4. Envie soudaine

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Samedi soir, je me sens redevenir une femme. Je me lisse les cheveux, ressort mon maquillage oublié dans les tiroirs de la salle de bain faute de temps. J’ai décidé de mettre un short noir, hypra court, comme nous sommes début mars et que le temps est un peu frais, je mets des collants noirs. Petit top noir et veste en cuir noir, je me perche sur des talons de 15 cm. Je ne suis pas très grande, à peine 1m60 alors les talons c’est au top pour moi. Je fais par contre un bon 40 aussi je ne suis pas très mince mais j’ai des formes généreuses et être maman est encore mieux que la gym. Erwan passe me prendre et son « Whaouah » quand j’ouvre la porte me fait aussitôt me dire que je suis parfaite. Nous partons au cœur de Paris, Bastille. L’ambiance est survoltée. J’avais oublié Paris la nuit. Nous arrivons à la discothèque. Musique à fond. Je danse et j’accumule les verres. Je suis pistée par mal de mecs, danse avec certains. Je sors fumer une clope avec Erwan et je me sens tanguée un peu.

« Ça va Joha ? »

« Ouep ça va mais je t’avoue que j’ai un peu trop bu. Je pense rentrer. Je vais prendre un taxi si ça ne te dérange pas. »

«  Pas de soucis ma biche. Je comprends. »

Je trouve un taxi et après avoir embrassé Erwan, je rentre à la maison. Je me déshabille et vais me coucher. Je me sens terriblement seule. Je n’arrive pas à dormir et j’ai une terrible envie de faire l’amour. Je pense à Gabriel et je vais aussitôt chercher mon porte-monnaie. Son numéro est bien là. J’hésite. Il est 4 heures du matin et ça fait quand même pratiquement deux mois que nous nous sommes croisés. Et si je le réveillais. Et si… je me sens complétement idiote. Je prends une grande inspiration, j’ai envie de l’entendre et l’alcool aidant, je compose son numéro. Ça sonne et au bout de trois sonneries, une voix ensommeillée me répond. « Allô… » Je ne sais plus où me mettre.

« Oh je suis désolée de te réveiller. Je sais qu’il est 4 heures mais c’est Johanna. »

« Johanna ?! » Il semble cette fois parfaitement réveillé et tout à coup, je me dis que je n’aurai jamais dû appeler. Maudit alcool.

« Oui, excuse-moi, je rentre d’une soirée et d’un coup, j’ai ressenti le besoin de te téléphoner mais c’est vrai que l’heure n’est vraiment pas approprié. Mon numéro a dû s’afficher alors si tu as envie… Je te laisse. A plus. » Sans attendre sa réponse, je coupe la communication. Je tente Skype mais Carl n’est pas là. Je m’endors enfin.

Le lendemain vers 10 heures, le téléphone sonne, étant dans le coltard, je n’ai pas envie de décrocher, je prends tout de même en pensant aux enfants.

« Cette fois-ci, il semble que c’est moi qui te réveille. »

« Oh, Gabriel, salut. Excuse-moi pour hier. J’avais sûrement un peu trop forcé sur le whisky. » Je suis maintenant parfaitement réveillée et je regrette amèrement mon geste de la veille.

« Alors, tu as eu une envie soudaine de me parler à 4 heures du matin. C’est intéressant. » Je sens qu’il est amusé.

« Oui. Tu m’en vois désolée. »

« Cesse donc de t’excuser. Que fais-tu aujourd’hui ? Tu me permets de t’inviter à prendre un café ? »

Je réfléchis à toute vitesse. Je récupère les enfants à 18 heures. J’ai envie d’avoir une tête potable. J’accepte. « A 16 heures, au Starbucks Saint Lazare. »

«  J’y serai. A tout à l’heure.

Je saute dans la douche. J’ai l’impression d’avoir 16 ans de nouveau. Je vais voir Gabriel. Je rougis. Sous la douche, mon envie de sexe de la veille refait surface et je ne peux m’empêcher de me toucher. Je soupire. Après la douche, j’essaye de sauver les vestiges de mon brushing de la veille. J’hésite longuement devant mon armoire. J’opte pour un jean, un top, ma veste et mes talons. Je suis fin prête. J’avale quelque chose rapidement et appelle mes enfants. Une fois que je suis rassurée sur leur bien-être, je file à Saint-Lazare. J’ai le cœur qui bat, j’ai les mains moites. C’est comme si c’était la première fois. Gabriel. Son prénom danse devant mes yeux et j’oublie tout. Aujourd’hui, je suis une femme qui va voir un homme qui lui plait terriblement et advienne que pourra. Demain il sera toujours temps d’y penser.


Un amant infidèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant