Chapitre 4

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Le temps était un peu plus chaud ce jour-ci. Cela avait permis à Jisung d'avoir quelques visiteurs. Il eut tout d'abord un couple japonais qui voulait découvrir les saveurs délicates de la Corée. Un homme solitaire très bavard qui venait de Busan et qui désirait connaître les secrets d'Icheon. Jisung s'entêtait à lui répondre qu'Icheon n'avait aucune spécialité en thé mais l'homme s'agaça et partit énervé. Il souffla bruyamment, épuisé de rencontrer ce genre de personne.

« Qu'est-ce qui te fait souffler comme ça ? Demanda sa mère en entrant.

– Un client qui m'exaspère.

– Quand vas-tu comprendre que tu n'y peux rien ? Tu dois arrêter de t'irriter pour des stupidités.

– Sinon que me vaux cette visite ?

– Ton cousin voulait t'inviter à dîner pour te présenter sa fiancée. Tu n'étais pas là pendant le repas la dernière fois et il tenait vraiment à te la présenter. Elle est adorable, ça ne m'étonne pas qu'il ait envie de la présenter au monde entier.

– Il est tellement prétentieux. Mais je la connais déjà.

– Je ne le savais pas.

– Maintenant tu le sais.

– Tu ne veux vraiment pas faire un effort ?

– Tu n'as que ce mot à la bouche ! Je n'arrête pas d'en faire !

– Jisung s'il te plaît.

– Mais je n'ai même pas de petite amie, je vais passer pour le débile de service. Je ne tiens pas à tenir la chandelle toute la soirée.

– Mais non. Et tu le dis toi-même, on s'en fiche des autres.

– D'accord mais qu'il garde sa soi-disant supériorité pour lui.

– Ne t'en fais pas, je suis contente d'entendre ça. Bon je dois te laisser, je vais aller faire tes courses, je te rangerai tout. »

Il la remercia lorsqu'elle quittait sa boutique d'un sourire maternelle. Malgré ses requêtes irréalisables, il l'aimait vraiment beaucoup. Elle était sa lueur d'espoir quand tout paraissait sombre. Elle avait tout donné pour qu'il vive dans le meilleur des mondes. Il l'aimait malgré la pensée qu'elle n'était sa mère et qu'une autre devait vivre dans son sang. Il devait entrevoir qu'un de ses parents n'était asiatique car il possédait un roux naturel, chose que le Coréen n'était censé avoir. C'était la seule chose qui le tracassait sur ses origines. Il n'avait jamais eu envie de savoir qu'ils y étaient. Pour lui, sa mère était cette femme qui lui suppliait tout et qui avait un cœur énorme. Son père était cet homme brave et fort qui reposait maintenant aux cieux.

Pour ne pas y penser, il prit la partition et tenta de l'étudier. Il ne pouvait rien dire sur ce mélange de charabias à part qu'il devait être très ancien vu les tâches jaunies.

Un homme vint le déranger de sa rêverie.

« Pas croyable ! »

Jisung sursauta, son poing faillit laisser tomber sa tête qui reposait sur celui-ci.

« Euh, bonjour que puis-je pour vous ? »

Il allait quitter sa caisse mais l'homme lui fit signe de rester.

« Je me suis déjà servi pendant que vous rêvassiez. »

Jisung pensa qu'il devait vraiment mettre une cloche au son plus fort. L'homme lui tendit le sachet pour qu'il puisse lui vendre. Le client scrutait le papier avant de relever le visage sur un Jisung dans l'incompréhension.

Violoncelle || H.jsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant