Mes mains posées sur mes cuisses je prends une grande inspiration, je jette un regard par la fenêtre et remarque que la neige ne tombe plus. J'éprouve une forte envie de respirer, comme si je me sentais oppressé ici, c'est pourquoi je monte rapidement dans ma chambre, enfile un sweat par-dessus ma chemise puis redescends mettre mon manteau, mon bonnet, et enfin mes bottes avant de claquer la porte.
J'ai laissé sciemment mon téléphone sur mon lit, je voudrai m'éloigner de ça quelques minutes... Mes pas se dirigent vers le banc où le livre a disparu, je pousse la neige par terre et m'y assoie puis, doucement, je relève la tête et observe les étoiles briller dans le ciel sombre. Je reconnais plusieurs constellations dont Andromède, paradoxalement je m'y perds et ne reviens sur Terre que lorsqu'une voiture passe et m'éblouit avec ses phares.
Le froid brûle mes mains et le bout de mon nez mais je reste planté là, à attendre je ne sais quel déluge. J'aurai dû garder le numéro de la petite française, j'aurai pu lui parler en ce moment pour passer le temps, puis effacer son numéro après, mais je ne l'ai pas et c'est sûrement mieux ainsi.
Je garde mon immobilité encore quelques minutes puis me décide à me lever et rentrer, mes pieds sont engourdis par le froid mais rien d'insurmontable. Lorsque je passe la porte, l'air chaud souffle une odeur sucré sur mon visage, reste du gâteau aux fruits sans doute.
Après m'être déchaussé et avoir posé mon manteau, je monte directement dans ma chambre puis m'endors quelques minutes après.
***
PDV Inconnu
Je me réveille doucement et vais directement prendre ma douche. À peine ai-je retirée mon tee-shirt qu'une quinte de toux me surprend, elle est plutôt légère et se calme rapidement mais cela fait déjà plusieurs jours que je tousse, et plus les jours passent, plus cela s'intensifie. C'est sûrement le temps, l'hiver s'installe et ça doit être un petit rhume.
Je tourne enfin le robinet d'eau chaude et entre dans la petite cabine aux portes opaques, l'odeur de mon gel douche à la vanille emplie mes narines et me détend.
Je fais coulisser une porte pour sortir et enfile directement mon peignoir gris, j'attrape une serviette sur l'étagère puis me sèche les cheveux avant de m'habiller.
En sortant je descends les escaliers et rejoins mes parents dans la cuisine, je les salue puis bois un simple verre de jus d'orange alors que ma mère m'interroge du regard, je pose ensuite mon verre et m'apprête à sortir lorsqu'elle me demande :
- Tu ne manges pas plus ?
- Je n'ai pas très faim en ce moment...
Elle fronce les sourcils face à ma réponse mais finit par hocher la tête, dubitative. Je monte rapidement les escaliers pour aller me brosser les dents et récupérer mes affaires avant de partir.
Je les redescends quelques minutes plus tard pour mettre mes bottes mais une fois en bas mon souffle se fait court et je dois attendre une petite minute avant de le reprendre correctement.
Sur le chemin du café je fais une petite halte au niveau du banc et dépose le livre, lorsque j'arrive sur mon lieu de travail, je me dirige vers les vestiaires pour déposer mes affaires et enfiler mon petit tablier. Je dois respirer profondément pour stopper mon essoufflement dû à mon trajet mais ma respiration se bloque rapidement, ma gorge est soudainement sèche alors je me sers un rapide verre d'eau derrière le bar puis le lave aussitôt.
La matinée se déroule plutôt bien puis une serveuse vient prendre ma place pendant que je pars en pause. Je me dirige automatiquement vers nos vestiaires et m'assois sur le banc, les mains appuyées sur mes genoux et ma tête baissée. Je me remet à tousser un peu plus fortement que ce matin. Fichu rhume.
Ma gorge me brûle mais je n'arrive pas à m'arrêter, une collègue arrive, me demandant si je vais bien et lorsque je m'arrête de tousser elle me conseille de rester là un peu plus longtemps, le temps que je me sente mieux, puis elle s'en va. Je reste donc seule quelques instants et repars dans la grande salle.
Mon service se termine deux heures plus tard et je rentre enfin chez moi. En passant la porte je me dirige tout de suite dans ma chambre, je retire rapidement mes bottes noires et pends ma veste derrière la porte avant de m'allonger puis de m'endormir aussitôt.
Des secousses me réveillent, puis, petit à petit je discerne le visage de ma mère. Elle me dit :
- Tu es rentrée puis aussitôt tu es partie dormir alors nous t'avons laissés, mais ça fait bientôt trois heures que tu dors, tu es sûre que ça va ?
Je me redresse et dis :
-Je suis désolée d'être montée tout de suite mais je suis fatiguée en ce moment...
- Tu es certaine que tu es juste fatiguée ?
-Oui, pourquoi ?
-Non rien, c'est juste que j'ai remarquée que tu ne mangeais plus beaucoup, et je t'entends tousser de plus en plus souvent... Je m'inquiète c'est tout.
-Ne t'en fais pas, c'est juste un petit rhume, ça va passer, pas de panique, dis-je doucement.
Je lui lance un sourire sincère mais son visage reste fermé, ses yeux parcourent mon visage alors qu'elle déclare :
- Si dans quelques jours ça persiste je t'emmène chez le médecin, on est d'accord ?
- Si ça peut te rassurer... Soufflai-je.
Elle se lève me laissant seule. Je pose lourdement ma tête sur l'oreiller et lutte pour ne pas me rendormir. Une douleur me serre la poitrine alors que je me redresse péniblement, une main sur ma gorge et l'autre à la recherche d'une bouteille d'eau, je panique. Ma respiration se fait sifflante et lorsque je tente d'appeler ma mère, un râle résonne dans la pièce.
Je parviens à m'asseoir, pose mes pieds au sol et titube jusqu'à la porte, j'ai cette affreuse impression d'étouffer, comme si mes poumons rétrécissaient.
Ma respiration est faible, la douleur ne se calme pas. Je pose une main contre le mur et y prends appui, la tête dirigée vers le sol j'inspire doucement, je sens enfin la douleur s'estomper et me redresse lentement.
Je décide de descendre prudemment les escaliers et d'aller voir ma mère :
-Maman ?
-Oui chérie ?
- Tu as du sirop pour la toux ?
- Il me semble que non. Pourquoi ?
-Je crois que j'ai attrapée un vilain rhume.
- Si tu veux je peux passer à la pharmacie prendre des pastilles pour la gorge cette après-midi.
Je hoche la tête puis remonte me coucher.
______________________________________
VOUS LISEZ
Lecture Éphémère
Novela JuvenilIl oublie un livre sur un banc. Elle trouve un livre sur un banc. Une correspondance s'installe entre eux mais le temps presse : les réponses se font rares et il s'inquiète. Il connaît seulement sa signature : Une planète. Qui est-elle ? La trouve...