Épilogue

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  Yann jeta un coup d'oeil au réveil à coté de lui. Il était 4h52 et il n'avait toujours pas fermé les yeux. S'ennuyant, il erra sur dans son téléphone sans but précis, et finit par relire la conversation qu'il avait eu avec son père un jour plus tôt. Ce dernier lui demandait des banalités ; si il était bien arrivé, si il mangeait bien, si il allait bien, ce qu'il faisait... C'était simple, mais ça réchauffait le coeur de Yann. C'était ce genre d'interactions normales qui lui avait manqué.

Il décida alors de lâcher son téléphone et d'aller se dégourdir les jambes. Sur la point des pieds, il quitta la chambre en s'assurant de ne pas réveiller Ben et Vincent qui ronflaient en chœur. Yann ne put retenir un rire en constatant que l'action Vincent, qui avait cédé les deux lits à Yann et Ben en proposant de dormir sur le canapé, était totalement inutile car Benoit dormait presque à même le sol, dans une position à rendre jaloux un prof de yoga contorsionniste. 

 Yann passa ensuite devant la chambre des filles dont la porte était entrouverte car Camille avait découvert, aux dépends de Charline et Lise, qu'elle avait peur du noir dès qu'elle était dans un endroit qu'elle ne connaissait pas ou peu. En effet, la jeune fille s'était mise à hurler comme une folle alors que tout le monde commençait à somnoler, confondant l'ombre d'une table de chevet avec celle d'un monstre-tueur-on-ne-sait-jamais-ne-jugez-pas-enfin-!. 

Comme la lampe était trop forte et empêchait Charline et Lise de dormir, elles avaient décidés de laisser la porte ouverte ainsi que la lumière du couloir.

Il n'eut donc aucune difficultés à se repérer dans le lieu car, et il se devait de le reconnaître, la maison de vacances de la famille de Vincent était vraiment vaste !

Enfin, il atteignit la cuisine et en entrant il  l'aperçu ;

<< Quand on cherche Charline, on la trouve dans la cuisine ! >>

La jeune fille se tourna puis gémit :

<< Je suis prise sur le fait ! >>

Yann observa plus attentivement Charline. Malgré son air comme toujours radieux, il décelait sans difficultés des traces de fatigue sur son visage. Ses cernes bleutés semblaient être du maquillage tant ils étaient accentués.

Mal à l'aise à cause du regard insistant de son copain, Cha démarra alors la conversation :

<< Je suis vraiment trop contente qu'on soit tous réunis ! Je suis surprise que ton père ait accepter de te laisser venir, ça fait seulement un mois après tout... C'est cool de sa part !

- Ce qui me surprend le plus c'est qu'il ait été de mon côté et qu'il ait supporté cette idée de week-end auprès de l'hôpital. Je crois que c'est parce qu'il pense que tu en es à l'origine.

- Qu'est ce que ça change que ce soit moi ou Vince aux yeux de ton père ? >>

Yann haussa les épaules :

<< Il ne connait pas Vincent, mais toi il te connait..

- Ouais, vite fait hein !

- Oui, mais je pense qu'il t'apprécie beaucoup.

- Pourquoi ?

- Parce que tu m'as sauvé. >>

Charline leva les yeux aux ciel et marmonna :

<< Nan mais vous allez arrêter avec ça... >> 

Yann ne put s'empêcher de sourire. Il n'avait pas spécialement envie de recommencer à expliquer à Charline pourquoi il lui devait la vie. Il - ainsi que Ben, Vincent, Camille, Lise, le personnel de l'hôpital, son petit frère, son père... - avait déjà essayer de lui faire comprendre, mais elle ne semblait pas vouloir assumer la "responsabilité" de l'avoir sauver. Il trouvait ça...Cha haussa un sourcil l'air de dire : "pourquoi tu souris comme un idiot maintenant ?" et Yann lui dit honnêtement :

<< Tu es adorable >>

Elle rougit surprise par le compliment, et, désarçonnée, elle choisit de faire quelque chose de stupide pour changer de sujet. Son choix se porta sur un paquet de céréales qu'elle lança au visage de son copain.

Ce dernier le réceptionna puis jeta un regard à la date de péremption... 2011.

<< Hah... ça fait combien de temps que la famille de Vincent n'est pas venue passer ces vacances ici ? 

- Hum... Il a dit "la dernière fois que je suis venu ici, mes cheveux avaient leur couleur naturelle" ! >>

Ils sourirent tous les deux à l'humour de leur ami. Puis Charline frissonna. Yann lui rendit alors son gilet, mais ce fut sa main qu'elle saisit, avant de l'attirer contre elle. Il ne dit rien, mais il aurait juré entendre sa copine murmurer "...en vie" alors qu'elle se blottissait contre lui.

Yann décida alors de combler le silence :

<< Je t'aime Charline.

- Moi aussi je t'aime, Yann. >>

Ils restèrent enlacé pendant un petit moment. L'avenir les effrayaient, c'était sûr. Mais ils savaient que quoi qu'il adviendrait, ils seraient là l'un pour l'autre.

Et cette simple pensée leur suffisaient amplement pour affronter ce que le futur leur réserverait. 


FIN










( du tome 1 )

InsomnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant