L'étoile du Nord

Chapitre 18 : Réunion de famille

Les quatre membres du Chronos, suivis de Gayl et de quelques dragonniers, dont la mère de Léo, courraient vers le campement des elfes de feu. Plus il se rapprochaient, plus les cris se faisaient forts. Aela serrait la main de son mari dans la sienne, et sentait son cœur battre douloureusement. 

Enfin ils arrivèrent au niveau du campement. Le spectacle qui les attendaient était désarmant. Arthus était encerclé de soldats de feu, ses propres guerriers de brume formant une barrière impénétrable autour de lui. Il ne semblait pas vouloir les attaquer, juste se défendre et Mathilda était retenue par deux hommes plus loin. La tension régnait dans le campement, mais pour autant, personne n'osait faire un mouvement, car chacun en connaissait les connaissances. Cela n'empêchaient pas les insultes et injonctions de fuser de toutes parts chez les elfes.

"-Qu'est ce qu'il se passe ici ? rugit Gayl en franchissant la foule de spectateurs, Aela sur les talons.

- Il se passe, cher chef, que nous exigeons une punition pour ce démon, lança une voix venue de nulle part.

- Aegnor... soupira le chef en question. Pour quelles raisons, je te prie ? Un elfe à l'allure maigre surgit parmi les soldats. Tenant difficilement sur ses jambes, il tituba jusqu'au loup :

- Il a kidnappé ma sœur, l'a forcé a l'épouser, et-

- C'est complétement faux, cria le démon. Je n'aurais jamais fait ça, et tu le sais très bien Aegnor. Tu me connais.

- Je sais surtout ce que tu as fait à mon peuple, cracha ce dernier. A mort ! hurla-t-il."

A ces mots, Mathilda mordit la main de l'un des deux elfes qui la retenaient, et envoya son coude dans les côtes du deuxième. Elle couru vers Aegnor, fauchant au passage un autre soldat qui tenta de l'attraper. Arrivée à hauteur de son  frère, elle lui décrocha un coup de pied dans la mâchoire qui l'envoya rouler au sol sans difficulté.

"-Non mais pour qui tu te prends imbécile ! Cria-t-elle avec force, tu te rends compte de ce que tu dis ?

- Mais Mathilda... commença Aegnor.

- Il n'y a pas de "mais". Tu connais très bien toute l'histoire. Tu es complètement ivre espèce d'abruti ! Se relevant en frottant sa mâchoire endolorie, le jeune homme répondit en marmonnant :

-Il a tué notre père-

- Qui le méritait amplement, le coupa-t-elle pour la énième fois. Et qu'on soit bien clair, cher frère, je n'ai pas été forcée. Je me suis enfuie parce que je l'aime. Et si tu touches encore une fois à mon mari, je te promets que je réduirais en cendres après avoir brisé chacun de tes os. Est ce bien clair ?

- Très clair, soupira le frère, agissant comme un enfant que l'on sermonne. Soldats, laissez le partir."

Sans un mot, les elfes se redressèrent de leurs positions d'attaques, et laissèrent le démon sortir du cercle. Ce dernier se précipita à grands pas vers la jeune elfe qu'il prit dans ses bras immédiatement, la soulevant du sol. Elle saisit son visage entre ses mains, et l'embrassa à pleine bouche en enroulant ses jambes autour de sa taille, sous les regards gênés et raclements de gorges des spectateurs. Ils se séparèrent en riant, non sans un autre baiser. 

"-Puisque les problèmes semblent résolus, lança Gayl, je propose que chacun retourne dans son campement afin d'éviter d'autres... incidents."

La décision fut acceptée, et les différents membres des équipages repartirent de leurs côtés. Mathilda ruminait contre les elfes, prompt à se battre pour n'importe quelle raison dès lors qu'ils avaient bu. Seuls restèrent Gayl et Aegnor :

"-Elle n'a rien à faire avec lui, cracha ce dernier, elle appartient au peuple des elfes de feu. Elle devrait être notre princesse.

-Illégitime, si je me rappelle bien, dit Gayl en allumant une cigarette dans le noir. Et puis leur amour est évident, même toi tu devrais pouvoir le reconnaitre, continua le chef de la rébellion en pointant de sa cigarette les deux jeunes gens qui marchaient enlacés.

- Si tu le dis, soupira le prince des elfes."

Le métamorphe sourit dans le noir, et donna un petit coup de poing dans l'épaule de son ami :

"-Tu n'es qu'une tête de mule... Allez, bonne nuit ! Et attention à la gueule de bois demain, lança-t-il en s'éloignant d'un pas tranquille."