Chapitre 4

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- Viens Célia, je pense que c'est mieux de partir, on n'a rien à leur dire, soupire Elena.

- Tu as raison, je n'ose même pas imaginer qui elles ont tué ni pourquoi, ajoute Célia.

- Tu peux arrêter de nous juger pendant une seconde ? C'est la seule chose que tu fais depuis que l'on t'a rencontré ! s'énerve Malia.

- Je me méfiais de vous, et je me suis simplement rendu compte que j'avais raison de me méfier, réplique Célia

- Tu ne nous connais pas ! Tu ne connais pas notre histoire. Oui, nos yeux sont bleus, mais ça ne veut pas dire que nous sommes plus mauvaises que vous. C'était des accidents ! je crie.

Un rugissement sort de ma bouche sans que je ne le contrôle, mes yeux brillent alors je ferme mes paupières. Je m'effondre par terre et je sens quelques larmes couler le long de mes joues. M'accuser de meurtrière ne fait que me rappeler qui j'ai tué : Lucas, et je ne me suis pas remise de cette perte, peut-être que je ne m'en remettrai jamais.

J'entends Malia hurler de rage et se transformer en loup, puis elle se lance à la poursuite d'Elena et Célia qui s'enfuyaient en courant. Je sais qu'elle ne leur fera pas de mal, elle va les intimider pour les avertir qu'il ne faut pas chercher l'embrouille avec nous.

Quelques minutes plus tard, je sens une tête de loup qui se pose sur ma cuisse, je pose ma main sur le cou de l'animal. Malia reprend sa forme humaine, je lui donne mon sweat puis nous rentrons à notre appartement.

Je me lève le lendemain matin pour assister à mon premier cours à l'université. Je prends une douche et quand je sors de la salle de bain, Malia n'est toujours pas réveillée alors je toque à sa porte. J'essaie d'ouvrir la porte mais elle est fermée alors j'insiste. J'entends un grognement, puis un objet qui tombe, quelques pas maladroits et la porte s'ouvre.

- Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-elle de mauvaise humeur.

- Dépêche-toi, on doit bientôt partir.

- J'ai pas envie d'aller à ce cours... se plaint ma cousine.

- Tu rigoles j'espère ? Tu ne vas quand même pas commencer à sécher les cours dès maintenant.

- Très bien, cède-t-elle en sachant que je ne la lâcherai pas.

J'aperçois rapidement l'intérieur de sa chambre, qui est déjà en désordre alors que nous sommes arrivées il y a seulement quelques jours : des cartons trainent dans les coins et des habits sales sont éparpillés sur le sol. Malia ferme très rapidement la porte derrière elle pour m'empêcher d'en voir plus et va sous la douche.

+++

Malia sort de son dernier cours de la journée, dit au revoir à Ambre avec qui elle a sympathisé puis entame le chemin du retour sans attendre Cora qui a encore cours. Elle emprunte une rue puis remarque qu'elle est seule. Elle sent l'air s'alourdir soudainement annonçant l'orage, puis une odeur étrange lui prend les narines, une odeur qu'elle connaît. Elle se retourne et regarde tout autour d'elle pour essayer de trouver la provenance de cette odeur, aider la personne qui saigne.

L'air devient encore plus lourd, Malia suffoque, peine à respirer. Puis elle sent des gouttes de pluie s'écraser sur son visage. Elle met une seconde à réaliser que ce n'est pas de l'eau, l'odeur est encore plus présente et quand elle ouvre les yeux, et sa vision est brouillée de rouge. Pour respirer, elle ouvre la bouche mais cela n'est que l'occasion pour le sang de s'enfoncer dans sa gorge.

Elle a l'impression qu'elle va mourir, qu'elle va se noyer face à cette averse de sang. Comment cela est-ce possible ? Mais elle ne peut pas se laisser mourir. Elle se relève péniblement et court. Elle ne sait pas où elle va, elle espère juste échapper à la pluie, et trouver des gens. Elle ne peut pas être la seule à subir cette pluie, n'est-ce pas ?

