-Arrête Zeinab! la repoussa-t-il d'un coup.
-S'il te plaît, Mohamed ! Le supplia-t-elle en l'attirant à elle.
-Non, je ne peux pas, murmura-t-il confus.
-Tu as des devoirs envers moi, tu te dois de les assumés, s'énerva-t-elle.
-Je le sais parfaitement, mais j'ai l'impression de trahir Aïcha. Je ne peux pas, dit-il en se prenant la tête entre les mains, accablé.
-En quoi la trahis-tu ? Elle crois que je suis simplement ta cousine, essaya-t-elle de le convaincre.
-J'aime énormément ma femme. Que ferais-je si elle venait à l'apprendre ? Se demanda-t-il complètement paniqué.
Cela fait des années d'elle aimait Mohamed, en fait depuis qu'elle était petite. Pendant toute son adolescence, elle rêvait d'épouser son cousin alors quand son l'oncle demanda à son père sa main pour son fils, elle était extrêmement heureuse. Enfin, son rêve allait se réaliser, se dit-elle. Elle était loin de se douter qu'il portait un amour aussi immense pour sa chère femme. Elle croyait naïvement qu'il arriverait à lui trouver une petite place dans son cœur. Elle s'était bien leurrée, Il n'y a pas de place pour elle dans le cœur de Mohamed. Tout appartenait à Mallam, finit-elle se réflexion en pleurant de tristesse.
Deux coups à la porte la fit immédiatement effacer ses larmes.
-Entrez, autorisa Mohamed qui faisait les cent pas comme un lion dans une cage.
Le chauffeur entra dans la pièce avec une grande valise.
-Bonsoir monsieur, madame a oublié sa valise, dit-il en la rangeant dans un coin du séjour.
-Ma mère a voyagé ? Demanda Mohamed, surpris.
-Non, c'est la valise de votre femme.
-Quelle femme ? lui demanda-t-il encore plus que surpris. Aïcha ne serait jamais venue sans sa permission.
-C'est pour madame Mallam, j'étais allé la chercher à l'aéroport tout à heure, expliqua-t-il.
-Tu veux me dire qu' Aïcha est à Agadez ? Demanda-t-il, cette fois complètement affolé.
-Oui, monsieur.
-Dans ce cas où est-elle?
-La dernière fois que je l'avais vu, elle rentrait ici.
- Zeinab, vois chez maman si elle n'est pas là bas , lui ordonna-t-il en quittant la maison en courant.
Elle doit savoir la vérité, je lui dois la vérité, se repeta-t-il mentalement. Pourquoi ai-je été aussi stupide ?
Mohamed et le chauffeur, la chercha dans toute la ville, mais elle était introuvable. Les derniers rayons du soleil disparessaient faisant ainsi place à la pénombre et au froid rude du désert.
-Monsieur, on devrait rentre, peut-être qu'elle est chez votre mère, déclara Idrissa avec compassion.
Mohamed accepta d'un hochement de tête puis rentra dans la voiture.
Mallam marcha le long de la route, l'esprit perturbé, se posant mille et une question. Elle avait l'impression d'être dans un cauchemar horrible et espérait que son Mohamed vienne la réveiller d'un baiser comme il le fait chaque matin.
- Mallam, ma fille ? L'appela une voix en lui touchant l'épaule.
Mallam se retourna, le regard remplit de tristesse pour regarder la personne derrière elle.
-Que fais-tu ici ? Demanda sa belle même, étonnée.
Mallam se jetta dans ses bras et commença à pleurer chaudement.
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En vers et contre tout
RomanceOn dit que la plus grande lâcheté d'un homme est d'éveiller l'amour d'une femme sans avoir vraiment l'intention de l'aimer.