Partie 3 - Les sucreries.

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À 19h, il se dirigea vers la cafétéria pour aller manger et fut un peu perdu en voyant tous les autres patients du centre parler entre eux, sans se soucier de la cacophonie auditive qu'ils produisaient. Il remplit son plateau et fit la grimace, son assiette ne lui donnant pas du tout envie de manger. Il chercha du regard une table vide où il pourrait s'asseoir tranquille sans avoir à faire la conversation lorsqu'un homme de son âge aux cheveux poivres et sels lui fit un signe de main. Il se retourna, s'assurant que c'était bien à lui qu'il faisait signe, et lui jeta un regard interrogateur. Il ne le connaissait ni d'Ève ni d'Adam ce mec. L'homme lui fit un autre signe impatient et il soupira, se dirigeant dans sa direction.

« Assis-toi là. » lui dit dans un sourire l'homme aux cheveux poivres et sels.

Guillaume haussa les sourcils et capitula. Après tout, pourquoi pas ?

« J'm'appelle Claude, se présenta l'homme en serrant sa main sans même qu'il ait prit le temps de la lui tendre. C'est moi le boss des lieux. Une question, un problème, besoin d'un conseil ? Tonton Claude est là pour toi, poupée. »

Il vit les potes de Claude lever les yeux au ciel et se retenir de rire à ses côtés. Ok, il était malade.

« Moi c'est Guillaume, dit-il. Tu peux m'appeler Gringe.

— Donc c'est toi qui partages la chambre d'Orel ? lui demanda un des potes de Claude dont il ne savait pas le prénom.

— Euh... Ouais, c'est moi.

— Cool. Il est chou, hein ? lui demanda un autre de ses potes.

— Euh... C'est à dire... que...

— Orel c'est un peu l'enfant du groupe, expliqua Claude. C'est lui qui est dans ce centre depuis le plus de temps et il nous a tous accueillis.

— Ça fait combien de temps ? demanda Guillaume, curieux.

— Moi, quatre mois. Lui, six.

— Six mois ? s'exclama Guillaume. Mais ça fait énormément de temps. Qu'est-ce qu'il a foutu ?

— Euh ben... C'est pas à nous de te raconter ça hein... balbutia un autre des potes de Claude.

— Nous, on est fous. Vachement timbrés, sourit Claude en lui montrant sa tempe. Pas lui. C'est pas de la folie ce qu'il a... »

Guillaume fronça les sourcils et soudain il vit Claude hausser un sourcil en regardant par-dessus son épaule.

« Non mais je rêve... Ils lui ont en encore donnée une ? »

Guillaume se retourna et vit Aurélien avancer dans la cafétéria, une sucette dans la bouche et un air rêveur sur le visage.

« Orel !! » il entendit Claude crier dans son dos et celui-ci se dirigea vers eux lorsqu'il les eut aperçus, un sourire rayonnant sur les lèvres.

« Orel, je peux savoir pourquoi ils continuent de te donner des sucettes ? demanda Claude lorsque le plus jeune fut assis à côté de Guillaume.

— Ben quoi ? dit Aurélien en lui offrant un sourire innocent. C'est bon les sucettes. Tu sais bien que c'est mes points à moi.

— Et ton plateau ?

— J'ai pas faim, dit Aurélien en haussant les épaules et en détournant le regard.

— Ben voilà, parce que tu manges des sucreries à l'heure des repas... soupira Claude.

— J'aime pas la bouffe d'ici, dit Aurélien en faisant une moue boudeuse. Tu l'aimes toi, Guillaume ? » lui demanda le plus jeune en se tournant soudainement vers lui, le prenant à partie.

Guillaume ne sut pas quoi répondre et resta bouche-bée à le regarder.

« Je vois que tu ne me seras d'aucune aide, rit doucement Aurélien avant de se retourner vers Claude. De toute façon, tu sais bien que s'ils les comptaient j'aurai encore tous mes points !

— Euh... C'est quoi ces points ? s'enquit Guillaume, confus.

— Si tu fais bien les choses qu'ils te demandent de faire, tu gagnes des points, expliqua Claude en haussant les épaules. Dans le cas inverse, si tu refuses d'obtempérer, ils t'en enlèvent.

— Regarde, Claude ! s'écria Aurélien avec l'enthousiasme d'un enfant avant de se retourner sur sa chaise. Pierre ! »

Guillaume vit une personne du personnel s'approcher d'eux et Aurélien se tourna vers celui-ci, un grand sourire aux lèvres :

« Pierre, j'ai encore tous mes points ?

— Bien sûr, Orel. Est-ce qu'on t'a refusé une sucette une seule fois ?

— Tu vois ? rit Aurélien en se tournant vers Claude qui levait les yeux au ciel. Merci Pierre ! »

Pierre les laissa seuls après avoir rit doucement et Claude lança un regard blasé au plus jeune.

« Non mais c'est juste parce que t'es le chouchou ici.

— C'est pas vrai ! s'indigna Aurélien et Claude lui lança un regard entendu.

— J'crois bien que c'est la vérité, en effet. » rit Guillaume et Aurélien lui lança un regard outré.

Il ne put s'empêcher de sourire devant sa moue boudeuse et bientôt Aurélien lui décocha un petit sourire.

« Je comprends toujours pas pourquoi ils fonctionnent en sucreries avec toi, lâcha Claude et Aurélien sourit à ça.

— Parce qu'ils savent que ça marchera mieux sur moi, rit Aurélien. Leurs points je m'en fous. Les sucettes, non.

— Putain, pire qu'un gamin... » soupira Claude en levant les yeux au ciel et Aurélien rit en se tournant vers lui.

Il le regarda rire, complètement fasciné, les yeux brillants et légèrement plissés et le sourire aux lèvres sans jamais le lâcher du regard. Il lui sourit nerveusement et lorsque Aurélien se fut un minimum calmé, il recommença à manger son repas, les joues rouges et le cœur battant la chamade de l'avoir trouvé craquant.

Mini Fiction OrelxGringe - C'est une jolie histoire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant