Madness.

5.

* Mardi 15 novembre *
/ 16h45 /

Point de vue de Lee.

Je rentre enfin chez moi. J'ai eu un petit contre-temps, le père de Lola est rentrer chez lui quand j'y étais encore.

J'ai dû me cacher sous le lit en attendant qu'il reparte. Je me demande comment il aurait réagi s'il m'avait trouvé. Après tout je suis entrée par effraction dans sa maison.

Je sors de ma voiture et avance, l'université est rempli à cette heure.
J'essaie de me faire discrète et monte à l'étage pour rejoindre ma chambre. Quand j'arrive à hauteur de la porte, je me rend compte que quelque chose cloche.

La porte n'est pas verrouillée. Je sais que Noa est passée par là, tous les jours à 16h elle vient récupérer ses affaires de yoga et repart. Jamais elle n'a oublié de fermer la porte à clef.

Je regarde autour de moi, le couloir est vide, tout le monde est dehors. Je suis donc seule.

Génial.

J'entre doucement. La pièce est vide, il n'y a personne.

J'entends l'eau couler à côté. J'avance sur la pointe des pieds jusqu'à la source du bruit.

La salle de bain commune débouche sûr notre chambre.

Noa et moi on a découvert ça l'année dernière en arrivant. On a directement été voir le directeur.
Il nous a dit que c'était juste un défaut de construction et qu'il nous donnerait des clefs pour condamner la porte.

Au final on les attend toujours ces foutues clefs

En fait on a qu'une salle de douche dans cette université. Elle est mixte, de 18h à 19h c'est le tour des filles et de 19h à 20h c'est celui des garçons.

"-Ça me rappelle quelque chose" ricanais-je.

L'année dernière alors que je rentrais légèrement chancelante d'une soirée arrosée. J'ai eu l'horreur de croiser M.Frunier, mon prof de philosophie.

Il était nu, accompagné et visiblement bien bourré, il avait dû se tromper de porte et au lieu de sortir par la porte adjacente au couloir, il a ouvert la mienne.

Disons que j'ai aperçu certaines choses que je n'aurai jamais dû voir.

Il se peut que j'ai utilisé cette chose plusieurs fois pour me sortir de mes salles affaires.

Enfin bref. Il y a quelqun dans cette douche alors qu'il est presque 17h.

Donc soit c'est Noa qui a eu un problème et ça explique qu'elle soit passé par notre porte, soit quelqun c'est incruster sans permission.

Noa n'a jamais de problème cette fille est une putain de magicienne, elle anticipe tout.

Je vais réellement tuer la personne qui s'est introduite dans ma chambre sans mon consentement.

J'ouvre la porte.

Oh.
Mon.
Dieu.

Un homme se tient debout, dos à moi, complètement nu sous la douche.
Mon coeur s'emballe.

Il est grand, fin, avec des épaules carrées. Ses cheveux bruns mouillés
ondulent légèrement le long de sa nuque.

À chaque mouvement qu'il fait ses muscles se contractent.
L'eau coule le long de son corps et dessine un chemin translucide que j'aimerais admirer de plus près.

Sa peau dorée paraît si douce.
Ce spectacle hypnotisant me laisse sans voix.

Ma gorge se noue, il est si beau, une beauté diabolique, sombre.

Inconsciemment ma bouche s'entrouvre. Espérons qu'il n'y ai pas de bave.

J'avance, sans faire de bruit. Mon coeur est lourd, mes yeux ne quittent pas son corps, ils l'analysent, le scrutent dans les moindres détails.

Je ne suis plus qu'à quelques centimètres de lui, il ne m'a toujours pas remaqué.

Je sais pas du tout ce que je fais. Je contrôle plus rien.

Je remarque une cicatrice sur son épaule droite, elle est fine, claire presque invisible.

Je veux la toucher.

J'approche ma main et la pose sur son épaule.

Il se fige, tous ses muscles se contractent. Hésitante, je fais glisser ma main le long de son dos. Un long frisson parcourt son échine.

"- Je ne te savais pas aussi entreprenante Lee." grogne une voix que je reconnaîtrais entre mille.

Ash. Il se retourne, nos regards se croisent.

"- Oh putain de merde!"

Je recule brusquement et lui tourne le dos. Oh fucking shit. Sa mère le chimpanzé!

"- Mais merde! Tu pouvais pas le dire que c'était toi?! Oh mon dieu!"

Je sors rapidement de la salle de douche, je plonge dans mon lit telle une nageuse professionnelle et me cache sous ma couette.

Une dizaine de minutes plus tard, j'entends la porte claquer.

Il est parti?

Je sors doucement ma tête de sous la couverture et tombe nez à nez avec la grosse tête d'abruti d'Ash.

Je grogne et me recouvre de nouveau la tête. Mais visiblement le frère de ma meilleure amie n'est pas de cet avis puisqu'il retire méchamment ma couette.

"- J'ai froid! Connard de merde!" Hurlais-je
- Heeyy calme toi par contre. J'suis pas ma soeur. Tu me parles pas comme à ton chien." dit-il froidement.

C'est ça ouai. Il fout quoi ici lui?
Il est pas censé être chez sa blonde?

Aaah mais oui!
Les messages!

C'est pour ça qu'il est là, quelle conne.
Je me relève lentement et croise de nouveau son regard.

"- Donc pour Lola. T'a un plan pour la retrouver?" Me demande-t-il.

Son regard est sombre, son visage est fermé. Il est en colère, très en colère c'est mauvais signe.

"- Écoute Ash... ta soeur fais partie des disparus alors on ne sait même pas si elle est toujours vivante."

Son regard se voile un peu plus. Sa mâchoire se contracte.

"- J'te demande pas ton avis, je veux juste que tu me dises comment on la retrouve.
- C'est toi l'enquêteur pas moi. Rétorquais-je.
- J'ai essayé putain, et on m'a traité de fou! Je savais que ça arriverait. Il se venge sur moi parce que je mets en danger sa petite affaire. Ce connard va crever."

J'approche doucement mes mains et sans brusquerie les passe derrière son dos, nos deux corps sont pressés l'un contre l'autre.

Je sais ce que ça fait de perdre un être qui nous est cher. Après quelques secondes, il semble reprendre ses esprits et tente de me repousser.

Je l'en empêche et le sers plus fort contre moi. Ash finit par se détendre et accepte mon étreinte.

"- Ça va aller, on va trouver the death. Il ne s'en sortira pas. Pas cette fois.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- Tu es la Ash. Ça change tout."

Il ricane. Quoi il a quoi à rire ce bouffon? J'disait un truc super poétique.

"- C'est déjà trop tard. J'aurais jamais du partir.
- C'est pas comme si t'avais eu le choix!" m'exlamais-je.

Je le relâche et recule.

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