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Coinín malin, Crétin de brixtios

Renard essaie de calmer la peur, la colère et la douleur qui font rage en lui.

Tout lui fait peur. Enfermé dans le noir et réveillé brutalement en étant jeté sur une surface étrange, une proie et un ennemi dans la chose étrange sur laquelle il avait été jeté. Puis l'explosion, l'odeur irritante dégagée par la fumée noire ... il ne comprend pas ce qu'il l'entoure, mais quelque part dans les tréfonds de son esprit primal il sait qu'il devrait savoir, il devrait comprendre ... mais rien ne vient, tout n'est qu'un flou irritant qui enrage Renard.

Et puis il y a cette proie ... Pourquoi tout est si anormal avec cette proie ? Pourquoi les cris étranges qu'elle émet n'arrêtent pas de faire apparaître des images étranges et floues dans sa tête ?

Et surtout ... Pourquoi l'odeur de cette proie affole-t-elle autant son cœur ?

Ne comprend-elle pas qu'elle lui fait vivre un véritable martyre ? Que la douleur coule en lui comme un poison qui le ronge de l'intérieur et que chaque pulsation de son cœur le met au supplice, charriant l'ichor qui lui ronge le cou jusque dans les moindres recoins de son être ?

Et voilà qu'elle s'enfuit en hurlant vers le feu nauséabond ... il faut que cela s'arrête ... il faut qu'elle arrête !

Renard s'élance derrière elle, mais au moment où il va l'attraper, d'autres proies aux cris énervants la prévienne et elle le propulse dans un brasier.

Quelle proie stupide ... pense-t-elle que les flammes la sauveront ?

Depuis que le sans nom a libéré et ramené le Soleil, aucun renard roux n'a de crainte du feu. Leurs pattes et leurs oreilles noires sont la marque du pacte. Les parties de son corps qui furent brûlées en ramenant le Soleil lui furent rendues et Soleil, le feu céleste, jura qu'aucun de ses enfants n'aurait plus à craindre la morsure de la moindre flamme tant qu'ils restent dignes de ce qui fut accompli.

Une soif envahie Renard et submerge son esprit qui lutte, essayant de lui montrer quelque chose. Une soif de sang qui domine tout, calme la peur et la colère.

Mais le calme n'est qu'éphémère, car la proie lui fait face, sans montrer le moindre signe de peur et lui lance de nouveau ces piaillements irritants. Sauf que cette fois les derniers bruits font résonner quelque chose en lui ... un sentiment de tristesse et de solitude infinie.

Plus rien ne va pour Renard. Il se sent disparaître, comme si ce qui le rattachait à ce monde était sur le point de s'effacer. La proie semble en être la source, mais son esprit primal n'arrive pas à comprendre dans quel sens.

Aime ... nos petits ... crétin de renard ... Nos flammes sont une

Ces sons viennent fracturer avec une force incommensurable la carapace sauvage de Renard et s'infiltrent en lui, générant joie, bonheur et amour. Mais ils entraînent avec eux une vague de remords qu'il ne comprend pas et une peur nouvelle le submerge.

La proie ... tout vient d'elle ... Tout est de sa faute !

NON ! Pas de sa faute. Grâce à elle, tout est grâce à elle.

Mais ... il faut qu'elle se taise. La douleur ... Non ! Il ne faut pas qu'elle se taise. Il en faut plus ... elle sait ! Encore !

Renard saute sur la proie, la plaquant au sol, grondant et bavant alors que son esprit se bat contre lui-même. Tuer, dévorer ... silence ... tristesse ... compagne ... amour ...