6. Trop tard pour revenir en arrière

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J’arrive en bas de chez Gabriel. Immeuble récent dans un lotissement. Je monte au 2ème étage du bâtiment 3. Je sonne à la porte gauche comme indiqué dans son SMS. Il m’ouvre au bout de 2 sonnettes de ma part. Il est magnifique. Pantalon noir et chemise noir entrouverte, pieds nus, il a une spatule en bois à la main. J’ai le souffle coupé et je n’ai vraiment pas faim.

« Hey », il me fait une bise. « Ça va Joha ? Tu as trouvé facilement ?»

« Oui oui, j’ai pris un taxi. Je vais bien. Super ton appart’. » Je regarde soudain autour de moi. Le salon est spacieux. Cuisine ouverte sur le salon. Tout est design et épuré. Ça sent bon et je lui dis. « Ça sent vraiment bon. Baeckoffe de poisson ? » Je le devine à l’odeur. J’adore le poisson et le Baeckoffe est une cocotte de poissons de différentes sortes avec pommes de terre, crevettes, vin blanc et petits légumes.

« Je me souviens de tes préférences. » Il me sourit. « C’est presque prêt. Assieds-toi. Un verre de vin blanc ? » Il me retire ma veste et m’installe sur le canapé. Il revient avec un verre de blanc. Il doit ressentir mon trouble car il me dit.

« Détends-toi. Je ne vais pas te manger tu sais. On se connaît quand même. »

Je préfère jouer franc-jeu. « C’est bien cela qui me fait peur. » dis-je en souriant.

Il sert le repas sur la table basse et nous mangeons. J’avale quelques bouchées et comme c’est délicieux, je mange de bon cœur. Il me raconte un peu ces dernières années. J’apprends qu’il bosse comme conseiller dans une banque pas loin de là, qu’il vit seul et que Théo, son fils, vient le voir quelquefois lorsque sa mère ne fait pas des siennes. Nous parlons comme ça jusqu’à minuit. Son sorbet framboise fait maison une fois dégusté, il me sert un café. A ma dernière gorgée, le moment est venu pour moi de partir et nous le savons tous les deux.

« Ton repas était délicieux. Gabriel. Tu t’améliores avec les années. Je vais y aller, il se fait déjà tard et je pense prendre le RER pour aller chez Justine. »

« A cette heure-ci ?! Je ne préfère pas ! Je te laisse ma chambre si tu veux… » me propose-t-il.

« Non non je ne veux pas te gêner. » Je rougis. Je regarde ses mains et j’ai juste envie de lui. Lutter contre mon corps et mon cœur me fatigue. Je décide de remettre à plus tard le temps des remords et attrape la nuque de Gabriel pour lui déposer un baiser au coin des lèvres. Son regard est interrogateur, ses lèvres s’étirent en un sourire sardonique et il ne se fait pas prier plus longtemps, il m’attrape par la taille et me donne un baiser passionné. Je l’enlace à mon tour et passe ma main sous sa chemise. Très vite, il me débarrasse de mon chemisier et je sens mes tétons se gonfler de désir lorsqu’il passe un pouce à la lisière de mon soutien-gorge en dentelle. Il me prend par la main et m’entraîne dans sa chambre. J’ai le temps d’apercevoir un lit « king size », il me pousse sur celui-ci et dépose des baisers de mon oreille jusqu’à mon nombril. Je suis assez passive, me contentant de savourer les mains et les baisers de Gabriel sur mon corps. Je gémis sous lui et décide à mon tour de partir à l’exploration de son corps. Je caresse son torse et descend vers la boucle de son pantalon, je sens déjà une bosse et sait qu’il me désire autant que je peux le désirer. « Johanna ». Mon prénom murmuré ainsi par Gabriel me fait perdre toute retenue. J’ouvre déjà le bouton de son pantalon et Gabriel comprend que je ne peux plus attendre. Il me retire mon pantalon et fait glisser mon string le long de mes cuisses. Je frissonne. Il passe sa langue sur mon nombril et descend bien vite vers mon bourgeon gonflé de désir pour lui, il se met à le titiller de la langue et je lâche un gémissement. Il enlève à son tour son pantalon et son caleçon. Il sort un préservatif de son tiroir à chevet. Je lui prends des mains et lui enfile précipitamment. Il se remet sur moi et je pousse un long gémissement lorsqu’il me pénètre d’un coup de rein puissant. Il bouge lentement d’abord puis de plus en plus vite. Je ne sais pas lequel de nous deux jouit en premier, peut-être avons-nous atteint l’extase au même moment… Je crois entendre un « je t’aime » contre mon oreille mais sûrement n’est ce que mon imagination, je suis épuisée et mes yeux se ferment tandis qu’un sourire béat se dessine sur mon visage.

C’est un filet de soleil s’échappant des volets qui me réveille, je mets quelques secondes à me rappeler où je suis. Gabriel dort encore et m’enlace fermement. Je me dégage sans le réveiller et part à la recherche de mon téléphone portable. Justine m’a écrit 4 SMS, Carl m’a appelé 2 fois, ma grand-mère m’a envoyé un SMS pour me dire que les enfants vont bien et qu’ils sont chez leur nounou. Je me sens un peu honteuse mais bizarrement, je n’éprouve aucun regret. Je décide de récupérer mes vêtements, je m’habille rapidement. Je ne réveille pas Gabriel, ne lui laisse pas de mot. Je sors de son appartement et referme la porte tout doucement. Je décide de me faire porter pâle au boulot et rentre à la maison. Après une douche chaude et un bon café à la main, je me pose sur le fauteuil. Voilà le moment que je redoutais. Le moment d’affronter mon cœur est venu.

Un amant infidèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant