Dix-huit jours

Paniques de la nuit

Je me réveille brusquement au milieu de la nuit, complètement tourmentée. Mon cœur bat trop vite et je respire mal. J'essaie de reprendre le rythme normal mais rien n'y fait, les larmes coulent sur mes joues alors que je panique. Je finit par réveiller Aaron qui est alarmé par tout le bruit que je fais.

-Maddie respire. Inspiiiiire, expiiiiiire.

J'essaie de faire ce qu'il cite mais je n'y arrive pas. La panique s'empare de moi et je me raccroche au premier objet qui se trouve à ma disposition.

Le Bras d'Aaron. Je le serre si fort que je crois bien avoir coupé toute circulation sanguine dans son membre.

Mais la chaleur de sa peau me réconforte et ses mots sont doux, tant qu'après quelques minutes je finis par me calmer.

Mon meilleur ami me rapporte de l'eau en faisant bouger son bras (il faut bien ramener de la vie à ce bras là). Je bois de petites gorgées, petit à petit en essayant de me focaliser sur une seule chose. Je me concentre sur le motif du tapis.

-Qu'est-ce qui s'est passé?

Je hausse les yeux vers ce garçon que j'adore tant.

-Sûrement l'anxiété due au voyage et à mon père.

Il hoche la tête et reprend le verre d'eau que je lui tend. Je ramasse sur la table de chevet mon cellulaire. J'ai eu une réponse de mon père, que j'avais oublié de lire plus tôt dans la soirée. Son message est inquiétant et aussitôt des larmes me reviennent dans les yeux.

-Aaron, qu'est-ce que je fais?

Celui-ci lit à son tour le message.

-Ce sont des paroles en l'air pour t'inciter à revenir, il ne va pas vraiment envoyer la police à tes trousses pour te retrouver.
-Mais s'il le fait?
-Il ne le ferra pas, tu le connais, ça ne serait pas son genre.
-Au contraire, je pense bien que cela soit son genre de faire une telle chose.

Aaron m'enveloppe de son regard chaleureux et vient me serrer dans ses bras.

-Ça va bien aller, c'est juste ça qu'il veut, il veut que tu craques.

J'apporte toute mon attention sur le motif du tapis afin d'éviter une autre crise de panique.

Mon meilleur ami retourne dans le lit et s'installe pour retrouver les bras de Morphée. Il éteint la lumière et ferme les yeux.

De mon côté, je me lève et me rend à la salle de bain. J'attache mes cheveux en couette haute et enfile des bas. Dans l'entrée, je saisis mes souliers que j'enfile aussitôt et la carte qui donne accès à la chambre. Je sors dans le corridor, silencieusement pour ne pas réveiller les autres résidents à l'hôtel.

Je descend dans le hall et me réfugie dans le petit salon. Les lumières jaunes sont chaleureuses, réconfortantes, ça me calme. La réceptionniste me sourit. Ce n'est pas comme si à cette heure elle avait beaucoup de clients. D'ailleurs, quelle heure est-il?

Je ferme les yeux.