Elle court à pleine vitesse pendant plusieurs minutes. Elle voit à peine où ses pieds se posent sur les pavés et manque plusieurs fois de tomber. Elle atteint enfin le bout d'une rue et se trouve sur une place bondée. Personne n'est mouillé, et personne ne la remarque, pourtant : ils devraient bien voir qu'elle est couverte de sang, non ?

Malia regarde ses mains et constate qu'il n'y a aucune trace de sang sur son corps ou ses vêtements, elle est juste trempée. En regardant derrière elle, elle remarque que la rue est parfaitement propre et qu'il reste simplement une fine pluie. Elle est frigorifiée et ne comprend pas ce qu'il vient de se passer. Elle ne peut pas être en train d'halluciner, il y a forcément quelqu'un qui lui a joué un tour, mais comment et pourquoi ?

Encore désorientée, elle sent une main se poser dans son épaule et en regardant à qui appartient cette main, elle découvre le visage de Jules, un des garçons présents hier dans le café.

- Ça va ? lui demande-t-il d'un ton sympathique. Tu n'as pas l'air bien.

Malia frissonne à cause du vent et de ses vêtements trempés. Elle ne répond rien au garçon qui continue de lui parler.

- Tu étais sous l'averse ? Elle était assez violente, j'ai rarement vu ça, mais on dirait que ça s'est calmé. Tient, prend mon pull, tu as l'air d'avoir froid.

Malia enfile le pull que le garçon lui tend et se blottit dedans, elle avait tellement froid.

- Tu t'appelles Malia, c'est ça ? Je m'appelle Jules, tu te rappelles ? (Malia acquiesce, puis il ajoute) On dirait que tu n'es plus aussi bavarde qu'hier (il rigole, mais pas Malia, ne réagit pas) Tu veux venir chez moi pour te sécher ? J'habite à 2 rues.

Malia hoche la tête et suit le garçon qui lui porte son sac. Une fois dans l'appartement, elle demande.

- Je peux prendre une douche ?

- Bien sûr, répond Jules. Tu peux me passer tes vêtements si tu veux, je vais les mettre sur un radiateur pour qu'ils sèchent.

Malia enlève le pull du garçon ainsi que tous ses vêtements sans pudeur puis elle entre dans la douche. Elle savonne très fort sa peau, elle a l'impression que du sang est incrusté entre chaque pli de sa peau. L'eau qui coule sur sa peau est bouillante mais ça ne la dérange pas. Elle sort de la douche et demande :

- Mes vêtements sont secs ?

Jules la regarde un instant, elle est magnifique, puis il lève les yeux au plafond et répond :

- Heu non, pas encore, mais je vais te chercher une serviette.

Malia ne bouge pas, pendant que l'eau qui était sur son corps tombe par terre, puis Jules revient quelques secondes plus tard et l'enroule dans une serviette. Il s'assoie dans son canapé et invite Malia à le rejoindre.

- On m'a raconté ce qu'il s'est passé hier. Tu as les yeux bleus ?

- Oui, je ne préfère pas en parler mais c'était il y a longtemps, et je ne me contrôlais pas encore, je ne préfère pas en parler.

- Ok, pas de problème. Au fait, toi et Cora, vous avez une meute ici ?

- Non, c'est juste nous deux.

- Je pourrais parler à mon alpha si tu veux, comme ça, vous pourriez faire partie de notre meute.

- Avec Célia ? Non merci.

- Elle agace tout le monde, ne t'inquiète pas pour ça.

- Je préfère ne pas avoir à la supporter.

Jules et Malia continuent de faire connaissance, ils rigolent un peu, puis Jules se penche vers Malia pour l'embrasser. Elle le repousse et se lève brusquement, elle récupère rapidement ses vêtements chauds mais encore humides pour s'habiller et partir le plus vite possible en disant :

- Tu es très gentil de m'avoir aidé, mais désolé si je t'ai donné de faux espoirs mais j'ai un copain et ça n'arrivera pas.

Puis elle part en claquant la porte et rentre chez elle en courant.

Teen Wolf - Une nouvelle vie pour Cora et Malia HaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant