire, ne m'apportant pas une grande information sur son identité.

- Je t'assure que c'est lui, s'écrie Loris. C'est Nathan ! On sait qu'il a un crush sur toi, vu vos regards c'est réciproque et comme par hasard, l'inconnu a commencé à te parler le soir même oú Nathan t'a raccompagné chez toi.

- Comment aurait-il trouvé mon numéro ? Je l'interroge.

- Sur Internet, il connaît ton nom. Ou peut être que ton téléphone à essayer de se synchroniser au Blutooth de sa voiture et que ça a affiché ton numéro ?

Je soupire.

- Tu pars loin, je gromelle. Mais je le reconnais, il y a de grandes chances que ce soit lui. Même de très grandes.

Je n'ose pas l'avouer à Loris mais j'ai envie de danser et de chanter. Oui, oui. Ok, je suis peut être en kiff sur Nathan après tout.

- Alors ? Tu vas faire quoi ducoup ? Me demande Loris.

- Hum... laisse moi regarder, je dis en me concentrant sur l'ordinateur. Tiens, il post des statuts.

En effet, le dernier date d'il y a quelques minutes : "Minuit. Hangar n°2."

Quelques secondes après, une réponse s'affiche. Un compte privé au pseudo composé de chiffres à écrit : "O.K.".

J'actualise une nouvelle fois la page et je remarque que le post a été supprimé.

- Bizarre, dit Loris. C'est louche...

Mon cerveau tourne à plein régime. Je fais défiler les posts précédents qui ne m'indiquent rien de plus.

- Il faut qu'on y aille, je déclare. Il y a bien des hangars à la sortie de la ville ?

Alors que je m'attends à ce que Loris me réprimande pour mon idée folle, il acquiesce.

- Je peux demander à un de mes gars de me prêter sa moto et je reviens te chercher vers 23h. Ton père est là ce soir ?

Je secoue la tête.

- Non, il a du travail et ne rentre que demain matin. Et tes parents ils te laisseront sortir ce soir ?

Le garçon affiche un air emprunt de mépris et hausse les épaules.

- Ils s'en foutent. J'crois qu'ils ne savent même pas où je rentre chaque soir après les cours mais en tout cas ce n'est pas chez eux.

La douleur peut se lire sur son visage et je ne lui pose pas plus de questions car je sais que cela peur raviver un souvenir douloureux. Est-il partit de son plein gré ? L'ont-ils chassé ? Malgré le fait que mon ami soit trempé, je le prends dans mes bras et le serre fort contre moi. Je sais ce que c'est de ne pas être proche de ses parents et comment c'est dur de se sentir seul, abandonné, trahis par les personnes qui ont un jour tout représenté pour nous. Je sens les battements du coeur de Loris qui s'accélère contre ma poitrine et ses joues deviennent légèrement rouges.

Je le lache, gênée. On se regarde sans rien dire.

- Ça te dérange si je passe par la porte d'entrée cette fois ? Me demande-t-il.

Je lâche un petit rire et le raccompagne en bas. Alors qu'il s'apprête à sortir, il regarde la pluie battante qui tombe et ajoute :

- Une bagnole plutôt. Il nous faut une voiture sinon on va finir trempés... Je connais un type qui pourrait m'en prêter une pour la soirée.

- Tu sais conduire ? Je demande.

- Non. Mais on fera avec.

Et il s'en va.

Yo mes petits pots de mayonnaise ! En ce moment j'ai très froid. Froid comme un glacon :( Sinon j'espère que vous allez bien, moi ça va trql, j'attends le bus.

Me llamo ZvetlanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant