Les fleurs faneront

deux.

Le deuxième pétale. // 2

16 décembre 2018

Dans ma tête, c'est le désordre. 

On nous dit que les années de collège et de lycée seront les plus belles de notre vie. Je pense qu'on a déjà tous cru que le lycée sera un peu comme dans les séries ou films américain, flash info : ce n'est que des illusions.

Ces années-là ont été ma descente aux enfers. Je me suis retrouvé brisé en de milliers de morceaux tel un vase qui se fracasse au sol. 

Au début, on pense que ce n'est que de la rigolade, de la taquinerie, puis ça a tendance à s'aggraver. On ne dit plus rien. On se laisse faire telles de bêtes de foires. On culpabilise.

J'ai souvent cherché à comprendre pourquoi moi, pourquoi j'étais moi et pas comme les autres, qu'est-ce que j'avais fait de mal pour qu'on s'acharne sur moi, pourquoi on me détestait et surtout pourquoi je me détestais. J'ai mis des années à trouver des réponses et à apprendre à me pardonner, encore aujourd'hui, je n'ai pas réussi à avancer à cent pour-cent.

J'entends encore ces fous qui disent "Franchement, le harcèlement c'est dégueulasse. Je ne comprends pas pourquoi ils font ça.", mais le plus ironique, c'est qu'eux-mêmes y contribuent. C'est devenu une triste banalité, ça n'a pas à l'être.

Je me croyais fort. Pourtant, un soir, j'ai craqué. C'était allé beaucoup trop loin.

Mes parents n'ont pas compris ce qu'il s'était passé. Puis quand ils ont su ce qui s'était passé, leur monde s'était écroulé et le mien avec. Comment des êtres humains peuvent être si inhumains ? Créer des rumeurs sur une personne juste parce qu'elle ne rentre pas dans votre "moule", c'était si puéril et faible. Si seulement j'étais au bout de mes peines. Après avoir posé une main courante au commissariat, j'ai dû annoncer mon "grand secret" à mes parents vu que j'étais mineur à l'époque. Le fait que je sois gay. Après la colère de ce qui s'était passé, vint le déni, puis s'en suit à nouveau de la colère, des cris, des pleurs.