J'ai parfois l'impression que la vie de certaines personnes se résume à montrer une belle image de soi. Mon père a cette manie de me rappeler à l'ordre pour que je ne commette rien qui puisse faire parler de sa réputation et de son nom.
Le fils de Intel a fait telle chose ! Quelle éducation !
Cette phrase là ne doit jamais être prononcée, seulement pour faire des éloges sur mon niveau scolaire et ma sagesse contrairement aux autres jeunes.
Mais devons nous vivre pour nous-mêmes ou bien pour autrui ? Je dois faire attention à tout pour les autres ? Mais pas pour ma propre personne ? Je ne suis pas parfait. Je suis qu'un gosse qui fais des bêtises de temps en temps papa.
Il y a un an maintenant que je fais très attention à mon comportement dehors. Parfois j'évite de sortir avec les fouteurs de merde au risque de dire quelque chose qui pourrait m'être fatal.
Ce jour-là je me suis fais frapper par deux crapules. L'un s'en est allé et l'autre à fait venir son père. J'étais innocent. C'était moi qui avait du sang sur le visage. C'est son fils le méchant. Je n'ai rien fais et je ne me suis même pas défendu. Rien du tout.
— Pourquoi tu cherches la merde à mon fils toi ! Hein ? Mal élevé va, quelle éducation ! S'écrit le père de l'enfant
— Non ! J'ai rien fais moi, c'est votre fils le mal élevé il s'est jeté sur moi ! Regardez ma joue !
Il me lança un regard rempli de haine et s'en alla. En rentrant chez moi j'ai dû raconter à ma mère qu'on m'avais frapper. Et à ce même moment mon père rentra. Il était furieux et se précipita vers moi.
— Donc tu manque de respect aux grands ?
Je ne comprenais pas pour le coup. Je le regardais en étant pensif. J'essayais de me remémorer ce que j'ai pu faire avec une grande personne.
— Tu t'es bagarré avec son fils et en plus tu n'as pas honte de lui dire "mal élevé" ?
— Mais j'ai rien dis de mal papa je te jure ! C'est son fils qui m'a frappé!
Non il ne m'a pas cru. J'aurais bien aimé que le gosse se fasse frapper par son père pour les coups qu'il m'a donné. Et que mon père aille se plaindre vers lui du mauvais comportement de son fils. Qu'il me défende et la tête haute.
Au final c'est encore moi qui a ramassé. La seule chose qui ne lui a pas plût c'est le fait que j'ai répondu à cet homme. Mais pas le fait qu'on frappe son fils ...
Il s'est alors dirigé vers le placard. Ou plutôt le cagibis. Là où il cache toutes sortes de choses plus étranges les unes que les autres. Et où ma mère range ses balais pour le ménage. Ses bébés comme elle le dit.
Il ressort avec une rallonge. Je ne sais d’ailleurs pas d'où il l'a dénichée. Mais elle est très longue et fine. Pas grosse comme les autres. Très efficace pour nettoyer la voiture du haut de notre étage. Mais aussi pour fouetter son fils.
Il n'attends pas plus et me donna le premier coup. Je hurlais de douleur tout en le suppliant. Je criais tellement ma peau brûlée et me protéger de ma main ne servait à rien. C'est comme se protéger d'un serpent en mettant sa main face à son visage.
Je me levais et courrais dans tout l'appartement pour échapper aux coups. Il était derrière moi à me fouetter comme certains blancs l'ont fait avec certains de nos semblables les noirs.
J'ai mal pour eux lorsque je regarde les films sur la traite des noirs. Mais après ce que j'ai vécu, je ne supporte plus de les regarder sans repenser à ce moment de torture. J'ai toujours une boule au ventre.
Il me frappa durant une bonne heure en me répétant qu'il fallait respecter les grands. Et de ne pas fréquenter n'importe qui.
Mais les garçons ne sont pas gentils. Ils faut juste être méchant pour se jeter sur un innocent qui ne vous a rien fait. Mon père connaissait son père mais moi je ne fréquentais pas son fils.
Je suis donc un voyou ? Alors que j'ai des amis très sages et studieux ? Donc même eux je dois les esquiver. Éviter de sortir et jouer pour ne pas revivre cette scène. Oui, il faut se priver pour survivre.
Après qu'il ai finit de me frapper il reposa la rallonge et sortit dehors. Je suis partit dans ma chambre pour me calmer mais je n'y arrivais pas. J'avais beaucoup trop mal. Vraiment trop.
Le soir lorsqu'il rentra j'étais entrain de dîner. Je ne le regardais pas dans les yeux. J'avais honte. Non pas de ce que j'ai fais car c'était de la légitime défense. Mais honte d'être inférieure. Honte d'être torturé.
Il me regarda et me donna un conseil.
— Si ils te demande c'est quoi ces traces tu leurs dit qu'on t'a frappé dehors à plusieurs. Compris ?
— Oui ...
Mes larmes voulaient couler. Je me sentais tellement mal à ce moment là.
J'avais des cours de natation avec l'école. Et les traces allaient mettre longtemps pour partir et je ne pouvais être abscent. Donc j'ai dû mentir.
C'est pas bien de mentir hein ? Il me le répète toujours. Mais il n'a pas hésité à m'obliger de le faire pour qu'il n'ai aucun problème.
Oui, par ce que c'est mon éducation.
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MON PAPA
Short StoryQuand la chance ne sourit pas à certaines personnes, la mort frappe à la porte plus vite qu'elle n'aurait dû. Mais chaque mort est différente, naturelle ou volontaire. Rahim va-t-il survivre ?