7. Les désirs violents ont des fins violentes

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Après avoir réfléchi un long moment, je vais récupérer mes enfants. Les voir me fait du bien. Je regarde le visage de Maxime et crois voir Carl en lui. Le malaise m’envahit lorsque je repense aux souvenirs de la veille. Gabriel a bien essayé de m’appeler mais je n’ai pas décroché. Je n’avais pas le courage de l’affronter tout de suite. J’ai simplement envoyé un SMS à Justine pour lui dire que je passerai chez elle demain après-midi avec les enfants et que je lui expliquerai. Mon ordinateur me signale un appel sur Skype, c’est Carl et je le prends.

« Johanna » me lâche-t-il froidement lorsqu’il me voit apparaître à l’écran. « J’ai essayé de te joindre et je n’ai pas eu de réponse. »

« Oui excuse-moi chéri mais la soirée s’est fini tard. Je comptais te rappeler aujourd’hui mais je n’ai pas eu le temps. » Carl me passe sous son regard à rayons laser mais je ne laisse rien paraître.

« Hmmm, ok. Comment vont les enfants ? » J’appelle les enfants et laisse Maxime faire des coucous à son papa. Nous parlons encore quelques instants et Carl doit partir à une réunion. Nous nous saluons rapidement et je raccroche.

Le samedi, je vais voir Justine avec les enfants. Je sais que je vais passer un mauvais quart d’heure.

« Te voilà toi ! Tu aurais pu me prévenir jeudi soir ! » me dit-elle dès qu’elle ouvre la porte.

« Désolée Ju mais tout est allé très vite. Je veux dire… j’ai couché avec Gabriel et crois-moi quand je te dis que c’est moi qui lui sauté dessus ! Je suis parti le lendemain matin sans laisser de trace et je n’ai pas pris ses appels depuis. J’ai l’impression que Carl sait quelque chose et je me sens affreusement mal. »

Justine déclare l’état d’urgence et au lieu du café habituel, elle me sert un Bailey frappé. Elle s’installe en face de moi.

« J’ai l’impression que tu es dans de sales draps ma belle. Je n’aimerais pas être à ta place. Qu’est-ce que tu comptes faire ? Si tu as la réponse à la question bien sûr. »

« Pour le moment, je pense appeler Gabriel et le voir pour discuter de ce moment. Si ce n’était qu’un coup, comme je le pense, il n’y aura donc rien à faire. » Je dis ça mais au fond de moi, je sais que si Gabriel me dit que je n’étais qu’un petit coup en souvenir, je vais avoir mal au cœur, je sens déjà la douleur pointer le bout de son nez mais je ne dis rien à Justine et nous changeons de sujet. Le samedi soir, la mère de Carl prend les enfants et Erwan arrive avec un pack de bière. Il me quitte vers 23 heures pour aller voir sa copine du moment. Je me retrouve seule et me dit qu’il est temps d’affronter Gabriel. J’aimerais qu’il passe boire un verre ici, je pense me sentir plus à l’aise si nous sommes sur mon territoire. Je lance donc l’appel. Une, deux, trois sonneries puis « Allô »… mais ce n’est pas la voix de Gabriel. C’est une femme, avec une voix claire. Gabriel reprend la communication.

« Oui allô. »

Je n’ose plus parler mais il saura que c’est moi qui ai appelé. Je préfère donc répondre. « Gabriel, bonsoir c’est Johanna. Je souhaitais te voir pour discuter de ce qui s’est passé mais visiblement, il n’y a rien à discuter. » Mon ton est sec et coupant.

« Tu te trompes. Je peux passer mais dans une heure si tu es encore réveillée. Là, je suis avec la mère de Théo. » Il soupire.

Une heure exacte plus tard, ma sonnette retentit. Je n’ai pas fait de gros effort, mes cheveux relevés dans un « bun » improvisé, je porte une robe noir longue assez moulante. J’ouvre avec ma bière à la main.

« Entre » lui dis-je simplement. Je lui désigne un fauteuil et lui décapsule une bière.

« Si je t’ai fait venir, c’est parce que je voulais parler de la dernière fois. Je ne peux pas te dire que je regrette mais voilà, je suis fiancée, j’ai des enfants. Carl m’aime et je ne veux pas foutre ma vie en l’air pour un coup même si il était agréable. »

Gabriel se contente de me manger du regard. Il se lève et me donne un baiser langoureux. « Cesse de parler. J’ai envie de toi. » Il m’enlève ma robe et ma fine culotte en dentelle ne lui résiste que peu de temps. Il se déshabille à son tour, s’assois sur le canapé et me met à califourchon sur lui, il me pénètre comme ça, sans protection, sans préparation et j’aime ça. Je gémis tandis que je monte et descend sur sa verge dressée. Ça ne dure pas longtemps et je m’abandonne dans un cri. Gabriel me rejoint en criant mon nom. En une fraction de seconde, son visage change, et il affiche une moue ironique, « eh bien ! Tu es un formidable coup Johanna. Bien meilleur qu’avant ! Je dois dire que les années te vont bien ! Bon, je m’en vais et ne cherche pas à me revoir. » Je suis incapable de parler. Mon cœur vient de se déchirer en mille. J’ai espoir que Gabriel se retourne et me prenne dans ses bras mais non, il se rhabille en silence et s’en va. Je reste nue sur le canapé et je libère toute ma souffrance. J’ai l’impression que mes larmes ne tariront jamais.


Un amant infidèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant