Chapitre 2

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Après avoir passé un jeans noir légèrement déchiré pour l'effet usé et une chemise blanche, je descends pour rejoindre ma mère, elle me dit que je suis très bien puis me demande de mettre le couvert, je dois rajouter trois assiettes en me demandant toujours qui peut bien venir chez nous.

Un merveilleux gâteau garnit de fruits sort du four, juste à côté du rôti encore fumant. Ce spectacle me met l'eau à la bouche mais je dois encore attendre malgré les réclamations de mon estomac, ma mère attend patiemment dans le vestibule en passant nerveusement ses mains sur les plis invisibles de sa jupe, c'est alors que je prends le temps de l'observer ; sa jupe crayon et ses escarpins vernis la font paraître encore plus grande malgré son mètre quatre-vingt, son chemisier en soie gris brille légèrement à la lumière et ses cheveux blonds sont soigneusement attachés en chignon bas. Soudain, un bruit sec résonne dans la pièce, je me redresse instinctivement pour observer nos invités du haut de la première marche des escaliers.

La porte s'ouvre sur un couple du même âge que ma mère, la femme arbore un tailleur bleu marine qui lui va très bien tandis que l'homme a opté pour un simple pantalon couleur caramel ainsi qu'un polo noir, je descends de mon estrade improvisée pour leur dire bonjour mais lorsque je me retourne pour aller chercher quelque chose en haut je tombe nez-à-nez avec un jeune fille rousse aux yeux émeraudes entourés de tâches de rousseurs. Ses yeux en amandes et son nez droit lui donne une allure autoritaire alors je lui serre la main rapidement puis vais là où je voulais.

En redescendant quelques minutes plus tard avec mon livre et mon portable je remarque que je mangerai en face de la fille, je m'assieds en silence quand ma mère fait les présentations :

-Antarès, je te présente Jacques et Lise, ils viennent de France. Ils travaillent avec moi à l'agence.

Ma mère est agent immobilier et c'est vrai qu'il n'y a pas si longtemps elle m'avait parlée de nouveaux collègues, un couple je crois. Les voilà donc.

Je hoche la tête en souriant légèrement puis déclare :

-Enchanté.

-Nous de même Antarès, dit Lise, et voici notre fille, Jeanne.

La dite Jeanne relève la tête de son écran et prononce :

-Ouais salut.

Je hausse un sourcil, déjà exaspéré par son comportement. Ma mère pose sa main sur mon bras et dit :

-Je pense que les jeunes peuvent monter, Antarès tu lui montres ta chambre ? Je suis sûre qu'elle aimera voir ta bibliothèque personnelle.

Mes sourcils se froncent, puis, plaçant une main devant ma bouche le plus discrètement possible, je murmure à l'attention de ma mère :

-Maman je n'ai plus quinze ans tu sais, je vais en avoir vingt.

-Raison de plus, on doit parler affaires alors montez s'il vous plaît.

J'obtempère et me lève, Jeanne se lève également puis me suit à l'étage où j'ouvre la porte de ma chambre, elle y pénètre et me dit de but en blanc :

-T'es albinos ?

Éberlué je lui demande :

-Pardon ?

-Bah ouais, tes cheveux hyper blancs, tes yeux gris, tout ça quoi.

-Non. Je ne le suis pas.

Je me dirige vers le fond de la pièce où tout un pan de mur est occupé par des étagères pleines de livres, j'en pioche un et vais m'asseoir en tailleur, elle est toujours scotchée à son téléphone et vient s'installer à côté de moi. Je remarque alors qu'elle porte un jeans slim noir ainsi qu'un pull assez large jaune pâle avec des bottines classiques, elle se déchausse rapidement puis retourne sur son téléphone.

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