Telle une pauvre bête victime de la chasse et sans plus aucune défense, il laissa dans son dernier souffle son sang, sa sueur et ses larmes.
Et sous la lune d'un rouge carmin profond, la petite biche fût abattu par le chasseur.
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Alors qu'à la télévision était présente une journaliste en tailleur, cheveux soigneusement coiffés, chignon laqué, col de chemise repassé, en autre; le châtain était, quant-à lui, avachi sur son canapé de manière peu élégante.
Il y avait au moment même un terrible contraste entre les deux protagonistes.
Absorbé par les applis sur son smartphone, il ne porta l'attention sur l'écran que lorsque le sujet Taehyung fut abordé, tel qu'il était le cas depuis plus d'une semaine.
« En exclusivité, nous vous diffusons la vidéo de surveillance lors du décès du jeune homme, Kim Taehyung.
Nous pouvons remarquer que la victime était en compagnie d'un mystérieux homme. Taehyung avait l'air de s'être emporté par la colère, avant de s'effondrer au sol et de saisir un couteau. La vidéo donne l'impression qu'il se l'ait planté, cependant l'homme est resté à observer la scène, avant de l'assister. Ses gestes sont tel que celui d'un dérangé.
Attention, ces images peuvent choquées la sensibilité de certaines personnes et des plus jeunes. Pour votre bien, si vous ne supportez la violence, veuillez ne pas regarder.
[...]
Nous pouvons conclure que ce n'était pas un suicide, mais bel et bien un meurtre.L'homme pourrait, si le meurtre n'est pas retenu, être jugé pour non-assistance à personne en danger.
La justice est à la recherche du mystérieux homme et potentiellement, meurtrier. »
Il saisit la télécommande et éteignit sa télévision avant de balancer l'objet dans l'écran, détruisant le grand plasma. Mais son agressivité ne s'arrêta pas à cela. D'un coup de pied, il renversa la table basse, faisant atterrir les nombreux bibelots au sol, en multiples morceaux.
Le salon avait été saccagé en moins de deux minutes, mais maintenant, il se sentait certes essoufflé, mais mieux.
C'est alors que la sonnerie retentit.
Il expira.
Il savait déjà l'identité des personnes venant d'arriver et pour quelle raison.
Car il était coupable.
Il aurait voulu s'en fuir, mais ça ne servait plus à rien hormis à retarder son interpellation.
Ils savaient ce qu'il avait fait. Son seul envie était maintenant de les faire mariner, jouer encore un peu.
Il se tourna vers la tête de biche empaillée, fixée à l'un des murs du salon. Il la caressait tendrement, d'une main si délicate qu'on en oublierait qu'il l'a lui-même traqué puis abattu ...
"Il est l'heure de les ouvrir, que le monde entier sache ma supériorité."
Des poings martelèrent la porte d'entrée. "Ouvrez de suite Monsieur Kim ! - J'arrive, j'arrive."
Il ouvrit la porte, ornant son visage de son plus beau sourire. Les policiers le plaqua contre le mur, mains au dos avant de le menotter.
Le regard de l'officier s'attardait sur le lieu de vie qui était en vrac. Il comprenait alors qu'il avait vu le journal télévisé et qu'il avait été pris d'une méchante crise de colère. Cela prouvait qu'il n'était pas très sain d'esprit.
"Je vous attendais, vous savez. - Monsieur Kim Namjoon, vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce qui sera dit pourra être retenu contre vous. Vous pouvez faire appel à un avocat; si vous n'avez pas les moyens, un avocat vous sera commis d'office."
Le châtain posa une dernière fois son regard sur la biche empaillée : "Adieu, Bambi."
Les flics le sortirent de la maison puis le forçèrent à entrer dans le véhicule de fonction.
Sous la vitesse dont le véhicule roulait, les gyrophares clignotaient, alternants bleu et rouge.
